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La maison vous propose… Partie 2

Je n’ai saisi l’ironie de ce titre que lorsqu’il a été question de le réutiliser. Moi qui me définis comme un écrivain-architecte, la structure d’une maison est quelque chose que j’ai beaucoup utilisé en guise de métaphore d’une histoire. Chaque pièce a son utilité, tout comme chaque chapitre. Mais c’est surtout la base sur laquelle ils reposent qui importe: les fondations. Si elles ne sont pas solides, n’importe quel édifice s’effondrera comme un château de cartes à la moindre secousse.

Par là, je fais bien entendu allusion au célèbre syndrome de l’imposteur qui a déjà touché tous les auteurs en devenir. J’en ai fait partie, et nombre de manuscrits ont été abandonnés durant cette période. Depuis, j’ai surmonté cette procrastination déguisée en m’imposant une routine stricte dont voici les dernières avancées:

Semaine 31 – du lundi 01/08 au dimanche 07/08: 10566 mots

Semaine 32 – du lundi 08/08 au dimanche 14/08: 10555 mots

Semaine 33 – du lundi 15/08 au dimanche 21/08: 10557 mots

Semaine 34 – du lundi 22/08 au dimanche 28/08: 10553 mots

Durant ces dernières semaines, j’ai passé le cap des 850 et 860 jours d’écriture sans la moindre interruption. C’est grâce à cette discipline, où je m’impose un minimum de 1500 mots par jour, que j’ai vu nombre de mes projets aboutir. Et c’est grâce à cette expérience que j’ai bien l’intention d’aider les apprentis auteurs.

Parmi cette communauté, j’en vois trop qui doutent d’eux-mêmes, qui remettent en question le moindre détail de leur récit… et qui donc ne passe pas à l’action. Bien souvent, le passage de l’idée à l’exécution est difficile, en plus d’aboutir à un résultat décevant. C’est à partir de cette problématique majeure que j’ai conçu la prestation de La première épreuve. Il s’agit d’un service visant à désacraliser le premier jet de toute histoire. En y ayant recours, les écrivains en herbe s’épargneront ainsi bien des tracas et autres problèmes inévitables.

Ma marche à suivre sera simplifiée au maximum avec, dans un premier temps, la récolte des informations qui composeront le futur récit (intrigues, personnages, thèmes…). Une fois ces données en ma possession, elles seront adaptées à une structure narrative que j’ai mise au point à partir d’oeuvres à succès. Cette manière de procéder pourrait se rapprocher des restaurants proposant des salades à composer soi-même. C’est le même principe, mais avec des ingrédients issus tout droits du domaine de la fiction.

Pour continuer sur cette métaphore, je m’occupe ensuite de faire la tambouille entre tous ces éléments pour aboutir à un premier jet viable. Et ce en un mois à partir de la réception des différents critères à prendre en compte. Ce délai passé, l’auteur se voit remettre un premier jet brut de son histoire sans avoir eu à y passer des mois, voir des années. C’est la promesse de La première épreuve. Mais derrière cette appellation se cache un double sens qui ne vous aura sans doute pas échappé.

C’est non seulement à prendre au sens littéral, le fait de surmonter un obstacle sans lequel rien d’autre n’est possible, mais c’est aussi un terme utiliser dans le milieu de l’imprimerie. Cela correspond à la première impression d’un document qui va servir de test avant la version finale. C’est exactement ce que fournira cette prestation: un premier jet brut personnalisé et prêt à être imprimé pour des corrections. Une matière première prête à être façonné à l’image de son auteur et par ses soins. On n’est jamais mieux servi que par soi-même.

Ce manuscrit clé en main n’est finalement pas si différent de l’achat sur plan dans le milieu de l’immobilier. Et là, en tant qu’écrivain-architecte, on n’est même plus dans le domaine de la métaphore.

Poussé par la curiosité, il y a quelques mois je me suis laissé tenter par le premier opus de Sharknado. J’y ai vu là un divertissement susceptible d’accompagner de futures soirées bières et pizza. C’est donc dans ces conditions que j’ai vu la suite de cette saga, à commencer par Sharknado 2: the second one. Et le moins que l’on puisse dire c’est qu’entre les deux volets, les producteurs ont pris conscience du potentiel nanardesque de leur franchise en devenir.

Cette suite est annonciatrice de ce que sera le reste de cette saga, à savoir adapter à sa sauce les plus grands succès du cinéma. Ce référencement constant donne alors des airs de parodie à chaque séquence qui s’en revendique. On passe donc de Y a-t-il un pilote dans l’avion? à Independance Day en passant par Men in black 2 ou encore Cloverfield. Des productions se passant à New-York et à laquelle va venir s’ajouter ce deuxième volet.

De quoi faire passer les attentats des World Trade Center pour un mauvais souvenir en comparaison de l’invasion de requins prêts à croquer la grande pomme. Et ça va être de pire en pire avec Sharknado 3: Oh Hell no!. Tout commence lorsque le héros se voit remettre le prix de la tronçonneuse d’or en raison de services rendus à la nation. Un prix symbolique qui représente à lui seul la place qu’a prise cet objet de destruction dans les films. Au même titre qu’Evil Dead, c’est ce qui permet d’identifier cette saga à présent.

Ça et cette manie de parodier d’autres productions. C’est donc au tour de James Bond de se voir approprier son générique pour l’adapter à cette blague qu’est Sharknado. Cette formule comprend également une invitation aux acteurs has been à faire une apparition plus ou moins mémorable. En plus de l’ex-star de Beverly Hills en tête d’affiche, le casting se complète avec Lou Ferrigno, connu pour avoir incarné Hulk sur le petit écran dans les années 80, Frankie Muniz, Malcolm dans la série éponyme, Bruno Salomon (!) et David Hasselhoff.

Ce dernier incarne le père de Fin Shepard et il est regrettable que son passif dans Alerte à Malibu n’ait pas été utilisé. Il n’était pas difficile de faire un lien entre les sauveteurs en mer de cette série et des requins. À la place, le scénariste mise tout sur l’improbable en faisant de ce film un grand huit de n’importe quoi, à l’image de la scène sur le manège. Mais ce n’est là qu’une rampe de lancement pour propulser l’intrigue dans l’espace. Au moins, on ne peut pas reprocher à l’intrigue un manque de fantaisie.

Les lois de la physique sont donc à nouveau mises à mal pour le climax. La suspension d’incrédulité aussi, ou du moins ce qu’il en reste. Voir un enfant naitre dans les entrailles d’un requin, qui lui-même rentre dans l’atmosphère terrestre, vaut son pesant de cacahuètes. Et je sais de quoi je parle pour y avoir assisté en plein apéro. Cela aide à rendre le visionnage plus supportable. Néanmoins, on peut déceler dans ce final la prochaine victime de la franchise.

La tronçonneuse laser dont use Fin dans le climax était annonciatrice de Sharknado 4: the 4th awakens. Un sous-titre qui parodie celui de l’épisode 7 de Star Wars sortit un an auparavant à l’époque. Cette seconde trilogie débute donc avec le célèbre générique de la guerre des étoiles pour nous résumer des événements qui prennent place 5 ans plus tard. Cette fois-ci, c’est Las Vegas qui a les honneurs de servir de point de départ pour toute une nouvelle variété de sharknados.  

Petrolenado, rochenado, éclairnado et même un nucléonado pour clore cette apocalypse. David Hasselhoff est de retour, tout comme la femme de Fin qui a été transformée en cyborg. Et avec toutes les références à Terminator qui vont avec bien sûr. On n’est plus à ça près. Néanmoins, cette seconde trilogie, tout aussi invraisemblable soit-elle que la précédente, prépare un peu plus le terrain pour les épisodes suivants. Autant que cela puisse l’être. Surtout lorsque celui-ci se clôture par une espèce de poupée russe de requins ayant chacun gobé un protagoniste différent.

