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DCEU : en toute subjectivité

Kevin Feige monte sur scène sous les applaudissements du public. L’homme à la casquette y dévoile alors son plan sur la décennie à venir concernant les super-héros de Marvel Studios. Une présentation digne des keynotes d’Apple qui montre un certain sérieux quant à la gestion du portefeuille de personnages que l’écurie Marvel a en sa possession. Si il y a bien une chose dont DC comics aurait du s’inspirer pour leur propre univers étendu, c’est cette communication. Un échange avec le public quasi inexistant concernant leur organisation, puisqu’elle aussi tout aussi inexistante. 

Tellement, que le studio n’a jamais communiqué sur l’appellation officielle de cette branche de DC Films. Faute d’avoir eu un nom pour débattre autour de leurs mauvaises décisions, les fans l’ont alors appelé le DCU. Par esprit de contradiction, et pour garder un certain contrôle sur les choses, Warner Bros a alors fait savoir qu’en interne, ils appelaient cet univers partagé le DC Extented Universe. Mais peu importe la dénomination qu’on lui donne, ce n’est là que l’un des innombrables problèmes de communication autour des adaptations de leur super-héros. Aucune tête pensante n’a jamais été mise en avant pour annoncer un quelconque programme.

Zack Snyder aurait fait un excellent porte-parole, en plus d’être sur le terrain pour écrire et réaliser des films. Il en a fait 3 d’entre eux et à imposer son style à ses prédécesseurs. Que ce soit des designs, des choix de casting, le cinéaste est à l’origine des fondations du DCEU. Mais sa sensibilité artistique, trop sombre et adulte, aura poussé les décisionnaires de Warner Bros à lui donner de moins en moins d’influence. C’était pourtant dans cette direction qu’il fallait aller afin de se démarquer de la concurrence du MCU, plus lumineux et centré sur un public plus jeune.


1.Man of steel

Les fondations du DCEU ont beau être en acier, elle ne repose néanmoins que sur un homme. Tel Atlas, Man of steel a donc la tâche de porter sur ses épaules le monde de DC Comics. Mais avant de migrer vers la Terre, l’intrigue s’attarde sur Krypton pour une séquence d’introduction absolument hallucinante. De la science-fiction à l’état pur qui donne envie d’avoir une préquelle centrée sur Jor-El. On en reviendrait presque à regretter que Zod n’ait pas réussi à coloniser la Terre pour retrouver toute cette imagerie technologique.

Bien entendu, Kal-El s’y opposera avec force et détermination. Une intention que l’on retrouve dans une interview de Zack Snyder bien avant qu’il ne s’investisse dans le DCEU. Le cinéaste y faisait notamment part de son rêve de porter à l’écran Superman. Mais surtout son potentiel de destruction. C’est ce qu’offre donc le réalisateur dans un troisième acte, absolument dantesque, qui s’illustre comme une adaptation non officielle de Dragon Ball Z. Il en ressort un film d’une rare puissance, autant visuelle qu’émotionnelle.

2.Batman V Superman : l’aube de la justice

Pour rattraper son retard face à son concurrent, Warner Bros a voulu faire en un film ce que Marvel Studios a fait en plusieurs productions. La pression était donc grande pour cette première suite qui aura eu la lourde tache d’être une séquelle à Man of steel, et donc de gérer ses répercussions suite à la destruction d’une partie de Metropolis et la révélation des métahumains, mais aussi d’étendre son univers connecté. Ce blockbuster se transforme alors en prélude à Justice League comme l’indique son sous-titre. Ainsi, en plus de l’introduction d’un nouveau Batman en la personne de Ben Affleck, le scénario ne se limite pas à ses deux têtes d’affiche. Les autres membres de la ligue sont également au casting sous la forme de caméo, ou de personnage secondaire. 

C’est le cas pour Wonder Woman qui viendra unifier les deux héros après leur affrontement. Mais l’ambition de Zack Snyder ne s’arrêtera pas là puisque l’on peut également compter sur la présence de Lex Luthor en tant qu’antagoniste, la Kryptonite, une adaptation de l’arc The death of Superman, l’influence de The Dark Knight Return, la timeline Knightmare et j’en passe. Bien sûr, le marketing de Warner Bros s’est chargé de tout spoiler dans les trailers jusqu’à Doomsday. Le studio sabotera également le montage en salle en l’amputant de scènes essentielles à la compréhension. Seule une version longue pouvait rendre hommage à cette histoire démesurée, et c’est la seule qui vaut pour ce film.

