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« Forever: saison 1 » de Matt Miller

« FOREVER: SAISON 1 » VS PROCRASTINATION

J’ai toujours trouvé fascinant de voir à quel point les séries policières arrivaient à trouver toujours plus de nouvelles intrigues sans tourner en rond. Il suffit de regarder dans le paysage télévisuel pour constater qu’il existe mille et une façons pour tuer une personne. D’un épisode à un autre, les scénaristes jouent avec les lois judiciaires et leurs failles, les clichés des thrillers et bien d’autres choses pour alimenter des saisons entières et des spin-offs. Et parmi le nombre de personnages entre l’inspecteur désabusé, la journaliste que rien n’arrête et la jeune recrue pleine de fougue, toutes ces séries ont un point commun: un homicide. Sans cela, pas de série et chacune d’entres elles suivent un espèce de passage obligé dans leur intrigue qui les conduit tout droit à la morgue.

Là-bas, il y a toujours un médecin légiste qui s’évertue à mettre ses talents aux services de la police afin de déterminer la cause d’un décès. Et si la mort est de cause naturelle, elle ne le reste jamais bien longtemps dans ce genre très prisé par les chaines de télé. Forever n’échappe pas à la règle puisque son personnage principal est précisément l’un de ces fameux médecins avec toutefois une particularité: il est immortel. Un ingrédient qui m’a décidé à me laisser tenter alors qu’il ne s’agissait pas du tout de mon genre de prédilection, le fantastique ou la science-fiction ayant toujours remporté mon adhésion. Mais une fois de temps en temps lorsqu’un programme est bien vendu, je me laisse aller à quelques épisodes histoire de voir ce qui se fait ailleurs. 

Toujours est-il que je me retrouve là dans la même position que ce fameux médecin légiste avec une série morte sur ma table. Je suis loin d’avoir les codes et les usages pour ce genre de pratique mais je vais essayer de faire mon rapport sur cette autopsie et qui sait, peut-être découvrir le mobile du meurtre. La victime n’est donc âgée que d’une unique saison qui s’est vue arrêter au terme de vingt-deux épisodes. Le sort généralement réservé aux concepts qui n’ont pas convaincu le public qui était de moins en moins nombreux au fur et à mesure de la diffusion. Pourtant il y avait là quelque chose de prometteur avec le personnage de Henry Gale dont la vie semble ne pas vouloir prendre fin et qui se plait à la résumé à « c’est une longue histoire ».

Pas si longue que ça en faite même si le créateur Matt Miller avait surement voulu que cela soit le cas. Son protagoniste a beau avoir expérimenté la mort sous différentes sortes, il revient à la vie chaque fois de la même façon: nu et flottant dans l’Hudson river. Pour lui la vie est donc loin d’être un long fleuve tranquille si l’on considère que l’on vit depuis plus de deux siècles. Alors évidemment cette donnée amène dans son sillage toute une flopée de flashbacks qui n’échappent pas au syndrome de l’immortel comme la saga Highlander a pu le faire voir. Celui-là même qui veut que lorsqu’un personnage traverse les époques sans avoir à se soucier du temps qui passe, il soit automatiquement au bon endroit, au bon moment pour assister aux événements clés de l’Histoire en participant à la Seconde Guerre mondiale ou en traquant Jack L’Éventreur.

Cela aurait pu être la cause du décès de cette série mais d’autres avant elle ont déjà réussi à survivre bien plus longtemps en usant et abusant de cette ficelle scénaristique. Bien sûr ces flashbacks sont liés à l’enquête du moment puisque ce médecin légiste sera amené à faire équipe avec l’agent Martinez en tant que consultant. C’est à cette femme qu’il devra cacher sa véritable nature ainsi que le savoir qu’il a accumulé durant sa longue existence. De quoi porter les soupçons sur sa propre personne lorsqu’il a des propos sortis d’une autre époque, des références obscures qui sont sujettes à interprétation. Et comme il a du mal à se retenir d’étaler sa science, les quiproquos sont souvent nombreux entre le duo qui devient ambigu au fur à mesure de l’intrigue.

C’est un cliché vieux depuis X-files mais qui fonctionne toujours aussi bien, ce duo à une bonne dynamique sans pour autant former le couple du siècle. Ce qu’ils ne formeront jamais puisque le passif de Henry semble hanté par sa femme. C’est là que la série trouve sa particularité, dans cette relation entre une femme qui vieillit inexorablement et un homme sur lequel le temps n’a pas d’emprise. Cette seule condition d’immortel contre son gré apporte tout un lot de changement de situations plutôt bien vues pour s’adapter à son quotidien. Cette problématique de la différence d’âge est gérée de manière surprenante puisque cela l’amène à se teindre les tempes en blanc pour paraitre plus vieux vis-à-vis de sa femme qui subit les outrages du temps.