Le cliffhanger passe donc un peu inaperçu après ça, mais il est annonciateur de Sharknado 5: global swarming. C’est au tour de Indiana Jones d’être parodié lors de la scène d’introduction. L’occasion d’étoffer un peu plus la mythologie de la saga autour d’une prophétie et d’un artefact permettant de contrôler les tornades. Moi qui croyais avoir tout vu en la matière, j’ai dû faire face au Safarinado et au Sharkzilla. Pour tout dire, j’étais loin de m’imaginer la tournure qu’allait prendre la saga lorsque j’ai regardé le premier.

Après tout, c’est la seule où l’on peut croiser des caméos du skater Tony Hawk et des youtubeurs français comme Natoo et Kemar au sein d’un même film. Et comme si ça n’était pas suffisant, même Dolph Lundgren fait acte de présence en tant que version âgée du fils de Fin Shepard. Une incohérence qui implique le voyage dans le temps pour le dernier opus de cette épopée. Sharknado 6: it’s about time puise donc allègrement dans Retour vers le futur pour son apothéose.

Au programme: des dinosaures, des timenados, une tronçonneuse en guise d’Excalibur, des requins-dragons, des requins-robots dans un futur post-apo… J’ai essayé de ne pas cligner des yeux pour ne rien rater de ce délire hallucinatoire. Et pourtant, malgré ça, il n’y a pas d’arrêt à l’époque des nazis contrairement à ce que promettait le générique animé. On se consolera avec un requin sur une planche de surf ou un autre avec un bras armé d’un pistolet dans sa gueule. Et bien entendu, il tire avec.

Cette surenchère dans la connerie atteint un tel niveau qu’en tant que spectateur, il est permis de se demander si des vapeurs d’alcool ne se dégage pas à travers les images. Mais au final, mes propos ne servent pas à grand-chose, il faut le voir pour le croire. Il faut suivre les aventures de ce Fin Shepard qui devient peu à peu une sorte de monsieur météo capable de prédire la prochaine catastrophe. Pas difficile lorsqu’on les attire. Du moins, c’est ce que l’on peut en conclure si l’on se réfère à la manière dont sont amenés les événements.

Une facilité scénaristique comme une autre, mais qui m’a tout de même intriguée. Ma première pensée a été de me dire que ces films avaient souffert d’une grève des scénaristes pour être aussi chaotiques. Puis, je me suis laissé dire que cela devait être le fruit de plusieurs auteurs dont les idées étaient loin de concorder entre-elles, sans pour autant qu’ils ne s’en soucient. Finalement, il s’avère que l’intégralité de cette saga a été écrite par une seule et même personne: Thunder Levin.

J’ai du mal à croire que toute cette profusion de personnages et de situations loufoques sortent d’un seul cerveau. Toujours est-il que, même si ce dernier opus n’est pas aussi ambitieux niveau délire temporel que Legends of tomorrow, ce scénariste y a tout à fait sa place pour rejoindre cette série. En attendant, ce membre de The Asylum est à l’image du nom de cette boite de production, bon à enfermer. Il ne manque plus qu’un réalisateur de la stature d’Alexandra Aja, qui a déjà fait ses preuves avec Pirhana 3D, pour rendre ce divertissement totalement jouissif.

De ce côté-là, j’ai été servie par le revisionnage de The Nice Guys. Les seuls requins que l’on trouve dans ce film, ce sont les truands face à deux détectives. Outre l’aspect comédie qui est évident et très bien rythmé, c’est surtout la profondeur des personnages qui m’a marqué cette fois-ci. De petits détails qui font leur histoire comme le fait que la fille de March squatte un terrain vague et s’imagine la maison qu’ils avaient avant qu’elle ne brûle. Ça passe un peu inaperçu, mais c’est ce qui donne du coeur à ces losers.

Après ce duo de mecs, j’ai suivi les exploits d’un trio de femmes fortes. La première était dans Bloody milkshake, sorte de John Wick au féminin avec un soupçon de Baby Driver pour l’ambiance. De ce mélange, il en ressort une belle réalisation, doublée d’un gros travail sur les couleurs et les lumières. Mais paradoxalement, les séquences d’action sont l’un des plus gros points faibles de ce film. La mise en scène n’est pas aussi classieuse que lors des moments plus calmes. Reste ce plan séquence en travelling à la fin qui est suffisamment bien chorégraphié pour offrir une belle composition.

À l’inverse, le fait de revoir Black Widow m’a fait constater à quel point l’action était très inspirée par les jeux vidéo. Notamment les séquences scriptées qui jalonnent les Tomb Raider et les Uncharted. Pour le reste, il est flagrant de voir à quel point cette production se rapproche dangereusement de Wolverine Origins dans sa composition: une fraternité au centre de l’intrigue, un générique sur fond de grands événements mondiaux, une organisation secrète, un soldat zombifié contrôlé par l’antagoniste en chef…

Bien sûr, cette production du MCU utilise bien mieux ces clichés que le spin-off de la saga X-men. De toute façon, il était difficile de faire pire. Par contre, il était difficile de faire mieux pour Prey qui s’inscrit dans l’univers de Predator, et qui était d’office voué à être comparé à l’opus original. Et il n’a pas à en rougir, au contraire je le trouve bien supérieur. Mais surtout très différent. Même si l’on retrouve la nature en guise de terrain de jeu par rapport au film de John McTiernan, c’est surtout l’époque qui diffère.

En situant son action en 1719, Dan Trachtenberg, réalisateur de 10 Cloverfield Lane, s’éloigne de ce classique de la science-fiction. Ce faisant, il prend ses distances pour mieux s’approprier cette histoire d’une tribu comanche devant faire face à la venue d’un Predator. Suivant le mode opératoire que l’on a pu voir dans les autres films, cet ennemi remontera la chaine alimentaire jusqu’à s’attaquer à un gibier à sa taille. D’abord invisible, il va trouver sur sa route une femme qui l’est tout autant, mais aux yeux des siens.

En se mesurant à cet impitoyable chasseur, Naru va tout faire pour prouver sa valeur auprès des hommes de sa tribu qui se refusent à la voir comme leur égale. Au fur et à mesure de ses escapades, elle va alors se révéler comme étant une héroïne dans la veine de Ripley. Cette guerrière possède plus d’une corde à son arc, qu’elle manie d’ailleurs à la perfection. Elle bondit d’arbre en arbre, glisse sur le sol et manie le tomahawk comme personne. Tout cela est magnifié par une belle réalisation et un montage qui laisse respirer les plans. 

Cette combinaison entre la gestion de l’espace et du temps fonctionne à merveille. C’est d’autant plus vrai lorsque la caméra s’attarde sur de grandes plaines. Avec ce type d’environnement, j’avais un peu peur que le réalisateur opte pour un style trop naturaliste dans sa mise en scène. Heureusement, il n’en est rien. Les influences de The revenant ou Apocalypto ont beau se faire ressentir, Trachtenberg ne cède pas à la caméra à l’épaule pour jouer sur l’immersion.

Le cinéaste n’oublie jamais qu’il s’agit avant tout d’un récit de science-fiction, et va même jusqu’à lorgner du côté de Outlander: le dernier viking, pour le mélange des genres. Avatar pourrait même être cité pour ce peuple indigène en proie à des colons venus envahir leurs terres.  C’est d’ailleurs sur ce dernier point que j’aurais aimé plus de subtilité entre les deux camps. En effet, pour les colons, le Predator pourrait tout aussi bien n’être qu’un natif de la terre sur laquelle ils viennent d’accoster.

