
Lorsque l’on évoque le désire de vivre une belle « histoire d’amour », on fait souvent l’impasse sur le fait qu’une histoire en a une, d’impasse. La logique veut qu’elle soit composée d’un début, d’un milieu et d’une fin, et cette dernière est rarement le fruit d’un accord entre les deux parties. C’est là toute la beauté du geste à vouloir trouver son âme soeur. Quelqu’un qui nous complète aussi bien que ce dessin de ma moitié, réalisé spécialement pour l’occasion, pour illustrer mes mots.
Alors tout comme on écoute des chansons tristes lorsque l’on est triste, on se console d’une rupture devant des comédies romantiques. Mais on aime aussi les regarder pour se faire un modèle de ce à quoi pourrait ressembler une relation. On y voit là un mode d’emploi dans lequel puiser son inspiration pour aborder l’élu de notre coeur, ou se remettre de nos illusions. On se projète dans ce personnage en quête d’amour et pour qui le 14 février est une fête commerciale.
Mais c’est aussi pile la moitié du mois, alors pour la symbolique, j’ai sélectionné 14 films à découvrir jusqu’au 28. Peu importe l’ordre, je les ai sélectionnés pour les différents aspects de la vie d’un couple, des premiers émois jusqu’à la douloureuse séparation, en passant par le pardon et la seconde chance. Toutes les histoires ne finissent pas forcément bien, mais elles ont le mérite d’apprendre quelque chose. Alors que l’on soit célibataire, en couple, ou dans une situation compliquée, il y a forcément un film pour vous.

Crazy, stupid, love
Loin des comédies potaches, Crazy, Stupid, Love donne à voir plusieurs intrigues qui vont se rejoindre dans une sorte de vaudeville moderne. Avec son casting haut de gamme, en tête Ryan Gosling et Steve Carell, chacun va donner à voir une facette de l’amour telle que la routine, la différence d’âge, l’adultère ou encore la reconquête de l’être aimé. Les quiproquos sont nombreux et propices à illustrer des situations dans lesquelles on n’aimerait pas se retrouver. Mais pas pour autant improbables. C’est ça la force de ce film, proposer des comiques de situations qui peuvent paraitre rocambolesque, mais en réalité tout à fait plausible. Et pour conclure ce sans faute, le film se termine sur le titre Blood du groupe The middle east. Parfait.

Il était temps
Love actually, Coup de foudre à Nothing Hill, Le journal de Bridget Jones, 4 mariages et un enterrement… Les comédies romantiques, c’est un peu la marque de fabrique du cinéma british. On y retrouve cet humour fin et distingué qui a fait le succès de ces classiques, et Il était temps mériterait d’en faire partie. Ici, une dose de fantastique, juste ce qu’il faut, combiné à une histoire d’amour permet de renouveler l’intérêt de ce genre surexploité. Cet élément si particulier c’est le voyage dans le temps, et Tim Lake découvre qu’il possède cette capacité, comme tous les hommes de sa famille. Ce don va lui permettre de revenir en arrière pour modifier sa ligne temporelle pour réparer ses maladresses sentimentales. Des papillons dans le ventre que lui procure sa rencontre avec Mary, il va alors vite expérimenter l’effet papillon.

Sexe entre amis
Tout est dans le titre. Deux amis vont découvrir que s’il ne faut pas forcément de sentiments pour coucher ensemble, cela va forcément en créer au fur et à mesure des rapports. Notamment un sentiment de frustration de ne pouvoir aller plus loin avec son partenaire sur le plan amoureux à cause des barrières que l’on s’est fixées. Sous couvert de comédie, il y a tout un développement autour de l’acte et ce que cela implique lorsque l’on s’implique. L’alchimie entre le duo d’acteur fonctionne très bien et Justin Timberlake se révèle être plus qu’un chanteur.

Le fabuleux destin d’Amélie Poulain
L’un des films français les plus connus à l’étranger, et peut-être celui qui donne l’image la plus faussée de l’hexagone, dans le sens où il contribue à entretenir des clichés sur notre pays. L’un d’entre eux veut que Paris soit la capitale de l’amour et c’est là que prendra place l’intrigue de ce long-métrage de Jean-Pierre Jeunet. Audrey Tautou dans le rôle-titre y joue une jeune femme qui s’entête à faire le bien autour d’elle jusqu’à ce que son chemin croise celui de Nino Quincampoix. Elle est alors confrontée au coup de foudre et à la difficulté de faire le premier pas. À la beauté des images, il faut également souligner la magnifique bande originale de Yann Tiersen.

