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1000 jours sans accident

Pour avoir travaillé en usine lors de l’un de mes premiers jobs, je sais que c’est un chiffre difficile à atteindre. Il est plus facile d’atteindre les 1000 accidents par jours que l’inverse. Les risques sont nombreux, et les dangers ne prennent aucun jour de congé. La moindre inattention ou négligence peut vite se transformer en blessure. Voire pire.

Depuis cette entrée dans la vie active, j’ai eu l’occasion d’exercer bien d’autres emplois, tous plus différents les uns que les autres, jusqu’à celui que j’occupe actuellement. Tout un monde sépare ce que je faisais, de ce que je fais maintenant derrière mon ordinateur. C’est même à l’opposé. 

Loin de moi l’idée de comparer ce qui n’est pas comparable, entre un emploi physique dans des conditions rudes, et une activité à domicile bien confortable. Mais pour avoir fait l’un, et faire l’autre en ce moment, cela n’est pas totalement hors sujet dans le cadre de ma routine d’écriture.

Je me suis imposé une rigueur, des horaires, un quota à respecter, une certaine cadence de rendement. Et avec pour seul chef tyrannique, moi-même. Dans cette usine qui me sert de palais mental, il y a toute une chaine à respecter pour délivrer un texte: brainstorming, recherches, brouillon, rédaction, relecture, correction, mise en page et publication.

J’ai été à chacun de ces postes durant plus de 1000 jours sans faillir. 1000 jours à produire mon quota quoi qu’il arrive. J’ai été dur envers moi-même. Qu’il s’agisse du week-end, des vacances, d’un jour férié, de mon anniversaire, de Noël… Aucun de ces motifs n’a été valable à mes yeux pour ne pas accomplir le nombre de mots que je me suis fixé par jour. Même malade, de mauvaise humeur ou par fainéantise, je ne me suis rien laissé passer.

C’était le prix à payer pour concrétiser mes projets littéraires. Ça l’est toujours, et je n’ai pas l’intention de changer mes habitudes. Car oui, c’est devenu une habitude. C’est devenu naturel pour moi de produire autant de mots par jour. Surement plus que je n’en prononce oralement durant toute une journée. Je ne suis pas un grand bavard, mais l’écriture reste mon moyen d’expression favori. Et aussi ce dont j’aime parler le plus.

Voilà pourquoi j’ai voulu rendre compte de mon avancée dans ce défi chaque premier du mois en ouverture. Et conformément au sujet de mon édito du mois de janvier, celui-ci fait donc l’objet du fameux changement dans mon calendrier de publication. C’est l’exception qui confirme la règle. C’est aussi l’exception qui signe la fin de ce format mensuel. À partir du mois prochain, c’est un nouveau cycle qui démarrera et qui ne prendra plus en compte les coulisses de ma productivité.

Après plus de 1000 jours, je n’en vois plus l’intérêt. J’ai vaincu la procrastination qui m’animait depuis des années. Cette léthargie qui m’a poussé à prendre le monde à témoin lorsque j’ai commencé ce défi. Puis ensuite, j’ai eu à coeur de me dépasser pour montrer aux apprentis écrivains que oui, il est possible d’écrire tous les jours. Il suffit de s’en donner les moyens.

Bien sûr, cela implique des sacrifices, c’est pourquoi il ne faut jamais perdre de vue l’objectif principal. Car cette routine, maintenant qu’elle est consolidée, n’est pas une fin en soi. C’est un moyen pour vivre de mon rêve d’écrivain. Et cette fin justifie les moyens que j’ai investis pour y arriver: du temps, de la détermination, de la patience… Il me reste encore beaucoup d’obstacles à surmonter, d’échecs à encaisser, et de chute dont je vais me relever.

Car après plus de 1000 jours au compteur, il n’y a plus de retour en arrière possible. Et il n’y aura donc plus de retour sur cette routine. Elle fait partie intégrante de ma personne. Même si je m’exprime à travers chacun d’entre eux, chaque texte parle pour moi. Je vous donne donc rendez-vous, dans un premier temps, dans la conclusion de cette Reviews Express pour en apprendre plus sur ce nouveau projet, et dans un second temps, le mois prochain pour ce fameux nouveau format.