Sa forme humanoïde aurait pu prêter à confusion, comme une sorte de guerrier équipé et prêt à défendre ceux qui s’aventurent en terre hostile. Et pour les plus superstitieux, et jouer à fond la carte du cliché, cet ennemi aurait pu être perçu comme un esprit indien venu les frapper de sa malédiction. À l’opposé, les Comanches auraient pu voir ce Predator comme l’incarnation des colonisateurs ayant traversé l’océan. Un soldat surarmé qui annonce la fin d’un mode de vie primitif.

Au final, les opprimés et les oppresseurs ne se sont jamais rencontrés et il est dommage de ne pas avoir joué sur cette découverte de l’inconnu. D’un autre côté, la narration n’aurait pas pu se focaliser uniquement sur les Indiens, et c’est ce qui fait toute son identité. Il y a déjà eu bien trop de films de cowboys, et même si ça n’est pas leur époque, c’est ce qui s’en rapproche le plus. Et en tant que film s’inscrivant dans cette période de l’histoire, doublé d’une rencontre du troisième type, Prey est une excellente alternative à Cowboys et envahisseurs.

On y retrouve cet esprit western dans la réalisation. Du point de vue de Naru et les siens, la part belle est faite à la nature et sa beauté. On ressent instantanément toute la démesure du paysage que l’on contemple. Cette sensation est renforcée par un tournage en décors réels. Un procédé devenu assez rare de nos jours, mais qui impacte le rendu de certains CGI. C’est notamment le cas pour les animaux de synthèse qui ont parfois du mal à s’intégrer à l’arrière-plan. 

Une mauvaise impression qui s’explique en partie par le fait que l’oeil humain possède déjà des références concernant cette faune, et peut donc savoir s’il s’agit de la réalité ou d’une modélisation. A contrario, il n’existe aucun point de comparaison avec les Predators et si celui-ci nous parait si réaliste, c’est aussi parce qu’il était bien tangible face à la caméra. Des effets spéciaux sont bien sûr venus peaufiner son aspect et c’est d’ailleurs un nouveau design que l’on découvre. Le chasseur se révèle totalement lors d’un combat final assez impressionnant. 

Un affrontement à l’issue duquel on peut apercevoir le fameux pistolet que Harrigan reçoit en guise de trophée à la fin de Predator 2. Un moyen de raccrocher les wagons avec la saga. Jusque là, cette dernière s’était illustrée au cinéma et celui-ci aurait mérité d’être projeté dans les salles obscures. Mais Prey n’a pas besoin d’un grand écran pour être un grand film. De plus, sa diffusion sur Disney + va permettre une plus grande exposition et, pourquoi pas, un développement de la franchise à la manière d’Assassin’s creed. En attendant, Prey se suffit à lui-même et c’est à ça que l’on reconnait un futur classique.

Je ne saurais définir ce que signifie pour moi l’appellation de blockbuster estival, mais je sais que je peux en reconnaitre un quand j’en vois un. Et en l’occurrence cet été, j’en ai vu trois. Ces trois longs-métrages ont su susciter en moi ce que j’attendais de ce type de production. À savoir, un vent de fraicheur capable de rivaliser avec la clim d’un cinéma, être en contraste total avec la salle obscure en étant coloré à souhait, et enfin suffisamment bruyant pour couvrir le son des pop-corn. Finalement, ces critères sont plus sensitifs qu’autre chose.

Malgré tout, cette formule comprend souvent un mélange entre aventure, action et imaginaire. Et si ce divertissement parvient à me faire rire ou à m’émouvoir, alors il remporte mon adhésion. La magie a donc opéré avec Bullet Train, dont je n’attendais pas grand-chose, si ce n’est de me divertir 2 heures durant. Au final, j’ai été servi au-delà de mes espérances avec ce film de David Leitch, connu pour être l’un des deux réalisateurs derrière le premier John Wick. On retrouve donc cette stylisation de l’action dans un huis clos en mouvement.

Une unité de lieu qui rappelle Snowpiercer, sans le pessimisme ambiant qui va avec. Au contraire, la détente et la coolitude sont au programme avec Brad Pitt pour donner l’exemple. L’acteur y incarne un tueur, Coccinelle de son nom de code, en pleine remise en question. Une crise existentielle qu’il impute à sa malchance légendaire. Chacune de ses missions tourne mal et celle-ci à bord d’un train ne va pas y échapper. Ce qui ne devait être qu’une promenade de santé pour récupérer une mallette va donc se transformer en aller simple pour l’enfer.

Sur sa route, de wagon en wagon, il va croiser d’autres tueurs à gages ayant aussi des contrats à exécuter. Il va notamment attirer l’attention de Citron et Mandarine, deux jumeaux incarnés par Aaron Taylor Johnson et Brian Tyree Henry, en leur subtilisant leur mallette. Un chargement qu’ils devaient livrer en gare de Kyoto pour le remettre à la Mort blanche, chef d’un puissant cartel japonais, ainsi que le fils de ce dernier qui avait été kidnappé. Et qui est mort dans de mystérieuses circonstances.

Le récit prendra alors des allures d’enquête à la Agatha Christie, mais en mode règlement de compte. À partir de là, les quiproquos vont s’enchainer et les rares arrêts en gare ne seront que de brefs instants de répit avant de repartir de plus belle dans une action décomplexée. Le tout sera magnifié par des ralentis épiques et rythmé par des musiques entrainantes. L’histoire ne se prend donc pas du tout au sérieux, et les répliques sont là pour le confirmer. C’est drôle et irrévérencieux à souhait. 

Un ton parfaitement en accord avec l’imagerie déployée dont la palette de couleurs vives contraste avec la violence. Cette mise en scène n’est pas sans évoquer des cases des comic-books, une impression qui n’est pas sans rappeler l’une des précédentes réalisations du cinéaste: Deadpool 2. Cette suite sur le mercenaire déjanté entretient d’ailleurs une sorte de thématique commune avec Bullet Train, à savoir la chance. En effet, la mutante Domino avait le pouvoir d’apprivoiser son karma afin que tout tourne à son avantage.

Là, c’est l’inverse pour Brad Pitt, qui faisait déjà une courte apparition dans Deadpool 2 (et vice versa pour Ryan Reynolds ici), mais c’est pour mieux parler de la notion de destin. Ce concept sera même poussé à l’extrême pour retranscrire le trajet d’une simple bouteille, et son implication dans cette tuerie ferroviaire. Tout bonnement hilarant. Les autres personnages auront le droit au même traitement avec des flashbacks qui permettront de voir d’autres décors que l’intérieur du train.

La réalisation ne souffre pas pour autant de cette unité de lieu. David Leitch parvient à suffisamment diversifier ses cadrages pour ne pas se répéter dans cet espace restreint. Le réalisateur se révèle avoir un véritable sens visuel, qui se rapproche d’ailleurs de ce qu’avait fait son ancien compère sur John Wick 3. Cela se vérifie notamment sur le travail de la lumière qui participe à rendre le film haut en couleur. Un traitement adéquat pour une production qui aurait pu tout aussi bien s’appeler Fast and Furious.

Pour avoir oeuvré sur le spin-off de cette saga, avec Hobbs et Shaw, Leitch sait y faire en matière d’action. C’est toutefois un chouia moins bourrin ici grâce à l’ajout de combats au sabre du plus bel effet. Mais donc plus gore. Ça tranche à tout va et l’hémoglobine gicle dans tous les sens, surtout celui du ridicule. Ces débordements sont tellement démesurés qu’ils en deviennent funs et jouissifs. Le casting y est pour beaucoup dans cet état d’esprit, Brad Pitt en tête.