3.Aquaman

Lors de sa première véritable apparition dans Justice League, Aquaman était loin d’être pris au sérieux : l’homme qui parle aux poissons, une fourchette en guise de trident et j’en passe. Et cela aurait pu être bien pire si son costume original des comics, vert et orange, avait été conservé pour sa version live. Mais en choisissant Jason Momoa pour le rôle, c’était l’assurance d’une version plus badass du personnage. Ne restait plus qu’à régler la question des dialogues sous l’eau pour mettre fin aux moqueries. Cette interrogation avait été habilement contournée dans Justice League en faisant intervenir Méra pour créer une bulle d’air le temps de quelques répliques. Une astuce qui ne pouvait tenir à l’échelle d’un film se passant quasi intégralement dans un environnement sous-marin. 

James Wan, le réalisateur, a alors décidé de plonger la tête la première dans son concept en faisant fi des règles de la physique qui régissent la nature. Oui, les personnages parlent sous l’eau. Une fois cette notion acceptée, c’est tout un monde qui prend vie. Une prouesse technique qui permet de découvrir toute une civilisation, ses coutumes, ses armées, ses créatures, ses bâtiments, ses véhicules… C’est un spectacle de tous les instants, que la mise en scène de James Wan vient magnifier. Sa caméra se révèle complètement folle dans les scènes d’action, aérienne lors des transitions, même si ces dernières ne sont pas toujours judicieuses. Idem pour quelques fautes de gout de choix musicaux plus que discutables, et des répliques bas du front. Mais Aquaman impressionne assurément par ses designs novateurs au service d’une histoire simple, mais efficace.

4.Shazam!

En tant qu’enfant, principal public pour les comic book movies, il peut être difficile de s’identifier à son héros préféré. Avec Shazam!, le problème ne se pose plus vraiment. En effet, il s’agit d’un pré-ado, Billy Batson, qui a la possibilité de se métamorphoser en adulte en pleine possession de ses moyens, et ce sur la simple prononciation d’un mot magique. Toutefois, il conserve sa mentalité enfantine, ce qui créer un décalage entre son apparence et son état d’esprit. Voilà qui n’est pas sans rappeler Big avec Tom Hanks.

Une influence totalement assumée qui permet de contrebalancer les débuts sombres du DCEU. Sans pour autant les édulcorés, puisque cela fait partie de base de l’ADN du comics éponyme. C’est donc un vent de fraicheur autant pour cet univers partagé, que pour le genre super-héroïque en général. Un outsider qui place l’humour au premier plan, tout en faisant preuve d’émotion pour développer sa galerie de personnages. Dès lors, le film fonctionne sur deux niveaux, en permettant également au public adulte de s’identifier à ces enfants qu’ils étaient jadis.

5.Zack Snyder’s Justice League

#releasethesnydercut

Tout a commencé avec ce simple hashtag sur les réseaux sociaux. Relayé par la communauté de fans de Snyder, cet écho se sera fait entendre jusque chez les décisionnaires de Warner Bros. Ces derniers ont donc repris contact avec le cinéaste afin qu’il termine son travail abandonné en post-production suite au suicide de sa fille. Cette nouvelle version lui est donc dédiée et permet à son père de faire un deuil à la fois personnel et créatif. Et ce blockbuster est à la hauteur de la perte qu’il a subie: un montage XXL de 4 heures divisé en 6 parties et un épilogue. De quoi rendre justice à sa vision.

Comme pour Batman V Superman qui débutait par le climax de Man of steel, mais d’un point de vue différent, cette idée de génie est ici reprise avec la mort de Superman. Et grâce aux rushs de Zack Snyder, l’homme d’acier a enfin le développement qu’il mérite, jusqu’à arborer le fameux costume noir. Les autres personnages ont également le droit à leur moment de bravoure comme Flash qui a le droit à la meilleure scène en remontant le temps, Steppenwolf se voit affubler d’un nouveau design, Darkseid est enfin de la partie, Martian Manhunter aussi et Batman fait alliance avec le Joker dans l’épilogue. Et tout comme j’aurais eu envie de voir un film entier sur Krypton, il en est de même pour cette timeline Knightmare qui donne envie d’en savoir plus. Ce qui n’arrivera jamais, ou en tout cas pas au cinéma. 