Y le dernier homme / Deadly Class

Par définition, les comics sont connus pour être sans fin. Par contre, lorsqu’ils sont transposés en série télé, cette fin peut survenir à n’importe quel moment. Généralement, après une première saison. C’est la loi des audiences, et Y le dernier homme n’y a pas échappé. À croire que cette adaptation a été diffusée dans le monde dans lequel il se déroule, c’est-à-dire un monde privé de plus de la moitié de sa population. Plus précisément des hommes. Tous ont disparu, sauf un.

Le chanceux en question, c’est Yorick. On le découvre lors de l’épisode pilote qui sert essentiellement à présenter les personnages avant que la chute des hommes ne soit effective. On en a tout de même un aperçu dès l’introduction avec un flashforward présentant les rues désertes qui rappellent Je suis une légende. Sauf que dans cette adaptation, Will Smith était le dernier homme sur Terre. Par homme, il fallait comprendre le dernier survivant de la race humaine. Là, ce n’est plus seulement une question de race, mais de genre.

Et dans son genre, on ne peut pas dire que Yorick soit une légende. Il est loin de disposer d’un harem. Au contraire, il fait tout pour se fondre dans la masse en se camouflant à travers des vêtements qui le recouvre de la tête aux pieds. Avec Esperluette, son petit singe, un mâle lui aussi, il va tenter de découvrir l’origine de ce mal. Il sera rejoint par l’agent 355, mandaté par sa mère qui est devenue la présidente des États-Unis par ordre de succession. Tous les potentiels prétendants étant décédés, elle a hérité de cette fonction dans un monde en crise.

Un monde dans lequel il n’y a plus lieu de pratiquer l’écriture inclusive. Le masculin ne l’emporte plus sur le féminin. Comme Aragon l’avait prédit, la femme est l’avenir de l’homme. Yorick est donc l’exception qui confirme cette règle et va être témoin du comportement des femmes à son égard. Pour le spectateur, c’est donc un monde post-me too qui se dévoile, pour le héros, c’est un monde post-apocalyptique version Desperate Housewives. Avec un pitch pareil, il était impossible de ne pas en faire une ode au féminisme.

C’est donc tout naturellement que l’on retrouve une majorité de femmes dans les coulisses de cette production. Elles sont tellement sous représentées dans cette industrie qu’Y le dernier homme était le projet rêvé pour démontrer leur talent. Hélas, ce savoir-faire n’est jamais vraiment mis en valeur. Visuellement, la série se défend avec une réalisation qui livre quelques beaux plans, mais qui est vite desservi par une narration trop lente. À trop prendre son temps par rapport au comics de Brian K. Vaughan, on perd progressivement en intérêt jusqu’au dixième épisode.

La faute à des personnages loin d’être convaincant, Yorick en tête. Ses décisions et son comportement sont exaspérants. Reste l’empathie qu’aurait pu susciter sa relation avec Esperluette, mais sa conception en image de synthèse bloque toute forme d’émotion. À part celle de l’ennui. Pour avoir lu les comics à l’origine de cette adaptation, on sent que la showrunner Eliza Clark a considérablement ralenti l’intrigue pour pouvoir s’étaler sur plusieurs saisons. Un mauvais calcul, comme souvent.

Plus encore lorsque l’on voit qu’un pavé comme Le fléau de Stephen King, dont la thématique est similaire, parvient à tenir en une mini série. Un reproche que je ne pourrais pas faire à Deadly Class, n’ayant pas lu les bandes dessinées à l’origine. Mais au moins, cette série produite par les frères Russo a le mérite d’avoir un rythme plus trépidant. Adapter des comics de Rick Remender, on y suit Marcus, un jeune ado sans abri et sans famille, qui va trouver les deux dans un établissement où les règles sont loin d’être dans l’intérêt de ses élèves.

Si Battle Royale était un simple examen de fin d’année, alors Deadly Class en relaterait le cursus scolaire. Sorte de Poudlard du crime où l’on suit des cours de combat à mains nues ou pour confectionner des poisons, l’enseignement qui y est dispensé est mortel. Et tout comme Harry Potter, Marcus a lui aussi une cicatrice. Enfin, pas qu’une et pas que sur le front. Mais sa blessure la plus profonde est émotionnelle. Malgré tout, son potentiel va être décelé par le directeur de King’s Dominion.