Cette coloration partielle rappellera au bon souvenir les fans de Marvel lorsque Ioan Gruffudd incarnait Red Richards, l’homme élastique, dans les « Quatre fantastiques ». Mais lorsque l’histoire débute sa femme a beau ne plus faire partie des vivants, son fils lui est toujours présent à ses côtés. Incarné par Judd Hirsch dans un rôle similaire à celui qu’il tenait dans « Independance Day » en étant le père de Jeff Goldblum, il a tout d’un père aimant sans forcément en être un. Il y a bien cet aspect paternel dans leur relation sans que les scénaristes n’aient jugé bon d’aller jusqu’au bout. Peut-être par peur de choquer les spectateurs qui y auraient vu une relation malsaine entre un père et son fils.

Pourtant il aurait été tellement plus simple d’inverser les rôles en guise de couverture pour expliquer leur lien de parenté plutôt que de faire de son propre fils une connaissance doublée d’un collègue de travail dans une boutique d’antiquités. Après tout, pour quelqu’un comme Henry qui est habitué à changer de vie à chaque existence en falsifiant ses papiers d’identité, cela ne me semble pas incongru d’imaginer qu’il ait pu en faire de même pour son fils afin de garder cette connexion familiale. Cela aurait pu amener des situations bien plus drôles et des interactions tout aussi intéressantes entre ces deux personnages. Cette complexité à la Benjamin Button passe donc à la trappe et en cela la série déçoit.

Thématiquement cela aurait été raccord puisque lorsque l’on vieillit on redevient un enfant en quelques sortes dans notre manière d’être assisté. Une excuse qui aurait permis à Henry d’agir de la sorte avec Abe même en public. Cette inversion, et les gestes d’attention qui en auraient découlé, aurait pu être interprété dans un sens comme dans l’autre pour les seconds rôles loin d’être dans la confidence face à Abe, garant du secret d’Henry. Mais un autre individu du nom d’Adam se retrouve également dans la confidence contre la volonté du héros. D’abord présent sous la forme d’une voix au téléphone, on apprend assez vite qu’il partage non seulement le fardeau d’Henry mais qu’il partage aussi la même condition d’immortel. À ceci près qu’il est âgé de deux-mille ans.

Dans un premier temps sa présence se fait énigmatique par le biais d’appels téléphoniques à répétition comme seuls les admirateurs secrets peuvent le faire de façon malsaine. Cela suscite forcément autant la méfiance de la part du héros que cela n’intrigue le téléspectateur. Mais l’introduction de cet antagoniste donnera lieu à une déception de plus. En effet l’apparition de Adam est gâchée car il a une voix tellement particulière, du moins son doubleur français, que lorsqu’Henry le rencontre sans le savoir il ne remarque rien. Un comble quand on sait qu’il lui faut bien peu d’éléments pour résoudre une enquête. Pour tout vous dire je n’avais pas les yeux rivés devant l’écran lorsque j’ai entendu l’articulation et l’intonation si particulière de ce fameux Adam.

Je m’étais alors dit que les deux ennemis devaient encore avoir une énième conversation téléphonique avant de me rendre compte qu’ils se trouvaient dans la même pièce. Cette révélation ne sera faite qu’en toute fin d’épisode et il n’y a rien de pire pour un spectateur de prendre de l’avance sur le récit par rapport au personnage principal. Surtout quand celui-ci est doué d’une capacité de déduction digne de Sherlock Holmes. C’est d’ailleurs la principale source d’inspiration de cette série puisque l’on pourrait aisément remplacer Adam pour être le Moriarty de service, l’inspectrice qui l’accompagne sur ses enquêtes est une sorte de Watson, en alternance avec son assistant à la morgue, et Abe est relégué au rang de Madame Hudson. 

Ce copié collé, qui aurait relevé du plagiat si une dose de fantastique n’y avait pas été insufflée, va même jusqu’à lui donner sa propre dominatrice comme avait pu l’être Irène Adler pour le détective en la personne de Iona Paynes. En toute logique, de par cette inspiration tirée de l’oeuvre de Arthur Conan Doyle, il garde également ce côté « je sais tout » mais cet aspect est justifié par le fait qu’il soit devenu un véritable puit de science après deux cents ans d’existence au compteur. Les personnages suivent donc le même schéma que ceux instaurés par l’écrivain tout en étant un croisement entre les séries John Doe et Mentalist. Pourtant dès la scène d’introduction du pilote, c’est une autre oeuvre qui est citée pour en reprendre les codes et c’est bien celle-ci qui m’a incité à continuer.