6.Birds of Prey (et la fantabuleuse histoire d’Harley Quinn)

Les Spice Girls étaient composées de Mel B., Mel C., Posh, Baby et Ginger. Les Birds of Prey sont quant à elle composées de Renée Montoya, Dinah Lance, Huntress, Cassandra Caïn et bien sûr, Harley Quinn. Une comparaison loin d’être anodine tant il se dégage une énergie et un girl power de ce long-métrage signé Christina Hodson au scénario et réalisé par Cathy Yan. Un film avec des femmes donc, fait par des femmes, mais pas forcément réservé qu’à un public féminin. En effet, elles ont eu l’intelligence de ne pas écarter la gent masculine, même si celle-ci en prend pour son grade.

En cela, il n’y avait pas de meilleur point de départ que la rupture du Joker avec Harley. Et avec Jared Leto qui refusera de revenir suite à la version de Joaquin Phoenix dans un film solo. Toutefois, il est juste regrettable de ne pas avoir assisté à cette séparation. Surtout qu’une scène (coupée) mettant fin à leur relation toxique, au propre comme au figuré, a été tournée avec une doublure du clown. Jared Leto aurait même pu être le grand méchant de cette histoire. Mais ça aurait été se priver de la présence d’Ewan McGregor, jouissif en Black Mask. Face à lui, une Harley Quinn plus proche du cartoon tel que Paul Dini et Bruce Timm l’ont imaginé. Donc plus imprévisible que jamais. Autant dire qu’il n’y avait pas mieux pour être à la tête de cette équipe de drôles de dames.

7.The Suicide Squad

Depuis la sortie des Gardiens de la galaxie, le style de James Gunn a été imité, jamais égalé. Warner Bros s’était prêté à l’exercice avec le premier Suicide Squad, sans pour autant parvenir à ce niveau d’excellence. Au contraire. Pour la suite, le studio a saisi l’occasion de voir James Gunn libéré de ses obligations avec Marvel, suite à la publication de vieux dossiers compromettants, afin de réquisitionner ses services. De la copie à l’original, il n’y a donc qu’un pas. Sauf lorsque le cinéaste en question copie son propre style. 

Ainsi, The Suicide Squad donne l’impression d’assister à un cahier des charges de ce qui a fait le succès de la filmographie de James Gunn. Les cases sont donc cochées les unes après les autres avec des losers magnifiques, une bande originale composée de vieux titres, un esprit irrévérencieux, des répliques bien senties, une ambiance politiquement incorrecte… Tout est là, mais cela manque de cohérence. À défaut, cette séquelle en forme de reboot gère plutôt bien la mise en place d’une nouvelle équipe, sans pour autant renier la précédente. Et le travail de son prédécesseur. Car contrairement à David Ayer et malgré son renvoi, James Gunn n’ira pas crier: Fuck Marvel.

8.Flash

Là où Marvel Studios est à l’écoute de leurs fans, en leur offrant des caméos de luxe, des easters eggs en pagaille, et en adaptant leurs storylines préférées, DC Comics est l’exemple même de la sourde oreille. En cela, The flash est surement le summum en la matière. Voulu comme la fin de l’ère Synder, ce blockbuster était alors censé être une version live du comics Flashpoint pour mieux rebooter l’univers DC. Une annonce qui avait de quoi ravir les fans, fantasmant déjà la fameuse réalité alternative dans laquelle les Atlantes font la guerre aux Amazones, et où sous le masque de Batman se cache Thomas Wayne. L’acteur Jeffrey Dean Morgan avait précédemment incarné le paternel dans Batman V Superman: l’aube de la justice, et s’était dit prêt à enfiler le costume de la chauve-souris. Sauf que Warner Bros en a décidé autrement.