À l’opposé de Dumbledore, maitre Lin (Wong dans Doctor Strange) est donc chargé de canaliser les pulsions de ces enfants pour en faire de parfaits assassins. C’est simple, si John Wick était allé à l’école, ça aurait été dans celle-ci. Mais pour l’instant, la discipline est loin d’être ce qui caractérise le groupe que le héros va intégrer. Ces personnages sont plus proches de Misfit dans leur comportement, jusqu’à ce qu’ils se découvrent des affinités. Des rapprochements qui vont entrainer bien des rivalités avec d’autres groupes.

Ainsi, les 10 épisodes peuvent se voir comme une préquelle officieuse à Wanted de Mark Millar, mélanger à du Umbrella Academy pour le côté scolaire. Beaucoup de références, et c’est peut-être ce qui fait le plus de tort à Deadly Class. Cette série évoque beaucoup trop d’autres oeuvres pour imposer sa propre identité. De Kill Bill à Kingsman, cette accumulation de références, consciente ou non, fait de l’ombre à l’histoire principale. Les seuls moments où la série parvient à se démarquer, c’est lors de séquences animées pour narrer des flashbacks.

C’est là que Deadly Class trouve son propre style. Le point culminant étant atteint lors d’un trip psychédélique dans l’épisode 5. Un voyage sous acide qui bénéficie d’une voix off très bien écrite, donnant de la personnalité à cette adaptation. De là à se demander s’il n’aurait pas été plus simple d’en faire une série animée. Au regard du style d’animation utilisée, cela aurait été bien plus trash et subversif que ce résultat live. Au moins, cette saison aura été à l’image de son concept, pas de passage en année supérieure ni de redoublement. Juste un échec scolaire de plus. 

Elektra / Dracula Untold / Laisse-moi entrer / La nonne

Parfois, l’occasion se présente de revoir un film qui avait laissé un avis mitigé. Plus encore lorsque celui-ci est un spin-of de Daredevil. Je fais bien sûr allusion à Elektra, héroïne laissée pour morte dans la première adaptation de l’homme sans peur et qui ressuscite ici devant la caméra de Rob Bowman. Tandis que le cinéaste signera là son dernier film. Une disparition des écrans qui en dit long sur l’expérience qu’a dû être ce tournage. Mais le résultat n’est pas aussi catastrophique que dans mes souvenirs.

C’est même un cran au-dessus de certaines productions actuelles dans le domaine du comic book movie. Dès la scène d’introduction, on assiste à une mise en scène lisible en toute circonstance, contrairement au surdécoupage qui sévit de nos jours. Il y a une véritable ambiance qui se dégage autour d’une histoire très simple, mais efficace. En cela, Elektra est un film très sous-estimé. Pas en tant qu’adaptation de comics, mais comme un bon film. Sorte de Wolverine: le combat de l’immortel avant l’heure mêlée avec du Tomb Raider, ce long-métrage à un je-ne-sais-quoi d’attachant. 

Même ressenti pour Dracula Untold, un film qui était censé lancer l’univers partagé d’Universal autour des monstres du studio. Un échec qui ne méritait pas tant de haine tant il y avait une histoire solide pour porter ce Monsters Universe avorté. Bien sûr, ça n’est pas du niveau du Dracula de Coppola, mais il y avait là une proposition intéressante. Une relecture du mythe qui place le personnage dans la position d’anti-héros. Pour le coup, c’est assez inédit et donc absolument pas mensonger avec son sous-titre.

On sent tout de même la volonté d’insuffler une dimension épique, sans jamais vraiment y parvenir. L’influence du Seigneur des anneaux se fait alors ressentir dans les scènes de bataille. Une comparaison qui aurait pu être atténuée avec une véritable vision derrière la caméra. En effet, même si la réalisation est de bonne facture, il manque tout de même quelqu’un d’un peu plus expérimenté à la barre. À la base, Alex Proyas était en charge de cette production avant de céder sa place. Une décision regrettable tant son cinéma déborde d’une noirceur stylisée.

