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Batman Day 2022

Pour rendre justice à ce personnage qui la dispense d’une manière très personnelle, il aurait été plus judicieux de dédier une nuit à Batman plutôt qu’une journée. Les choses étant ce qu’elles sont, c’est déjà énorme qu’une icône de la pop culture possède un jour à son nom. Cette année, cela tombe le 17 septembre et le chevalier noir fête ses 83 ans d’existence. Avec autant d’années au compteur, il a vécu bien des aventures sous bien des plumes. Qu’il s’agisse d’auteurs de renoms ou d’illustrateurs talentueux, tous ont exprimé leur vision de ce héros intemporel.

Bien des artistes ont eu le privilège de lui donner vie sur de multiples supports. Mais on a tendance à l’oublier avec la profusion de films et de projets transmédia, Batman est avant tout un personnage de comics. Je profite donc de l’occasion pour livrer une petite sélection de titres à découvrir. Pour autant, je vais m’éloigner des classiques pour mettre en avant ce que je considère comme mes incontournables. Ce sont des choix très personnels que je vais justifier à travers des anecdotes, le tout réparti dans 5 catégories.


UN ONE SHOT: Batman, l’adaptation officielle du film en BD

La légende dit que lorsque j’étais enfant, je prenais toujours la même bande-dessinée à la bibliothèque de mon quartier. Lorsque mon emprunt arrivait à échéance, j’y retournais pour la rendre et l’emprunter de nouveau dans la foulée. Cet ouvrage, c’est l’adaptation du film de Tim Burton en comics. Un retour aux sources pour le personnage que j’ai découvert au cinéma et qui m’a fait m’investir dans le neuvième art. Autant en termes de collection que d’apprentissage de l’illustration.

Batman a fait partie des premiers personnages que j’ai commencé à décalquer, avant de me l’approprier en le dessinant sans modèle. J’en ai reproduit des planches de cet album au format franco-belge. Les dessins et le scénario étaient limités par le film dont ils s’inspiraient, mais j’en étais tellement fan que ça me permettait de le revoir sans être devant la télé. Rapidement, mes parents en sont venus à la conclusion qu’il fallait m’acheter cette bande-dessinée plutôt que de la louer. Autant pour mon bien, que pour celui des autres enfants qui souhaitaient la lire.

UN RUN OU UNE SAGA: Grant Morrison

Grant Morrison est un auteur difficile à aborder. Surtout sur les oeuvres qui lui sont personnelles. Par contre, sa plume se fait un peu plus accessible lorsqu’il collabore avec DC comics. Il a notamment écrit le culte Arkham Asylum, mais c’est surtout son run sur Batman qui m’a le plus marqué. Il a même fait office de point d’entrée pour lecteur que j’étais à l’époque lors de sa publication en France. Cela faisait des années que Batman n’avait pas eu droit à des publications régulières, au point de me tourner vers la VO pour satisfaire ma passion.

Du moins, jusqu’à ce que Semic, puis Panini et enfin Urban Comics ne l’imposent dans les kiosques français. Le run de Morrison étant construit comme une synthèse de la vie de Bruce Wayne, cela m’a permis de rattraper des décennies d’aventures dans un récit délirant. On y croise donc aussi bien Bat-mite ou le Batman de Zur-en-Arrh, personnages hauts en couleur de la fin des années 50, que Barbatos, un ennemi que l’auteur a créé en 1990. Non content de mêler toutes ses influences diverses en un tout cohérent, Grant Morrison fera de nombreux ajouts à la mythologie: Damian, la mort de Bruce Wayne, son voyage à travers le temps, la création de Batman Incorporated…

UN ELSEWORLD: Batman & Dracula

En tant que seigneur de la nuit capable de se métamorphoser en chauve-souris, Dracula fait partie intégrante de l’ADN de Batman. Leur rencontre était donc inévitable, bien qu’hors continuité. Et ce n’est pas plus mal puisque cela permet d’aller beaucoup plus loin dans l’exploration de ce concept, sans que cela n’ait de répercussion dans la chronologie du chevalier noir. Pourtant, le duo d’artistes derrière cet Elseworld a contribué à la popularité du Dark Knight à travers bien des numéros avant de pouvoir laisser exprimer leur créativité hors des sentiers battus.