De Flashpoint, le scénario n’en a gardé que le point de départ. À savoir un paradoxe temporel créé par Barry suite au sauvetage de sa mère. La conséquence de cette action sera une réalité alternative dans laquelle Superman ne s’est jamais révélé au monde. Mis à part un monde post-apo, la trame narrative semble la même… Sauf que c’est pour mieux introduire Supergirl. Une intention louable si le personnage avait été un minimum développé. À la base, il s’agissait de Kal El, emprisonné dès son arrivée sur Terre et privé de ses pouvoirs en étant maintenu sous une lumière rouge. En somme, comme le Superman de Nicolas Cage qui a été privé de sa chance de briller au cinéma.

Ça aurait été bien plus impactant que le bref caméo de cette incarnation tel que Tim Burton l’avait imaginé dans son projet mort-né. Il correspondait en tout point au physique chétif et anguleux, ainsi qu’à l’interprétation si atypique de Cage. Voilà qui aurait offert une belle mise en abime, en plus de respecter l’intrigue des comics. Et de se raccorder à celle de la continuité cinématographique en imaginant l’union des Amazones et des Atlantes pour affronter les armées de Zod. Une alliance telle que Zack Snyder l’avait déjà montré dans un flashback de son Justice League pour affronter Darkseid. Car oui, le film semble oublier que même si l’existence de Superman semble inconnue, cela n’enlève en rien l’existence des Amazones et des Atlantes qui devront se battre tôt ou tard pour la Terre.

Après plus d’une décennie de développement, il est dommage de ne pas avoir pensé à ce petit détail dans le scénario. À la place, Warner Bros misera tout sur la nostalgie en déterrant une de leur gloire passée, elle aussi issue de la filmographie de Tim Burton: le Batman de Michael Keaton. Un retour loin d’être réclamé, mais qui participera tout de même à l’attrait de The Flash. Ce blockbuster aurait pu être le Infinity War et le Endgame réuni de DC Comics. Au final, il n’est qu’une comédie, parfois lourdingue, sous couvert de voyage dans le temps. Un film loin d’être mauvais, mais dont les attentes étaient bien trop supérieures au résultat final.

9.Suicide Squad

Fuck Marvel!

Ce sont là les mots de David Ayer, réalisateur de Suicide Squad, lors de l’avant-première de son film. Pourtant, cette production doit beaucoup aux succès de la concurrence de DC Comics. Notamment Les gardiens de la galaxie qui sont ici copiés à travers une bande de marginaux contraints d’effectuer une mission, ici suicide. Mais c’est plutôt un suicide artistique auquel on assiste. Entre un montage présentant les différents membres de l’escouade en mode fiche d’identité, une playlist de morceaux pop présents juste à titre décoratif, des flashbacks qui plombent la narration… Les fautes de gout s’enchainent.

Pourtant, il y avait là un sacré casting avec un Will Smith en Deadshot, Margot Robbie en Harley Quinn et Jared Leto en Joker. L’interprétation de ce dernier, loin d’avoir fait l’unanimité, a au moins eu le mérite d’apporter du nouveau au clown prince du crime. Que ce soit dans ses tatouages, sa manière d’interagir avec les autres, ou l’implication de son acteur, il se démarque suffisamment des autres interprétations pour éviter un air de déjà vu. C’est d’autant plus frustrant qu’apparemment nombre de ses scènes ont été coupées. Si une Ayer Cut existe, comme semble le répéter ces derniers temps le cinéaste, alors j’ai hâte de la voir.

10.Wonder Woman

Après son introduction dans Batman V Superman : l’aube de la justice, Wonder Woman a eu le droit à son film solo. Icône féminine oblige, la mise en scène s’est vu confier à une réalisatrice: Patty Jenkins. Elle qui devait à l’origine réaliser Thor le monde des ténèbres, avant de partir du projet pour différends créatifs, a donc trouvé refuge chez la distinguée concurrence. Et si ce deuxième opus du dieu du tonnerre est souvent décrié, je me dis que l’on a échappé au pire lorsque l’on voit le résultat sur Wonder Woman. En effet, la réalisation de Patty Jenkins se révèle trop rigide, notamment dans les combats usant de câbles. Cela se fait notamment ressentir lors des scènes d’action, mais ces séquences souffrent surtout de la comparaison avec le style de Zack Snyder. 