Matt Reeves aurait également été un bon candidat, et j’en suis d’autant plus convaincu après avoir découvert Laisse-moi entrer. Appartenant également au genre vampirique, celui-ci est néanmoins plus intimiste. Adaptation du film suédois Morse, le cinéaste américanise cette production sans pour autant perdre ce qui faisait le charme de l’original. On retrouve donc cette froideur qui donne cette impression de déjà-vu, mais aussi les prémisses de ce qu’allait être sa version de The Batman.

C’est notamment flagrant dans l’utilisation de caméra embarquée sur un véhicule lors d’un accident, le sac en guise de masque que portera plus tard le Riddler, ou encore toute cette ambiance glauque à souhait. Des éléments récurrents qui soulignent à quel point Matt Reeves est un véritable auteur. Sa direction d’acteur a également réussi à me faire passer outre la présence de Chloé Grace Moretz au casting. Même si je l’ai adoré dans Kick-Ass, ce n’est pas une actrice que j’affectionne particulièrement.

Sa mono-expression de mou boudeuse adolescente a tendance à m’exaspérer, mais là, le cinéaste a réussi à puiser un peu plus chez elle. De plus, l’alchimie avec son partenaire de jeu fonctionne assez bien. On sent une véritable connexion entre eux, jusque dans la scène culte de la piscine, tout aussi impressionnante que dans l’original, qui scellera leur relation. Une belle histoire qui m’a donné l’impression de voir un spin-off officieux au personnage de Claudia dans Entretien avec un vampire.

La nonne par contre est un spin-off tout ce qu’il y a de plus officiel, mais de l’univers Conjuring. Et comme pour l’autre film dérivé qu’est Annabelle, l’intro débute avec des images des aventures des Warren qui ont vu naitre ce démon. C’est-à-dire le deuxième opus. Et rien que ce court montage est supérieur au reste de ce film. Ce personnage a beau être terrifiant dans Le cas Enfield, il perd ici tout son potentiel. Seule une apparition a retenu mon attention, faisant grimper la tension comme James Wan avait pu le faire auparavant.

Il s’agit d’un beau travelling circulaire dans lequel on voit l’ombre de la nonne se déplaçait sur les murs jusqu’à arriver dans un miroir, et voir son reflet. Mais l’effet est désamorcé un peu trop tôt à mon gout pour susciter l’effroi. Au moins, ce plan aura été intéressant le temps qu’il aura duré. Du reste, on retrouve le gimmick des croix qui se retournent toutes seules, preuve que cette production n’invente rien par rapport au film qui l’avait introduit pour la première fois. Cette extension du Conjuring Universe n’a donc rien d’indispensable dans cette mythologie. 

Mais ça aurait pu l’être. Surtout lorsque l’on voit que l’actrice principale, Taissa Farminga (habitué dans le registre de l’horreur avec sa participation à American Horror Story), n’est autre que la fille de Véra Farminga, alias Lorraine Warren. Il y avait de quoi installer un lien de parenté et justifier le lien entre ce personnage et la nonne dans Conjuring 2 par le biais d’une malédiction à travers les générations. Apparemment, cette question sera réglée dans la suite de ce spin-off qui sortira dans le courant de cette année.

Evil Dead Rise

Pour en avoir fait son premier film, Evil Dead reste très identifié à Sam Raimi. Son style si particulier a donné son identité à Evil Dead, et les suites ont imposé une sorte de recettes à respecter: une cabane perdue au fond des bois, des personnes possédées, le Nécronomicon, une caméra virevoltante faisant office de vue subjective au mal, une tronçonneuse, et bien sûr, Ash pour la brandir. Ce dernier n’est plus de la partie depuis la version de 2013. Une absence remarquée, et l’on perd ici d’autres de ces éléments récurrents. Cette nouvelle histoire semble prendre pour cadre un appartement, ce qui contraste grandement avec la nature de la trilogie originale. Même si quelques plans annoncent un retour dans la forêt hantée. Malgré toutes ces modifications, ce trailer  est truffé de plans savamment composés. L’ambiance est là, plus proche du Evil Dead de Fede Alvarez que ceux de Sam Raimi, mais il s’en dégage une énergie vraiment prenante.