Connu pour ses fins qui remettent en question tout le film, M. Night Shyamalan voit lui aussi l’une de ses oeuvres majeures pillées, tout aussi incassable soit-elle. En effet, le film mettant en scène Bruce Willis dans la peau d’un héros que rien ne semble pouvoir détruire est ici réinterprété à une échelle différente. Là où David Dunn était victime d’un attentat déguisé en accident de train par Mister Glass afin de vérifier sa théorie comme quoi son opposé existe, Adam en fait de même dans le métro new-yorkais. Les causes et les conséquences sont donc exactement les mêmes et c’est cela qui m’a donné l’envie de poursuivre, épisode après épisode, sans pour autant savoir si c’était pour voir jusqu’où allaient se poursuivre les ressemblances avec Incassable et Sherlock Holmes ou si c’était pour voir si la série allait enfin développer sa propre mythologie.

Petit à petit la série trouve tout de même un chemin qui lui est propre même si elle reste prisonnière de ses influences puisqu’elles en sont les fondations même. Cette mythologie gagne en profondeur à mesure que de nouveaux éléments viennent s’ajouter à ceux de base comme le fait qu’à chaque mort il se retrouve nu dans le l’Hudson. À cela, la mise en scène ne déroge jamais de cette règle visant à ne pas faire appel aux effets spéciaux lorsque ce moment fatidique se produit. Toujours hors champ, jamais le spectateur n’a l’occasion d’assister à la disparition du personnage une fois son heure venue et cela permet de garder un certain réalisme malgré cette touche de surnaturel.

Comme un éternel refrain, Henry voit sa vie défiler devant ses yeux avant d’émerger comme un nouveau-né et c’est tout ce qui nous est donné de voir lors de cette transition. Mais dès l’apparition d’Adam, d’autres règles viennent s’ajouter à ce qui semble être un jeu pour cet antagoniste. Le simple fait que notre héros ne soit pas un cas unique change la donne. Incarné par Burn Gorman que l’on a pu voir dans Torchwood, The Dark Knight Rises ou encore Pacific Rim, il fait preuve d’un charisme à toute épreuve alors qu’il n’est pas forcément très présent à l’écran. Si son ombre plane autant sur les intrigues c’est juste parce que l’on parle énormément de lui en tant que menace ce qui ne fait que renforcer ses brèves apparitions.

Adam apporte donc avec lui une nouvelle pierre à cette mythologie en mentionnant l’hypothèse que les armes qui les ont tués la première fois pourraient les tuer définitivement. Un pistolet pour Henry et une dague pour Adam, c’était là l’occasion pour des enquêtes passionnantes en quête de ces reliques d’un autre temps mais les scénaristes n’accorderont jamais vraiment l’importance qui leur est due à ces McGuffins. Ce qui était une excellente idée se transforme vite en boulet pour que les auteurs se refilent sans savoir quoi en faire, privilégiant l’aspect policier plutôt que la richesse que peuvent représenter ces artefacts. Comme si il ne savait pas quoi faire de cette nouveauté, pourtant de leur fait, une fois sortie de leur zone de confort que représente Sherlock ou Incassable. 

Il s’agit aussi pour le showrunner et les scénaristes en charge de jouer les équilibristes pour ne pas froisser les téléspectateurs adeptes d’enquêtes policières, principal public visé par la chaine ABC, qui ont toléré jusque là ces fantaisies. C’est pourtant là l’essence même de la série, ce qui fait sa particularité et son identité. Sans cela, cette histoire ne serait pas différente des ersatz de l’oeuvre de Conan Doyle comme Elementary. Ce schéma classique, que l’on a déjà vu cent fois depuis que l’oeuvre de l’auteur est devenue libre de droits, est ici évité de justesse par ce semblant d’originalité sans pour autant être assumé jusqu’au bout. Comme si il s’agissait de quelque chose d’un peu honteux mais pourtant essentiel car faisant partie intégrante du personnage principal.

Grâce à ce fantastique sous-jacent, certains épisodes recèlent de beaux moments et font preuve de subtilité. Notamment lorsque Henry entre en possession de l’arme qui l’a tué pour la première fois et qui, selon la théorie d’Adam, pourrait le tuer définitivement. Lorsqu’il prend connaissance de cette information, notre personnage principal entend de nouveau un tic-tac entêtant. En résulte une demande à son fils pour savoir si celui-ci a réussi à réparer l’horloge en question d’où émane ce bruit jusqu’à ce que Abe lui fasse remarquer qu’elle a toujours fonctionné. Il faut comprendre par là que cette possibilité de mourir lui donne à nouveau une peur de la mort et du temps qui passe qu’il n’avait pas ressenti depuis longtemps.