L’acteur est toujours aussi charismatique, même avec son look improbable. On sent un certain amusement chez lui et on prend plaisir à le voir évoluer dans cette histoire construite sur la structure d’un jeu vidéo. Allant de niveau en niveau jusqu’au boss final. Tout du long, il est épaulé par une voix féminine au téléphone à qui il se confie, et qui n’est autre que la doubleuse d’Angélina Jolie en français. Ou quand le privé rejoint le professionnel, le niveau de troll est à son maximum. 

Mais ce qui fait surtout le charme de ce personnage, c’est son côté paumé. Il est dans la lignée de celui de Ryan Gosling dans The Nice Guys. On pourrait d’ailleurs ranger Bullet train entre ce métrage de Shane Black et Kill Bill, pour cette profusion d’influences. Thor: love and Thunder n’en manque pas non plus, d’influences. Je suis donc passé à la vitesse supérieure en quittant le train en gare de New Asgard pour prendre le bifrost piloter par Taika Waitiki.

En pleine promotion de Thor Ragnarok, des journalistes avaient demandé au réalisateur s’il serait partant pour un Thor 4. Ce à quoi il avait répondu par la négative, avant de surenchérir sur son enthousiasme pour un éventuel Thor Ragnarok 2. Et c’est clairement ce que l’on a là. On retrouve son style si identifiable dans cet humour absurde, et souvent enfantin. De son propre aveu, c’est comme si des enfants avaient proposé des idées pour le film, et qu’il avait dit oui à toutes leurs suggestions.

Dans le contexte de ce long-métrage, les enfants seront surtout les premières victimes de Gorr qui les kidnappera dans le but d’attirer Thor dans son piège, et ainsi s’emparer de Stormbreaker. Cette hache ayant la capacité d’ouvrir le Bifrost, ce nouveau méchant a bien l’intention de s’en servir pour accéder à l’inaccessible. Mais peu importe où il compte se rendre, l’important c’est de savoir d’où il vient, à savoir des comics. Et le moins que l’on puisse dire c’est que cette transposition diffère autant visuellement que dans ses motivations.

En subtilisant les rejetons de New Asgard, il m’a fait penser à un méchant typique des années 80/90. De plus, sa capacité à concevoir des sbires à partir des ombres m’a aussi rappelé le personnage de Croquemitaine dans Les 5 légendes. Mais c’est surtout la performance de Christian Bale qui donne lui donne toute sa substance. Lui qui a incarné Batman dans la trilogie de Christopher Nolan, il est l’exemple même de cette phrase qu’il prononce dans The Dark Knight: soit on meurt en héros, soit on vit assez longtemps pour se voir endosser la peau du méchant.

Il ne sera pas le seul acteur oscarisé au casting puisque l’on verra également de nouveau Natalie Portman. Un retour qui offre à l’actrice un peu plus de choses à jouer que la petite amie de service. De personnage secondaire, elle passe au premier plan en étant la nouvelle détentrice de Mjolnir. Pour ce qui est de son identité civile, Jane Foster devra mener un combat plus terre à terre avec un cancer qui prolifère en elle. Ce développement de son personnage ne doit pas y être pour rien dans le fait que la comédienne ait accepté de revenir.

Elle qui est habituée aux rôles de composition, c’est ce qui s’en rapproche le plus. C’est d’ailleurs assez ironique de constater que les gagnants des Oscars sont souvent ceux qui ont offert de grandes prestations pour avoir incarné des personnes malades ou homosexuelles. Deux caractéristiques que l’on retrouve dans Love and Thunder, sans pour autant qu’un membre de l’équipe du film ne soit digne de soulever la célèbre statuette, comme on brandit Mjolnir. Et cette production Marvel Studios n’en a pas la prétention.

Reste que Natali Portman est issue d’une autre temporalité du Marvel Cinematic Universe. Et je ne fais pas allusion au multivers en évoquant cela, mais plutôt à une époque révolue où le studio était encore en pleine recherche de son style. Son absence de Ragnarok a prouvé qu’elle n’y avait plus sa place. Néanmoins, ce retour inattendu reste une belle porte de sortie pour son personnage. Je regrette juste que le mal qui la ronge n’ait pas trouvé de justification lors de sa dernière apparition en date.

Cela remonte à Thor: le monde des ténèbres, et il y avait de quoi y puiser les causes de son cancer. Je pense notamment à l’absorption d’Éther, qui aurait pu mettre à mal son organisme, avant que Malekith ne l’en débarrasse. Sans compter que le chef des elfes noirs est le premier ennemi qu’elle combat en tant que Thor dans les comics. Dommage donc de ne pas en avoir profité pour avoir conclu son arc narratif de la sorte. La boucle est néanmoins bouclée d’une belle manière.

En contrepartie, Jane dispose de la meilleure arme du film: Mjolnir. En plus de pouvoir invoquer la foudre, il lui est désormais possible de se diviser en plusieurs fragments, pour atteindre plusieurs adversaires, avant de se reformer sur son manche. De quoi être jaloux, ce que Stormbreaker ne va pas cacher face à Thor qui tentera de reconquérir son ancien marteau. Ce triangle amoureux complètement improbable fonctionne plutôt bien à l’écran grâce à une mise en image tout ce qu’il y a de plus dingue.

Et il en faut de la folie pour faire cohabiter au sein d’un même récit des chèvres géantes, des requins de l’espace, des références à Jean-Claude Van Damme et son célèbre grand écart, des vaisseaux spatiaux, des dieux… le tout sur des musiques entrainantes. Le savoir-faire de Taika Waitiki n’est plus à démontrer et pourtant, sa réalisation reste d’une générosité à toute épreuve. Tellement, que les plans semblent avoir été composés avec une palette de couleurs digne du pont arc-en-ciel.

Même lorsque ça n’est pas le cas et que le film passe progressivement en noir et blanc, le cinéaste parvient à contrer cette noirceur monochrome en jouant avec la géographie des lieux. Les personnages évoluent alors sur une petite lune pareille à ce que l’on peut voir dans Super Mario Galaxy. Une trouvaille visuelle en territoire ennemi qui détone avant d’aborder le climax. C’est là que les enfants disparus passeront de spectateurs à acteurs en formant une véritable petite armée prête à en découdre.

Un moment surréaliste qui rappelle à quel point ces films sont là pour parler à l’enfant qui est en chacun de nous. Sans pour autant être dénué d’enjeux dramatiques. La fin en est un parfait exemple lorsque Gorr parvient à ses fins. Victorieux face à Thor, ce dernier renonce à utiliser le temps qui lui reste pour le convaincre d’abandonner, et préfère rejoindre Jane. Une conclusion douce-amère qui aboutit à une sorte d’équilibre dans les pertes des deux camps qui s’opposent.

Avant les deux scènes post-génériques, très dispensables, l’épilogue viendra instaurer un nouveau départ pour le dieu du tonnerre en lui donnant la responsabilité d’élever un enfant. Une fin qui promet encore quelque chose, comme celle des Gardiens dans Endgame, et qui sera surement annulée dans les 10 premières minutes du prochain film où Thor apparaitra. Ça ne sera pas une très grande perte contrairement au sort réservé à Starlord et sa bande qui ne passent pas le stade du prologue.

Même si j’ai adoré cette quatrième aventure de Thor, je n’aurais pas dit non au film intermédiaire qui aurait pu y mener. Une sorte d’Asgardiens de la galaxie par Taika Waitiki m’aurait assurément bien plu. Surtout au regard de la profusion de races extraterrestres, de concepts, de vaisseaux, de planètes… Tout ça me rend d’autant plus confiant et impatient de voir ce qu’il va faire avec la franchise Star Wars qui sera son prochain projet. Il est donc dommage de ne pas avoir plus d’interactions avec les Gardiens, surtout entre les deux capitaines dont l’alchimie est évidente.