Naomi: saison 1

Naomi. Voilà un nom qui ne sonne pas très super-héros. Pas plus que la numérotation sous forme de saison ne s’applique au format comic book. De quoi brouiller les pistes pour ce nouveau personnage créé par Brian Michael Bendis, sur son lit d’hôpital. C’est après avoir contracté une maladie qu’il a imaginé les grandes lignes de cette histoire d’origine avec David F. Walker. Mais ça n’est pas là un récit posthume puisque l’auteur s’en est tiré pour offrir à DC Comics son Miles Morales. Et si ce dernier est affilié à Spider-Man, Naomi l’est à Superman. Du moins, elle en est fan.

Alors lorsque l’homme d’acier débarque dans sa petite ville pour combattre Mongul, Naomi s’empresse d’assister à cet événement. Qu’elle rate de peu. Mais la jeune fille fait surtout un transfert puisque comme lui, elle a été adoptée. On pourrait y voir là une inspiration de la vie de son scénariste, Bendis ayant des filles adoptives, mais il n’en est rien. Comme l’auteur le dit si bien, Peter Parker, Bruce Wayne et donc Clark Kent sont aussi des orphelins et Naomi s’inscrit dans cette tradition. Ce qui implique une recherche de ses origines.

C’est là que ça se complique. Ou plutôt que ça se complexifie, inutilement. En effet, les raisons de son adoption vont mener à des explications toujours plus dans la surenchère. À croire que l’auteur a voulu brouiller les pistes afin de donner dans l’originalité. Ainsi, dans un premier temps, Naomi découvre que son père est tombé amoureux d’une humaine. Jusque là, rien que l’on n’ait pas déjà vu. C’est surement pour cela que le scénario prend une autre direction en ne faisant pas de l’héroïne le fruit de leur union.

Plus précisément, celui qui l’a élevé venait de Rann et a participé à la guerre contre Thanagar. Sa mission avait été de débusquer un Thanagarien réfugié sur Terre. Voyant que sa cible avait déserté, il a finalement décidé d’en faire de même lorsqu’il est tombé sous le charme d’une terrienne. On pourrait alors avancer que cette relation inter-espèce a mené à l’adoption de Naomi, faute de pouvoir avoir un enfant. Il n’en est rien puisque le récit va ajouter une nouvelle pierre à cette origine avec l’ouverture d’un portail et l’arrivée d’êtres n’étant ni des Ranniens, ni des Thanagariens.

Dans le lot, une femme protégeant un bébé échappe à ses poursuivants, mais est touchée par des tirs. C’est là que Naomi sera recueillie. Tout comme l’objet qu’elle avait sur elle et qui va lui révéler d’où elle vient. Car la personne en question qui l’a protégé au péril de sa vie… n’était pas sa mère. À ce stade, j’ai été partagé entre l’agacement à vouloir rajouter un intervenant supplémentaire à son origin story, et l’envie d’en savoir plus. Ce plus, c’est une Terre parallèle où une Crise a irradié 29 personnes qui ont acquis des pouvoirs. Dont l’une d’entre elles était sur la chaise électrique lorsque cet événement s’est produit.

C’est naturellement devenu le bad guy de l’histoire. Une histoire que j’aurais aimé lire plutôt que d’en prendre connaissance uniquement en tant que background. Les dessins qui relatent cette partie sont d’ailleurs à couper le souffle. Jamal Campbell a un trait dynamique à souhait, et il révèle son plein potentiel lorsqu’il s’agit de mettre en scène cette mythologie. L’artiste illustre avec talent le monde des Thanagariens avec des designs inspirés, mais aussi d’autres contrées du multivers. Car c’est de là que vient Naomi.

Elle est la progéniture d’un couple issu des 29 personnes ayant développé des pouvoirs. Elle en dispose donc elle aussi, ce qui la rend précieuse. Pour l’éloigner de la menace qui place sur eux, ses parents vont alors décider de la confier à une proche. Celle-là même qui a donné sa vie. Cela fait tout de même beaucoup d’intermédiaires avant que l’on ne comprenne la véritable nature de l’adolescente. À cela, il faut rajouter l’apparition d’un logo ressemblant très fortement à celui des White Lantern… Si son passé est complexe, son avenir s’annonce tout aussi brouillon.