L’histoire de Doug Moench s’étend donc sur trois tomes: Pluie de sang, L’héritage de Dracula et La brume pourpre. Tous sont dessinés par Kelley Jones pour un résultat magnifique. Batman y prend la forme d’un croquemitaine à la cape virevoltante et aux oreilles aussi grandes et acérées que les canines de son ennemi. Dracula oblige, l’hémoglobine coule à flots au fil des planches. Une partie graphique en accord avec son sujet et dont le scénario ne fera pas plus de compromis dans le traitement des personnages. Dracula ne viendra donc jamais rejoindre officiellement la galerie d’ennemis de Batman, mais c’est ce qui rend cette trilogie si unique.

UN CROSSOVER: Batman VS Predator

Il y a des titres qui évoquent tout de suite un tas de possibilités rien qu’à la lecture de la couverture. Avant même d’ouvrir Batman vs Predator, on a tout un imaginaire qui se met en place. Et les promesses sont tenues contrairement à bien des crossovers inter-maison d’édition. DC Comics s’associe donc à Dark Horses Comics, détenteur des droits du Predator, pour trouver un adversaire digne du chevalier noir.

Bien sûr l’intérêt ne réside pas dans l’issue finale du combat, mais bien dans son déroulement. Ainsi, la structure du récit se calque sur celle du film Predator 2 en remplaçant la ville de Los Angeles par celle de Gotham. Batman joue donc à domicile face à un être venu d’ailleurs et c’est Dave Gibbons qui donne vie à ce combat. Les frères Kubert, Adam et Andy, se chargent respectivement du dessin et de l’encrage qui rendent honneur autant au Dark Knight qu’au Yautja.

UN ENNEMI OU UN ALLIÉ: La naissance du démon

Un titre trompeur qui pourrait faire référence à Batman, mais il n’en est rien. Pour tout dire, l’homme chauve-souris est plutôt en retrait pour laisser place à l’origine d’un de ses ennemis: Ra’s Al ghul. C’est un personnage qui m’a toujours fasciné. Un méchant digne d’un James Bond, mais dont la longévité hors du commun lui assure une aura surnaturelle. C’est donc à ce démon auquel fait référence la naissance qui remonte aux années 1300.

Ainsi, les flashbacks prennent la majorité de la narration pour nous dévoiler comment la tête du démon est devenue un ennemi à ne pas sous-estimer. Un récit sous forme de conte que la partie graphique va sublimer. Aux dessins et à la couleur, Norm Breyfogle livre un travail impressionnant en accord avec l’ambiance mille et une nuits. La palette de couleurs, absolument incroyable, rappelle les jours bleutés et les nuits ambrées de Guillermo Del Toro. Chaque case est un tableau qui laisse bouche bée, et dont l’histoire pourrait d’ailleurs aisément se passer de dialogues pour se faire comprendre. 


Il m’a été bien difficile de faire un choix, mais ce n’est là qu’une première fournée qui sera complétée l’année prochaine avec d’autres titres, puis l’année suivante, et ainsi de suite. Ma collection regorge de comics que j’ai hâte de faire découvrir. Tout comme il me tarde de découvrir tous ceux que je ne connais pas encore. En effet, j’ai beau être un fan pur et dur, je n’ai pas la prétention de tout connaitre. Rendez-vous est donc pris en 2023 pour le prochain Batman Day.

En attendant, voici de quoi patienter avec d’autres articles que je lui ai consacrés. Comme je le disais en introduction, Batman est présent sur bien des supports et voici les retours que j’ai pu faire sur quelques-uns d’entre-eux.

FILMS: Batman / Batman: le défi / Batman Forever / Batman & Robin

ANIMATION: The Dark Knight Returns Part 1 & 2

COURTS-MÉTRAGES: Ashes to ashes

COMICS: Batman Vs Predator / Batman: créature de la nuit

JEUX VIDÉO: Arkham Asylum / Arkham City / Arkham Origins / Arkham Knight

J’ai volontairement exclu les oeuvres dans lesquelles il apparait, mais où il ne tient pas le rôle principal. Le Bat-verse et la Bat-family sont suffisamment vaste pour offrir des aventures variées. Au final, c’est très loin de refléter ce que j’ai pu consommer sur le personnage, mais je crois que le texte qui reflète le plus ce culte que je lui voue, c’est cette lettre d’amour.

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