Il n’y a qu’à regarder la scène de leur poignée de main d’adieu pour s’en convaincre. Mais pour satisfaire mon envie de plus de Chris Pratt, je me suis rabattu du côté de Jurassic World: le monde d’après. Réalisé par Colin Trevorrow, le cinéaste est venu terminer ce qu’il avait commencé avec le premier opus, et après avoir cédé sa place pour le deuxième. Il reprend donc la franchise en main pour la mener à sa conclusion. Mais, d’une certaine façon, si les deux premiers opus étaient des remakes, doublés d’une évolution logique, de Jurassic Park et du Monde perdu, il y avait de quoi craindre quant à la source d’inspiration pour ce troisième volet.

En effet, l’opus qui clôturait la trilogie originale était loin d’être un modèle du genre. La seule chose à sauver était que les films de dinosaures sont suffisamment rares pour lui assurer un capital sympathie. Fort heureusement, ce dernier Jurassic World ne s’en inspire pas. Ainsi, non seulement ce film devient moins prévisibles que ses prédécesseurs, mais en plus la saga porte enfin bien son nom en situant son intrigue dans un monde où les dinosaures évoluent aux côtés des humains. 

Une cohabitation pour le moins problématique. Mais non sans une certaine excitation à l’idée de voir se concrétiser ce qui a été teasé à l’issue de Jurassic World: Fallen Kingdom. C’est tout un écosystème qui est perturbé par ces reptiles géants. Ce nouveau statu quo permet de les voir dans d’autres environnements qu’une jungle. De l’inédit est donc au programme avec une forêt sous la neige, ou encore une course-poursuite dans les rues de Malte. Du jamais vu dans la saga et de quoi en renouveler l’imagerie.

Pour illustrer ce renouveau, la réalisation de Colin Trevorrow est à la hauteur de ces changements. Certains plans sont même dignes des documentaires du National Geographic lorsqu’il s’agit de créer une ambiance. Une inspiration évidente pour explorer cette transition entre l’ancien et le Nouveau Monde. Un avant et un après qui ne vont pas sans quelques actions coup de poing à l’égard de ceux qui veulent profiter des ressources offertes par les dinosaures. Mais mis à part quelques scènes fortes, cela ne reste qu’une toile de fond.

J’aurais vraiment aimé en savoir plus sur ce braconnage, chose qui sera un peu explorée à travers la trop courte séquence du marché noir. J’aurais préféré que l’histoire s’attarde plus sur ce point que sur la thématique du clonage qui plombait déjà Fallen Kingdom. Pire encore, et dans la même lignée, une invasion de sauterelles géantes m’a donné l’impression d’avoir changé de film en cours de route. Mais il n’en est rien et c’est cet événement qui va permettre d’inclure des personnages de la trilogie originale.

On assiste donc à une rencontre entre les deux générations. Le professeur Malcolm avait déjà fait son retour dans le précédent opus, et continue ici de se parodier lui-même, tandis que l’on revoit Grant et Sattler pour la première fois depuis Jurassic Park 3. Et si à l’époque ce couple afficher une différence d’âge de 20 ans sans que cela ne se remarque, c’est beaucoup plus flagrant ici. Paradoxalement, ce n’est pas forcément visible chez Sam Neill, qui est le plus âgé, mais par contre Laura Dern a pris un sacré coup de vieux.

Cela n’entache en rien le plaisir d’assister à cette réunion des anciens et des nouveaux. Mais ce casting qui affiche beaucoup de personnages fait que le récit se disperse en pas mal de sous-intrigues. Toutes vont finir par se rejoindre, non sans impacter la fluidité du récit. Et le temps de présence à l’écran pour Owen Grady et Claire Dearing, contraints de partager l’affiche avec leurs ainés. Ils ont néanmoins pour eux les meilleurs morceaux de bravoure pour dynamiser une intrigue qui s’étale sur 2h26.

Entre autres réjouissances, Chris Pratt devra faire face à un dinosaure à plumes sur un lac gelé. Un lieu très cinématographique sur lequel ces animaux du crétacé n’avaient jamais posé les pattes. Heureusement, le héros sera aidé par sa main levée pour faire barrière face à chaque menace carnivore. À croire qu’il suffit de faire ce geste pour s’éloigner des ennuis. De son côté, Brice Dallas Howard aura fort à faire en devant survivre dans une jungle hostile après avoir été éjecté d’un avion.

Mais l’actrice possède plus d’une corde à son arc. Fille du réalisateur Ron Howard, elle possède également un sens de la mise en scène en ayant réalisé quelques épisodes de la série The mandalorian, et je suis curieux de voir ce qu’elle pourrait faire sur une franchise telle que Jurassic World. Même si elle n’est pas derrière la caméra, Colin Trevorrow s’applique à la filmer au plus près lors des moments de tension. Pour preuve ce superbe plan de Claire sous l’eau tandis que l’image se scinde en deux pour laisser voir la gueule du dinosaure à la surface qui cherche sa proie.

Les principaux intéressés ne peuvent pas en dire autant puisque malgré les bonds technologiques, les effets spéciaux semblent perdre en qualité de film en film. C’est toutefois moins pire que l’antagoniste humain. Sorte de Steve Jobs anti-charismatique, le dirigeant de Biosyn termine tellement rarement ses phrases qu’à force cela en devient involontairement comique. Difficile à prendre au sérieux. Mais finalement, ça n’est pas vraiment le but de ce type de blockbuster. Et des autres productions de cette catégorie. Tous sont frais, pop, colorés, drôles et ils ont fait mon été. Ils l’ont même rendu plus supportable.

Alors que tout le monde se demande quand DC Comics va se décider à rivaliser avec le Marvel Cinematic Universe, il faut finalement se tourner vers la télévision pour se rendre compte que c’est déjà le cas. Le Arrowverse est non seulement un univers partagé qui s’est construit autour de spin-offs de la série Arrow, mais il prend aussi en compte les films produits au cinéma. D’une manière ou d’une autre, toutes ces productions se trouvent connectées grâce au concept du multivers. Mais ce dernier ne va pas pour autant prendre fin avec la saison 8 d’Arrow, la dernière pour l’archer vert.

Tout comme Lost, après avoir usé des flashbacks et des flashforwards, la série explore cette fois-ci les flashsideways, à sa manière. Sous couvert de réalités alternatives, on voit d’autres versions des personnages en allant d’une Terre parallèle à une autre, tandis que la Crise se profile à l’horizon. Mais ce mélange de timelines est toujours parasité par l’intrigue dans le futur (toujours avec ces transitions foireuses) mettant en scène les enfants d’Oliver. Dès lors, il est permis de se demander dans quelle continuité ils évoluent. Un gros paradoxe qui sera résolu en réunissant tous les personnages, peu importe leur point d’origine.

L’occasion de faire une sorte de passage de relai entre générations, mais aussi de revenir à l’origine de la série. Ainsi, non seulement on assiste au retour de Roy et de Speedy, mais tous vont aussi devoir évoluer dans l’enfer de Lian Yu. Autrement dit, le purgatoire. Une épreuve qui métamorphosera Oliver en Spectre. Tout ceci va donc mener au fameux crossover annuel qui s’inspire très librement du comics Crisis on infinite Earths. Un joyeux bordel réparti entre toutes les séries du Arrowverse, mais tellement généreux dans son spectacle et ses références.