500 jours ensemble
Ceci est l’histoire d’un garçon qui rencontre une fille, ce n’est pas une histoire d’amour. Ce n’est pas moi qui le dis, c’est la voix off qui ouvre ce film, mais pourtant ça en a tout l’air. Alors oui, ce n’est pas une histoire d’amour, c’est plus que ça. C’est une introspection sur le sentiment amoureux et le fait de surmonter une rupture, même lorsque l’on se croyait en présence de son âme soeur, pour s’ouvrir à nouveau à de potentielles rencontres. Au rythme d’une playlist pop, on suit ce couple, qui a révélé Joseph Gordon-Levitt et Zooey Deschanel, dans leur remise en question. On dit que l’amour ce n’est pas de se regarder, mais de regarder dans la même direction. Et cela commence par avoir la même vision du couple.

Eternal sunshine of the spotless mind
Le film le plus connu de Michel Gondry, mais peut-être aussi parce que c’est son meilleur. Jim Carrey y sort de son rôle d’amuseur public pour laisser place à la mélancolie et la nostalgie d’une relation qu’il souhaite oublier… Jusqu’à ce que son subconscient change d’avis. On s’immisce alors dans les souvenirs qu’il a en commun avec le personnage de Kate Winslet, excentrique et suffisamment impulsive pour avoir marqué les personnes qu’elles croisent. Ensemble, ils vont alors faire leur possible pour préserver ce qu’il reste des moments passés ensemble à travers une course effrénée.

La la land
Plus qu’une comédie musicale, ce film de Damien Chazelle se sert de ce genre très codifié pour montrer à quel point une passion peut empiéter sur un couple. Qu’il s’agisse de l’obsession pour la musique de Ryan Gosling ou du désire de devenir actrice pour le personnage d’Emma Stones, cela implique de faire des concessions pour laisser de la place à son partenaire. Entre vie privée, vie professionnelle, rêve d’enfance et réalité d’adulte, ce film fait autant chanter que danser.

PS: I love you
Il y a des personnes qui, lorsqu’elles partent, laissent derrière elle un vide abyssal. Vivre avec cette absence devient alors une véritable épreuve au quotidien et avec laquelle doit vivre Holly, veuve de Gerry. Mais avant de partir, son mari avait pris soin d’établir une correspondance à titre posthume afin d’aider sa femme à faire son deuil. Une intention tout ce qu’il y a de plus romantique et qui ne peut qu’émouvoir rien qu’en regardant la bande-annonce.

Amour et amnésie
S’il y a bien un film qui illustre à merveille la phase de séduction entre deux personnes, c’est bien Amour et amnésie. La présence de Drew Barrymore, après son passage dans Drôle de dames, et celle de Adam Sandler, pour toute sa filmographie, pouvait laisser craindre le pire quant au niveau d’humour, mais finalement ce film est plus touchant qu’il n’en a l’air. En effet, Henry va devoir faire preuve d’inventivité pour non seulement séduire celle qu’il aime, mais aussi garder la flamme le temps d’une journée, avant de recommencer suite à l’amnésie de Lucy. Pour elle, chaque journée redémarre à la même date comme si elle était prisonnière d’une boucle temporelle sans s’en rendre compte. Tout autour d’elle n’est qu’artifice pour préserver les apparences et Henry va faire son possible pour faire partie de son quotidien, éphémère.

Sweet november
Malgré la présence de Keanu Reeves et de Charlize Theron, deux superstars, ce film n’est pas le plus connu de leur filmographie. Loin d’être une comédie hilarante, il s’agit plutôt d’un drame humain et ce qu’il se passe lorsque l’on décide de laisser une autre personne entrer dans sa vie. On fixe des limites, on détermine des règles afin de préserver son jardin secret. C’est le cas ici de Sara Deever qui acceptera de donner un mois de son temps à Nelson Moss afin de vivre pleinement leur histoire, avant d’y mettre un terme. Un accord qu’il accepte, mais qui bien sûr cache autre chose. L’intensité d’une relation est donc condensée en ce seul mois de novembre, et un peu au-delà…

L’arnacoeur
Être bien avec la personne qui partage notre vie n’empêche pas de devoir faire face à des briseurs de couple. C’est leur but, et ce n’est pas parce qu’il y a un gardien que l’on ne peut pas tenter sa chance. Sur un malentendu, rien ne les arrête. Il s’agit là en somme de la profession d’Alex Lippi, incarné par Romain Duris, qui sera chargé de séduire Vanessa Paradis à quelques jours de son mariage. C’est drôle, pas toujours juste envers le futur mari, mais il se dégage une bonne énergie de l’ensemble.