Superman, humaine, Rann, Thanagar, le multivers, la Crise, les Lanterns: cette entrée en matière de Naomi pioche beaucoup trop d’éléments dans le DC Universe pour garder en cohérence. Et comme si cela ne suffisait pas, rendez-vous est donné dans Léviathan tome 2 pour suivre la suite de ses aventures. Autant dire que ça sera sans moi, car cela impliquerait de devoir lire le premier tome avant de pouvoir raccrocher les wagons. Et surement d’autres ouvrages pour pouvoir comprendre Léviathan. Dommage, car malgré tout ces défauts, il y avait quelque chose de plaisant dans cette lecture.

Au-delà d’une intrigue multipliant les pistes inutiles, il y a la découverte d’un dessinateur de talent. Même si Jamal Campbell est loin d’être utilisé à sa juste valeur dans la majorité des scènes se déroulant dans la petite bourgade. Toutefois, le découpage de ses cases donne des planches vraiment agréables à lire. C’est fluide, tout le contraire de ce récit saccadé et saccagé par une exploration de l’univers étendu. Une donnée que semble ne pas avoir prise en compte l’adaptation en série télé, même si elle a été annulée avant de pouvoir être rattachée à l’Arrowverse.

Un format télévisuel qui semble bien plus adapté pour décrire les tourments d’une adolescente en quête de son passé. Car lorsqu’il est question d’un nouveau personnage et de son origin story, l’histoire devrait se suffire à elle-même. Et non faire appel à des éléments annexes pour exister. Même si j’ai une grande connaissance de la mythologie de DC Comics, il est toujours important de se mettre à la place d’un lecteur qui n’en a aucune, et qui y voit là une porte d’entrée. Surtout avec un nom inconnu et l’appellation saison 1. Là, cette porte mène sur d’autres portes. Si l’on est novice, soit cela suscite notre curiosité, soit notre découragement.

Comme son titre l’indique, cette conclusion a toujours eu pour but de me projeter sur les prochaines semaines. Sauf que là, c’est la dernière fois que je la rédige avant de passer à un autre format. Une petite rétrospective me semble donc tout à fait appropriée pour revenir sur les temps forts, et clore cette aventure qui a démarré en janvier 2020. Cela a d’abord pris la forme de billets d’humeur. En partant de ce principe, je n’avais absolument aucune idée de ce dont j’allais parler le mois suivant. Pour un maniaque du contrôle comme moi, il m’était impossible de planifier quoi que ce soit à l’avance.

Juste de la pure improvisation donc. Jusqu’à ce que la crise du Covid nous plonge tous dans le même état d’esprit. Là, j’ai eu de quoi réagir à l’actualité. Puis, mon quotidien s’est immiscé dans ces articles, jusqu’à prendre le pas sur tout le reste. Et par quotidien, j’entends par là ma consommation de films, séries, jeu vidéo, comics… Car il a bien fallu s’occuper durant ces confinements. Des sujets dont je ne me lasse pas de parler, et qui ont donné lieu aux Reviews Express telles qu’elles existent aujourd’hui. Telles qu’elles expirent aujourd’hui.

Après avoir compartimenté toutes les catégories, fait ressortir les oeuvres, les avoir regroupées par thématique, quitte à en garder en réserve, c’est une nouvelle métamorphose qui s’opère. Celle vers une sorte de webzine qui paraitra tous les premiers dimanches du mois. J’ai autant hâte du premier numéro que lorsque je me rendais chez mon marchand de journaux pour acquérir mes magazines préférés. Par la suite, j’ai été abonné à nombre d’entre eux. Pour assouvir un peu plus cette passion par procuration, j’ai même été rédacteur dans le journal de mon lycée.

C’est dans l’ordre logique des choses qu’est né Arnaud VS Procrastination. Ainsi que tout son contenu depuis maintenant plus de 10 ans, et j’espère pour la décennie à venir. En tout cas, ce nouveau rendez-vous va y contribuer. À l’avenir, c’est un format que j’aimerais privilégier, car il me permet de traiter de l’actualité, mais aussi de plus d’oeuvres en une seule publication mensuelle. Et ça, ce n’est pas du luxe lorsque l’on est atteint du syndrome FOMO.

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