On avait déjà pu voir des allusions à Batman (notamment dans le premier épisode avec le masque de Batman version Gotham remplaçant celui de Deathstroke sur l’ile, ou avec la mention de Van Wayne Industries), mais dans le cadre de ce crossover, c’est un tout autre niveau qui a été franchi. Jusque là, la production n’avait eu le droit que d’inclure les films avant l’ère Snyder, mais ces derniers sont désormais d’actualité avec Ezra Miller en guise d’ambassadeur. L’interprète de Barry Allen sur grand écran vient donc faire son caméo face à sa version télévisuelle le temps d’une scène.

Une séquence qui aurait mérité de se retrouver dans la série consacrée au bolide écarlate. Cela reste tout de même un beau cadeau aux fans, en plus d’unir l’ensemble du DC Universe. Quoi qu’il en soit, cette apothéose ne laisse que peu de suspense quant au sort d’Oliver Queen. Comme pour Tony Stark qui a lancé le MCU, Arrow a lui aussi le droit à un repos bien mérité. Non sans assurer ses arrières en termes de succession. Ainsi, on peut y voir Les Canaries qui devaient lancer une nouvelle série, avant d’être abandonné, et la promesse de voir Diggle en Green Lantern.

Mais peu importe les prétendants, le Speedster reste le seul légitime à prendre la relève. Pas en termes de combat, qui reste une des réussites d’Arrow dans cette manière d’y mettre une véritable intention derrière ces chorégraphies, mais en tant que leader des spin-offs restants. Du moins, jusqu’à cette sixième saison de Flash loin d’être à la hauteur des précédentes. La qualité décline et quelque part, on peut remercier la crise du covid d’avoir raccourci cette nouvelle fournée à 19 épisodes au lieu des 22 initialement prévu.

Ça n’a pas l’air dit comme ça, mais ça fait une grande différence. C’est dire à quel point cette médiocrité devient difficilement supportable. Il faut dire aussi que ce nouveau méchant principal n’est tellement pas charismatique, qu’il plombe les épisodes à chacune de ses apparitions. Il se fait appeler Bloodwork et pourrait se résumer à une sorte de Venom du pauvre. Derrière cette description se cache un docteur (incarné par un ancien acteur de la série Heroes et dans laquelle il jouait un rôle similaire), qui est atteint d’une maladie et qui s’injecte une sorte de matière noire pour expérimenter un traitement sur sa propre personne.

Ceci est loin d’être palpitant à suivre, surtout lorsque la série nous nargue avec Godspeed dès le premier épisode. Pour ne plus le revoir ensuite. Dommage, c’était l’un des personnages les plus prometteurs en termes d’antagoniste, mais son traitement est aussi survolé que dans la précédente saison. Un potentiel sacrifié que ne viendront pas sauver les retours épisodiques de Breacher, Gorilla Grood ou encore Thawne. Côté Star Labs, on garde les mêmes avec un Wells, Caitlin, Cisco et Ralph qui est toujours le Jim Carrey de service. Et ce dernier ne sera pas de trop pour apporter un peu légèreté.

En effet, la Crise, événement redouté depuis l’épisode pilote, a été avancée et Barry sait qu’il va mourir. Le climat est donc assez pesant et j’ai eu du mal à retrouver cet esprit feelgood qui m’avait tant fait adorer cette série. Mis à part un passage sur fond de Queen (Flash, Ah Ah, King of the impossible!), l’ambiance est loin d’être à la déconne. Et ce n’est pas Gideon, programme qui est désormais intégré au costume de Flash, qui est loin d’être aussi ironique que Jarvis pour Iron Man. Il est tout aussi inutile de compter sur le retour de Wally et Jay Garrick pour sortir notre héros de sa déprime.

Tout cela me conforte dans l’idée que les scénaristes ne savent pas quoi faire de leurs personnages. Entre Nash Wells qui poireaute dans les égouts sous prétexte qu’il est à la recherche du Monitor, ou encore Nora qui est prisonnière d’un miroir, cette impression de surplace est plus que palpable. Pour une série qui met en scène l’homme le plus rapide du monde, je trouve qu’elle ralentit pas mal ses intrigues jusqu’au grand final. Une apothéose qui, contrairement à ce que l’on pourrait attendre, n’a rien à voir avec Crisis on infinite Earths.

Ce crossover intervient quasiment au milieu de cette saison, plus précisément l’épisode 9, et correspond à la troisième heure sur 5. Et là, on peut reprocher tout ce que l’on veut aux séries DC, mais j’y ai retrouvé l’esprit des comics avec cette profusion de super-héros à chaque scène et sur tous les plans. On y croise entre autres Batwoman, Black Lightning, le Flash des années 90, Oracle et Huntress de la série Birds of Prey, et même une rencontre savoureuse entre Constantine et Lucifer. C’est dans ce genre de moment que le DC Universe montre un véritable univers partagé.

Bien sûr, il y a un petit côté Power Rangers dans les combats sur des terrains vagues, mais c’est vraiment généreux dans son approche. Le fan que je suis n’a pu qu’apprécier les multiples références, et ce malgré le faible budget de ce format télévisuel. Ce fut donc un plaisir de voir Brandon Routh, devenu Ray Palmer dans la série Legends of tomorrow, reprendre son rôle d’homme d’acier, qu’il tenait dans Superman Returns, mais version Kingdom Come. Du jamais vu, même au cinéma. Il est toutefois regrettable de ne pas avoir poussé le concept en prenant en compte les volontés de certains acteurs.

Je pense notamment à Grant Gustin qui est fan de Superman et qui aurait fait une version de Superboy très crédible. Mais ce n’est pas bien grave puisque pour ce qui est des kryptoniens, j’ai eu ma dose avec la saison 1 de Superman et Lois. Conséquence de ce crossover épique, cette nouvelle série se désolidarise quelque peu du Arrowverse en choisissant d’évoluer dans une autre continuité de ce nouveau multivers. Pour autant, les têtes d’affiche restent les mêmes que celles qui ont été introduites auparavant, à ceci près qu’ils sont maintenant parents.

Finalement, c’est quelque chose de similaire au remaniement temporel auquel avait dû faire face John Diggle suite au Flashpoint. Sa fille était devenue un garçon, il n’y a donc rien d’exceptionnel à voir Clark et Lois avec des jumeaux. D’ailleurs, une apparition de Diggle sera le seul lien avec les autres productions. Cette nouvelle série se passe donc d’explications en ne faisant aucune autre allusion à l’univers étendu, tant et si bien que l’on pourrait croire qu’elle n’en fait pas partie.

En guise d’introduction, on aura le droit à une brève rétrospective de l’origine de Superman, sa rencontre avec Lois, leur mariage, la naissance des jumeaux pour enfin ancrer l’intrigue dans leur adolescence. Une manière de zapper les présentations, que tout le monde connait de par la portée universelle de cette icône super-héroïque. Sauf ses propres enfants. Son secret est donc révélé à Jonathan et Jordan suite à l’apparition de pouvoir chez ce dernier. Mais pas chez son frère.

Cette révélation survient à un moment tragique dans la vie de Clark: le décès de sa mère. Décision est donc prise de récupérer la ferme parentale et de s’installer à Smallville. Une ville calme en apparence, mais qui va permettre à son fils de développer ses dons à l’abri des regards. Cela ne sera pas sans créer quelques tensions dans la fratrie, mais ça sera surtout l’occasion pour Clark Kent de se défaire de son statut de fils pour embrasser totalement son rôle de père. La parentalité se révèle alors comme la thématique dominante de la série.

Moi qui pensais avoir tout vu sur le sujet après 10 saisons de Smallville, on peut dire que je suis allé de surprise en surprise. Non seulement il y a ce changement de point de vue, de Superman qui tire des leçons de son éducation pour élever ses propres enfants, mais aussi une exploration de la mythologie de l’homme d’acier. Pour mieux la réinventer et y apporter de nouvelles idées. Parmi celles-ci, la notion de multivers est rapidement abordée avec la venue d’un Lex Luthor venu d’une Terre parallèle et sur laquelle il était en couple avec Lois Lane.