Difficile de passer après celui qui a magnifié l’héroïne sur grand écran. Même avec un temps d’écran plus court, elle fait preuve de bien plus d’énergie et de charisme que dans cette origin story. L’idéal aurait été que Snyder s’occupe également de ce spin-off, lui qui avait déjà mis en scène 300 guerriers, cela aurait été à l’opposé en le voyant à la tête d’autant d’amazones. L’imagerie et la mythologie de ces dernières font partie des rares points positifs, tout comme la scène du no man’s land, la reprise du thème musical, et l’alchimie entre Chris Pine et Gal Gadot. Mais tous ces efforts sont anéantis par un dernier acte assez catastrophique.

11.Justice League

Entre des vengeurs et des justiciers, ce sont là deux philosophies complètement différentes. Et autant Joss Whedon a excellé pour retranscrire les Avengers sur grand écran, autant il est loin de maîtriser son sujet avec la Justice League. C’est pourtant ses services qui ont été requis pour venir en remplacement de Zack Snyder afin de faire passer le film en dessous de la barre des 2 heures. Une durée qui impliquait donc une réécriture dans les grandes largeurs, et donc des reshoots. Cette production devient alors un objet de curiosité afin de différencier ce qui a été filmé par Snyder, et ce qui a été massacré par Whedon. 

Généralement, l’effacement numérique de la moustache d’Henry Cavill, alors en plein tournage de Mission impossible : Fallout, est un bon moyen de faire la distinction. L’humour est également beaucoup plus présent, souvent mal amené. Mais cela se ressent surtout dans la mise en scène, très télévisuelle chez Joss Whedon. Cette version charcutée a au moins le mérite de proposer des plans tournés par Zack Snyder dans un format plus cinématographique que la Director’s cut au cadrage en 4:3. Tout n’est donc pas à jeter de ce naufrage qui marque la première réunion de ces super-héros. C’est bien pour cela qu’il ne mérite pas la dernière place de ce classement.

12.Wonder Woman 1984

Si le premier prenait place durant la Première Guerre mondiale, la logique aurait voulu que la suite se déroule pendant la seconde. Et pour boucler une trilogie, j’aurais bien vu un retour à notre époque avec une troisième guerre mondiale comme cadre, confrontant des soldats métahumains face à Darkseid et son armée. Autant dire que cela restera de l’ordre du fantasme, de ceux que se propose de réaliser Maxwell Lord en méchant de service. Comme son titre l’indique, l’intrigue se déroule donc en 84. Pas de dictateur à l’horizon, si ce n’est celui campé par un Pedro Pascal en roue libre.

Son personnage va être secondé par celui de Cheetah, une prédatrice féline connue pour être une antagoniste de taille dans les comics. Certes, cela donne lieu à des affrontements plus aériens et chorégraphiés, surtout le dernier, mais rien d’exceptionnel. Néanmoins, je dois reconnaitre une amélioration dans la réalisation de Patty Jenkins. Sa caméra apparait plus libre, s’autorise plus de voltige tout en faisant preuve d’une certaine maitrise. Mais c’est loin de remplacer un scénario trop faible. Ce n’est pas en faisant revenir Chris Pine et en affublant l’amazone de l’armure d’Asteria que cela va faire illusion.

13.Black Adam

Annoncé comme une redistribution des pouvoirs dans la hiérarchie des personnages DC, Dwayne Johnson a vu les choses en grand. Trop grand peut-être. La seule restructuration auquel l’acteur assistera, ça sera celle qui aura lieu en coulisse. En effet, au même moment, DC Comics est en plein changement de direction. Une place à laquelle il prétendait en tant qu’architecte de cet univers partagé, mais surtout centré autour de Black Adam. L’ancien catcheur avait alors échafaudé tout un plan menant jusqu’à un crossover contre l’homme d’acier. Le seul adversaire qu’il jugeait digne de lui.

Cela explique le retour d’Henry Cavill dans le rôle de Superman le temps d’une scène post-générique. C’était là la promesse d’une future suite à Man of steel, et donc d’un bouleversement dans les obligations de l’acteur. C’est ainsi qu’Henry Cavill a annoncé son départ de la série The Witcher pour pouvoir de nouveau se consacrer à l’incarnation du Kryptonien. Un départ pour rien, puisque l’arrivée de James Gunn à la direction sera synonyme de reboot pour l’univers DC. Toutes ces décisions internes se répercuteront sur cette production. De ce passage en force pour la prise de pouvoir de DC Comics, il ne restera qu’une réalisation agréable, un scénario passable, et la présence de la Justice Society.