Casse-tête chinois
Je n’ai jamais eu une grande affinité avec L’auberge espagnole ou Les poupées russes, par contre je ne me lasse pas du dernier opus de cette trilogie mis en scène par Cédric Klapish. On y retrouve Xavier qui est contraint de déménager à New York s’il souhaite continuer à voir ses enfants suite à son divorce avec Wendy. Cette dernière ayant fait une rencontre sur place, il se retrouve dans la position difficile d’ex, tout en renouant avec l’une d’entre elles. Pour complexifier un peu plus la situation, il a également fait don de sa personne afin de permettre à sa meilleure amie lesbienne d’avoir un enfant.

Her
À une époque où internet permet de vivre des relations à distance sans même que les personnes ne se soient rencontrés, il ne faudra pas longtemps avant que Her ne passe de science-fiction à comédie romantique. En effet, dans un futur proche, il est question de Théodore qui tombe peu à peu amoureux de son nouveau système d’exploitation. Cette intelligence artificielle communique avec la voix de Scarlett Johansson en version originale et une complicité commence à s’installer entre eux, jusqu’à ce que les choses deviennent ambiguës. De quoi voir Siri ou Alexa d’un autre oeil.

L’amour dure 3 ans
Adaptation du roman éponyme de Beigbeder par Beigbeder lui-même, ce titre racoleur n’est pas aussi défaitiste qu’il n’en a l’air. L’auteur / réalisateur y pose un regard amusant, souvent cynique, sur les relations, mais toujours avec l’ironie qui caractérise son écriture. Ses mots, toujours soigneusement choisis, sont ici déclamés par Gaspard Proust dont la diction se marie parfaitement avec. Contrairement à sa femme de qui il divorce avant de s’éprendre de Louise Bourguoin qui n’est pas forcément libre. Pour noyer son chagrin, il écrira le livre dont s’inspire le scénario pour offrir une sorte de mise en abime. Il en résultera un ouvrage misogyne, pas forcément les meilleures bases pour une nouvelle relation.
Le choix a été pour le moins difficile. Bien d’autres films étaient en lice pour illustrer cette sélection, mais j’ai voulu privilégier des oeuvres qui ne pourraient aller dans aucune autre catégorie. Et comme j’ai l’intention de faire d’autres classements de ce type, j’ai tenu à ce qu’il n’y ait pas de doublons. Néanmoins, pour terminer, je tiens à mettre en avant une dernière oeuvre en guise de bonus.
Pushing daisies
Ce n’est pas un film, même si ça en a toutes les qualités cinématographiques grâce à la réalisation de Barry Sonnenfeld et le génie de Bryan Fuller, mais une série. Injustement annulée après sa deuxième saison, comme on met un terme à une relation sentimentale, c’est aussi brusque que le décès de Charlotte Charles qui va lancer le premier épisode. Emerson Cod sera chargé de mener l’enquête sur ce meurtre tout en s’adjoignant les services de Ned, un pâtissier. Incarné par Lee Pace, ce personnage à la particularité de pouvoir faire revenir à la vie une personne d’un simple touché.
Un don utile pour son partenaire détective qui l’exploitera pour interroger les victimes avant d’empocher une récompense. Petit détail qui à son importance: il n’a que soixante secondes pour mener son interrogatoire et extirper la précieuse information. Passer ce laps de temps, la personne ressuscitée restera en vie tandis que la mort frappera au hasard une personne dans les alentours. Bien évidemment, Charlotte bénéficiera d’un traitement de faveur pour vivre son histoire d’amour impossible avec le pâtissier. En effet, le contact physique leur est désormais interdit sous peine de la ramener dans la tombe définitivement.

En une vingtaine d’épisodes, cette série explore l’importance d’une simple étreinte, d’un câlin pour réconforter ou juste d’un baiser. Il y a donc à boire et à manger dans l’univers coloré de Pushing Daisies, c’est cuisiner avec amour et c’est le dessert idéal si un rendez-vous s’est bien passé.