Du moins, jusqu’à ce qu’elle soit tuée par un Superman maléfique. C’est ce qui le motivera à s’en prendre au Superman de cette dimension en mettant en garde ceux qui veulent bien l’entendre. Mais rien que dans ce point de départ, on sent que les scénaristes s’amusent à disséminer de fausses pistes aux spectateurs pour mieux les surprendre par la suite. En tant que bon connaisseur du super-héros, j’ai moi-même été agréablement surpris par la suite des événements. Et surtout par leur ampleur.

Une ampleur que l’on retrouve aussi bien sur le fond que sur la forme. Esthétiquement, la réalisation s’inspire clairement du travail de Zack Snyder sur le personnage. Au point de lui emprunter un costume bien meilleur que celui qu’arborait Tyler Hoechlin auparavant. Une manière de se démarquer du Arrowverse que l’on retrouve également dans la gestion de la lumière ou dans des plans soignés. Techniquement, il est clair qu’un nouveau cap a été franchi. Et cette note d’intention se poursuit au-delà du pilote, même s’il y a quelques baisses de régimes de temps à autre. 

À ce propos, cette première saison a également le bon sens de ne s’étaler que sur 15 épisodes. Une durée qui permet aux personnages de se développer, sans se perdre dans du remplissage. L’histoire qui nous est contée y gagne en qualité dans sa narration. Même si l’on peut déplorer une fin qui s’étale sur plus d’épisodes qu’elle n’aurait dus. Une conclusion en demi-teinte qui pourrait trouver une explication dans le traitement de la scénariste Nadria Tucker par la production. 

Bien qu’elle ait écrit la totalité des épisodes, l’auteure n’a été payée que pour 13 d’entre eux. Une réécriture de la conclusion a peut-être eu lieu suite à son non-renouvellement pour la deuxième saison… Toujours est-il que son travail reste palpable dans la majorité de celle-ci. En effet, bien que la série situe son action principalement à Smallville, c’est surtout la mythologie Kryptonienne qui est mise en avant. Et pour une personne qui a travaillé sur la série Krypton, on sent une véritable passion et une maîtrise de cet univers. Quitte à l’éloigner du Arrowverse, il aurait été judicieux de se rapprocher de cette précédente création en y faisant allusion.

Assez tôt dans la promotion de Thor: Love and Thunder, j’ai arrêté de regarder les trailers. Je n’ai donc pas vu la bande-annonce finale ou encore les innombrables spots télé, et dieu sait que j’adore ça. À la place, j’ai préféré me plonger dans la découverte des comics qui avait servi d’inspiration pour le film. Le run de Jason Aaron a clairement était une influence majeure pour la quatrième aventure solo du dieu du tonnerre. Enfin, pas tout à fait en solo puisqu’il met en scène deux Thor pour le prix d’un.

Ça, c’est pour le côté Love du sous-titre, concernant le Thunder, c’est la saga de Gorr le boucher qui intervient en premier si l’on se réfère à l’ordre chronologique des comics. Les deux intrigues ne se croisent donc jamais dans cette fresque écrite par Jason Aaron. Je ne l’ai pas lu dans son intégralité, mais les tomes auxquels j’ai pu avoir accès m’ont offert un bon aperçu de son travail sur le personnage. Cela débute donc avec la saga du massacreur de dieux qui s’étend sur deux tomes. 

Le premier propose une entrée en matière assez intrigante puisqu’il voit Thor se rendre sur une planète pour exaucer la prière d’un extraterrestre. Celui-ci était en train de prier pour que la pluie tombe sur son monde et il a été exaucé par l’arrivée du dieu nordique. Néanmoins, ce dernier constate qu’il a reçu cet appel à l’aide car aucun dieu attitré à cette planète n’a daigné y répondre. Et pour cause, il va faire une bien macabre découverte lorsqu’il va se rendre dans leur sanctuaire: ce panthéon de divinités a été assassiné.

Du moins, ça, c’est dans le présent. En effet, la narration se découpe en trois parties dont les deux autres sont le passé et le futur. Ces timelines s’alternent en mettant en scène un Thor qui n’a pas encore réussi à soulever Mjolnir, et un autre qui a pris la place d’Odin à Asgard. Cette trinité a en commun d’avoir rencontré et combattu Gorr à un moment donner de leur existence. Derrière ce nom se cache le boucher des dieux dont l’origin story nous est relatée en ouverture du deuxième tome.

Pour ce prologue, un changement de dessinateur s’opère afin d’isoler les événements fondateurs qui y sont relatés. On y découvre un extraterrestre athée souffrant de la famine sous une chaleur de plomb. Une souffrance décuplée par le fait qu’il a auparavant enterré sa mère, sa femme et ses enfants. Et lorsque son tour vient, deux dieux échouent sur son monde. Mal en point après un combat pour d’obscures raisons, Gorr va profiter de la situation pour dérober le pouvoir de l’un d’entre eux et commencer la traque de ceux qui l’ont délaissé.

C’est un point de départ que je trouve fascinant. Les motivations de ce méchant le rendent vraiment complexe et s’inscrit totalement dans la thématique d’un héros comme Thor. Quelque part, les intentions de cet ennemi sont nobles. Par l’intermédiaire d’une bombe temporelle, il cherche à annihiler les dieux, passé et à venir, non pas pour se venger, mais dans un but commun. Celui de faire en sorte que dorénavant chacun puisse croire en soi-même, et non en une puissance supérieure qui décidera de la pluie et du beau temps.

Une belle façon de voir les choses qui trouve une parfaite exécution dans les dessins d’Esad Ribic. Son trait s’adapte autant aux décors, notamment avec la ville de l’omnipotence qui est un sacré morceau d’architecture, que dans les séquences d’action. Voir Thor brandir deux Mjolnirs, pour les faire se percuter entre eux, a un impact qui résonne au-delà de ces pages. Le dernier affrontement est d’ailleurs digne d’un épisode de Dragon Ball Z, impression accentuée par le design de Gorr qui semble inspirer de Freezer.

Ce nouvel ennemi aura tout de même le fin mot de l’histoire: si les dieux n’ont pas créé l’humanité, ils seront au moins responsable de sa destruction. Une conclusion amère qui appelle bien sûr à quelque chose de plus grand, mais qui se suffit également à elle-même. Cette enquête passionnante se tient toute seule avec un début, un milieu et une fin, et ce sans même devoir se référer à d’autres titres de l’univers Marvel. C’est en cela que pour moi ce récit est devenu un classique instantané. 

Une consécration avec laquelle aura bien du mal à rivaliser la suite de ce run. Pour preuve, ce troisième tome Thor s’intitule Le maudit. Une désignation qui vaut donc pour cette histoire, mais aussi pour l’antagoniste qui sera au centre de l’attention, à savoir Malekith. Un avant-propos permet d’ailleurs de remettre les choses dans leur contexte. Ainsi, ce personnage n’est pas aussi récurrent qu’on pourrait le croire. Il a surtout été remis au gout du jour grâce à la deuxième aventure cinématographique du dieu du tonnerre, Thor: le monde des ténèbres.

L’asgardien sera donc contraint de former la ligue des 9 royaumes afin de pouvoir arrêter Malekith. Face à cette communauté de l’anneau, puisque tous les membres viennent d’horizons différents, ce méchant essayera d’y semer les graines de la discorde. Ils vont donc tous s’accuser mutuellement d’être un traitre, jusqu’à ce que celui-ci soit démasqué. Et pour le coup, j’étais loin de m’attendre à cette révélation lorsque l’on apprend son identité. C’est ce tournant qui fait tout l’intérêt de ce tome, ainsi que l’annonce du cancer de Jane Foster.