14.Shazam! La rage des Dieux

Shazam sans Black Adam, c’est un peu comme Batman sans le Joker, Superman sans Lex Luthor. Ils sont les deux faces d’une même pièce et lorsqu’ils sont tous deux présents dans la même production, les chiffres au box-office sont au rendez-vous. Dwayne Johnson, et donc Black Adam par extension, ayant décidé de faire cavalier seul, Shazam! premier du nom avait su gérer cette absence en se focalisant sur l’introduction de ce nouveau super-héros. Maintenant que les choses sont en place, on était en droit d’attendre une rencontre au sommet entre les deux protagonistes. Ou au moins un caméo en scène post-générique pour annoncer une fin de trilogie en forme d’apothéose. Il n’en est rien. Faute de pouvoir puiser dans la mythologie DC, Shazam! La rage des dieux doit donc se contenter de piocher dans le panthéon des dieux grecs en guise de menace. 

Voilà qui est rageant, pour faire écho au sous-titre de cette séquelle. Ainsi, le résultat se révèle assez ennuyeux à suivre, la débauche d’effets spéciaux ne suffisant plus à faire illusion pour divertir. Seule l’intrigue avec les enfants parvient à rehausser l’intérêt. La faute à un trio d’ennemi loin de pouvoir remplacer la némésis de Billy Batson. Plutôt de que de faire un spin-off centré sur Black Adam, il aurait été bien plus pertinent de les réunir pour créer l’événement. Quitte à les unir dans le troisième acte contre une menace commune afin que Black Adam conserve son statut d’anti-héros. Un refus catégorique à mettre au crédit de Dwayne Johnson, préférant diviser pour mieux régner. Apparemment, il n’est pas très au fait de la notion d’univers partagé. Une décision dont ne se relèveront pas les deux derniers films de ce classement.


Même si cela n’a surement jamais été son intention, on pourrait dire que Kevin Feige a infiltré DC Comics par l’intermédiaire de Joss Whedon qui a saboté le film Justice League. Le résultat parle de lui-même, en plus des rumeurs de harcèlement dans les coulisses. De plus, Whedon a même fait perdre le temps de Warner Bros en leur promettant un long-métrage centré sur Batgirl, avant de réaliser qu’il n’avait pas d’histoire à raconter. Et lorsqu’ils ont fini par en trouver une, au point d’aller jusqu’au tournage et d’envoyer le film en post-production avec des projections tests, les grands pontes l’ont tout simplement annulé.

Une décision qui intervient alors qu’un nouveau chapitre s’ouvre pour cet univers partagé: Gods and Monsters. C’est ainsi que James Gunn a titré cette première phase en tant qu’architecte pour cette nouvelle continuité. Tout droit venu du Marvel Cinematic Universe en ayant réalisé la trilogie des Gardiens de la galaxie, le cinéaste semble avoir tiré des leçons de son ancien employeur. Mieux, il en a aussi appris des erreurs de ce qu’il considérait comme étant la concurrence jusqu’à maintenant. Maintenant qu’il est à la tête de DC Comics, c’est là l’occasion de repartir sur de bonnes bases.

Encore faut-il en finir avec les productions qui ne cessent d’être reportées pour différentes raisons. En effet, The Flash était annoncé comme une conclusion, pourtant Blue Bettle, qui est sortie après, se réclame du travail de Zack Snyder. Quant à la suite d’Aquaman, elle est dans le prolongement de l’ancienne continuité et sortira d’ici la fin de l’année. Difficile de faire plus confus, même pour James Gunn qui tente de rattraper le coup en disant que Blue Bettle fait partie de son nouveau chapitre… Qui est censé commencer avec Superman Legacy. Quoi qu’on en pense, au final, peu importe le Joker, Steppenwolf, Darkseid, ou Zod, l’antagoniste ultime pour les héros de DC Comics sera toujours Warner Bros.

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