Une nouvelle que le dieu a du mal à digérer, et qui aurait pu être un moment tellement plus intense s’il y avait eu une continuité dans les dessins. Là, c’est principalement Ron Garney qui prend la suite de la partie graphique. Sans atteindre le niveau de son prédécesseur, il livre un travail convenable, mais loin d’être mémorable. Surtout vu le potentiel du récit, et les différents lieux visités comme Nidavellir, avant un retour sur Terre avec le quatrième tome: Les dernières heures de Midgard. Sur fond de crise écologique, Thor doit faire face à Roxxon Industries.

Le milliardaire qui donne son nom à cette entité se révèlera être un adversaire redoutable. Mais pas autant que Galactus qui menacera de dévorer la Terre dans un avenir où Thor a pris la place d’Odin. Un futur que l’on a déjà vu dans les deux premiers tomes et qui forme une boucle en remettant au centre la nécro-épée de Gorr. Mais cette timeline permet surtout de mettre en scène les petites-filles de Thor, Atli, Ellisiv et Frigg, dans la bibliothèque des dieux. L’occasion d’avoir quelques histoires courtes, avant un teasing sur une double page de ce qui attend le lecteur.

On y voit une femme masquée brandir Mjolnir. Cette nouvelle porteuse du marteau mène donc à The mighty Thor tome 1: la déesse du tonnerre. Un nouveau statu quo qui débute ici, mais qui trouve son essence dans Original Sin. Un event que je n’ai pas lu, mais dont l’essentiel est résumé en début d’ouvrage. Pour la faire courte, Nick Fury a murmuré quelque chose à l’oreille de Thor qui l’a rendu incapable de soulever son propre marteau. Depuis, ce dernier est sur la lune et seule une mystérieuse inconnue a réussi à s’en montrer digne.

Même si l’on sait que c’est Jane Foster dans cet accoutrement, surtout avec la sortie du film qui en reprend les grandes lignes, l’intrigue est conçue pour garder le secret jusqu’au bout. Dans The Mighty Thor tome 2: qui détient le marteau?, le dieu du tonnerre essayera de répondre à cette fameuse question. Pour ce faire, il dressera alors une liste des candidates potentielles, mais il se rendra vite compte que les indices en sa possession ne sont pas forcément fiables. En effet, le marteau a la capacité de faire illusion quant à l’apparence de son possesseur en changeant sa couleur de cheveux ou autre.

Du point de vue du lecteur, cette liste qui se barre au fur et à mesure, est également mise à mal lorsque celles vers qui se dirigent nos soupçons viennent prêter main-forte à la nouvelle héroïne. Un moment girl power qui est pour le coup bien mieux amené que dans Infinity War ou Endgame. D’ailleurs, en parlant du MCU, c’est la première fois que je vois la version comics de l’agent Coulson, création qui remonte au premier film Iron Man. Cette Thor croisera également Malekith en guise de premier véritable adversaire, ainsi que le Destructeur qui avait été annoncé dans le premier tome.

Tout cela aboutira à la révélation de son identité dans la toute dernière case. Un rebondissement qui a dû être choc à l’époque de la parution, mais qui conserve tout de même de sa saveur lorsque l’on est déjà au courant. Pour autant, le fait que Jane Foster soit digne d’être investie du pouvoir de Thor ne la rend pas pour autant invincible face à la maladie qui la ronge. C’est ce de quoi va traiter Thor: la mort de la puissante Thor. Un titre plutôt explicite qui ne laisse que peu de place au suspense.

Ses jours sont comptés et l’utilisation de cette double identité ne fait qu’accélérer le processus. C’est ce dilemme qui rend le personnage de Jane si intéressant. En plus de son comportement contradictoire. Elle refuse de faire appel à la magie pour se soigner, à cause de son esprit rationnel de docteur, mais n’y voit aucune objection à utiliser les artifices que lui procure le marteau pour sauver des vies. Un flashback sur son enfance viendra notamment éclaircir sa manière de penser en ramenant ce qu’elle vit à la manière dont sa mère avait rendu l’âme.

Elle aussi était atteinte d’un cancer et sur son lit de mort, elle avait confessé à sa fille le regret de ne pas l’avoir élevé dans la religion. Sa mère lui conseilla alors de trouver un dieu en qui croire pour affronter les épreuves. En se remémorant cela, Jane se rend compte qu’elle n’a pas suivi cette voie. De quoi se rapporter au dicton qui veut que les personnes qui se mettent à croire vers la fin de leur existence ne sont que des cancres qui révisent la veille de l’examen. Et cette épreuve de passage est personnalisée par Mangog. Une sorte de Doomsday chez Marvel.

C’est un être dont le seul but est de tuer les dieux quoi qu’il en coute. Un antagoniste qui rappelle Gorr, notamment avec un discours similaire. Selon lui, les prières ne sont que des mouches qui s’agglutinent sur un cadavre. Et quand bien même ces dieux ne seraient pas en train de mourir, et Mangog de les tuer donc, qu’ils ne prendraient même pas la peine d’y répondre. Une bien piètre opinion de ces divinités qui lui fera joindre le geste à la parole. Mais, contre l’avis du Docteur Strange, Jane Foster fera un baroud d’honneur pour lui exposer ses contre-arguments.

Au final, cette héroïne est tout ce qu’il y a de plus paradoxal. En tant que scientifique, elle est très pragmatique et ce côté n’a jamais été remis en question malgré sa rencontre avec des dieux vivants tels que Thor ou Odin. D’une certaine manière, elle n’a pas besoin de croire, elle sait. Une perception du monde qui fait une grande différence. Et ce n’est pas l’utilisation de Mjolnir qui va lui faire changer d’avis puisque selon Arthur C. Clarke, toute technologie suffisamment avancée est indiscernable de la magie. Cela n’engage que moi, mais c’est cette réflexion qui m’a permis d’apprécier l’histoire de cette femme mourante, mais surtout une battante.

Septembre provoque toujours une sensation de renouveau à peine à quatre mois de la fin de l’année. C’est l’effet rentrée qui participe à cet engouement. N’ayant pas pris de vacances, je ne suis pas trop dans cet état d’esprit qui nécessite de reprendre ses marques. Ce qui s’en rapproche le plus pour moi, c’est cette nouvelle prestation que je mets à disposition et que je vais devoir défendre. J’espère qu’elle trouvera son public, même si la page de vente demande à être améliorée. Et elle le sera dans les semaines qui suivent.

Sinon, comme vous avez pu le remarquer, et pour la première fois, il n’y a pas eu de section Trailers. Je n’ai rien vu susceptible de retenir mon attention ces derniers temps et qui vaille la peine d’être partagée. Par contre, dans moins d’une dizaine de jours aura lieu la D23 et j’ai bon espoir que cet événement apporte une flopée de bandes-annonces vraiment alléchantes. Entre les productions Marvel, celles consacrées à Star Wars et la sortie prochaine de la suite d’Avatar, il y a de quoi faire en potentielles découvertes.

En attendant, il y a déjà de quoi faire au cinéma avec la sortie prochaine du Visiteur du futur. J’ai également l’intention d’aller voir Vesper Chronicles qui s’annonce comme la surprise SF de l’année si j’en crois les premières critiques. Ce sont ces mêmes critiques qui m’ont convaincu de regarder Severance, et je n’ai pas été déçu, loin de là. Mais on en reparlera en temps voulu d’ici peu. J’aurais bien d’autres oeuvres à faire découvrir grâce à l’offre de trois mois gratuits à Apple TV. C’est donc cette série qui a ouvert le bal et j’ai hâte de continuer à explorer la petite sélection que je me suis faite.

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