Cela se passe de dialogue supplémentaire ou de voix off comme il en est de coutume à chaque fin d’épisode ou en ouverture. Malheureusement ces efforts dans la narration sont mis à mal par la fin qui passe de la théorie à la pratique. L’hypothèse se retrouve ainsi purement et simplement invalidée lorsque Adam tire sur Henry. Un coup de feu, c’est tout ce qu’il aura suffi pour balayer les spéculations des téléspectateurs et par la même occasion de tuer dans l’oeuf l’espoir d’entrer de plain-pied dans cette mythologie. L’aura de mysticisme qui entoure ces armes est donc à reléguer au rang de superstition lorsque l’on voit Henry émerger à nouveau de l’eau.

Et ce n’est pas le seul problème de ce season final qui apporte encore plus de questions. Intitulé « The last death of Henry Morgan » en version originale et titré « Et la vie continue… » en français, ce dernier épisode avait pourtant tout d’une conclusion même si il y avait là une possibilité de laisser une porte ouverte pour la suite. Que faut-il donc comprendre? Que ce coup de feu symbolique lui a rendu sa mortalité et qu’il s’agissait de « sa dernière mort »? Le titre original et sa traduction vont dans ce sens, dans cette interprétation sans qu’il ne soit fait mention de cette information à travers un dialogue. La vérité se trouvera finalement sur twitter où, lors d’une session de questions / réponses avec des fans, le créateur Matt Miller avouera que le titre était trompeur afin de jouer avec les spectateurs et rendre la fin de l’épisode plus haletante.

Visiblement le showrunner a été pris à son propre jeu puisqu’aux Etats-Unis ce sont les spectateurs qui décident, par le biais de l’audience, si une série reste à l’antenne. Ce qui ne sera pas le cas pour celle-ci. Malgré la boucle en situant la fin de cette saison à l’endroit même où nous avions pris le train en marche en tant que téléspectateur, à savoir le métro, il y a toujours cette sensation de scènes manquantes dans la narration. Des trous suffisamment gros pour que l’on en vienne à se poser des questions comme: comment Adam a-t-il pu récupérer le pistolet dans le coffre-fort alors celui-ci était gardé par le fils d’Henry? Comment Abe a-t-il su que son père allait mourir et se retrouver dans l’Hudson à nouveau? 

Lorsque l’on regarde l’enchainement des scènes, on sent immédiatement que l’une d’entre elles était essentielle mais manque à l’appel dans le montage final. Cela nuit à la compréhension même si on s’arrange inconsciemment pour combler les blancs en imaginant que Adam a trompé la vigilance de Abe pour dérober l’objet de valeur dans le coffre-fort. Dont il n’avait pas la combinaison. Encore une fois il faut aller voir dans les talents cachés de Adam qui a eu deux mille ans pour apprendre toute sorte de compétences mais malgré tout, cela demeure très mystérieux. Et nous n’en saurons guère plus vu l’état dans lequel va le plonger Henry suite à leur dernier affrontement.

En effet, Henry n’est peut-être pas un tueur comme il se plait à le dire mais il devient bien pire que ça en faisant d’Adam un légume. Pour quelqu’un qui ne peut pas mourir il n’y a pas plus cruel comme châtiment et son regard lorsque l’on adopte le point de vue de sa victime est vraiment machiavélique. Ce personnage principal n’aura pas eu de réelle évolution durant toute cette première saison, ses flashbacks sont là pour en témoigner, mais ces ultimes secondes sont vraiment marquantes. La thématique relevant du « droit à mourir », dont certaines personnes atteintes de maladies incurables invoquent la sentence, n’aura jamais était aussi présente qu’en cet instant à défaut d’en avoir fait usage durant les vingt et un derniers épisodes.

Car c’est là où je veux en venir, il s’agissait là d’un bon concept noyé, comme son personnage principal, dans un trop grand nombre d’épisodes. Cette rencontre qui marquait une véritable rivalité entre deux êtres hors du commun aurait du être le coeur de l’histoire au lieu d’être reléguée au rang de sous-intrigue au profit d’enquêtes vues et revues dans d’autres séries policières. Tout au plus s’agit-il d’un fil rouge qui à mon sens aurait mérité plus d’attention tant la mienne a été retenue par cette dualité. La série reste de bonne facture mais les épisodes clés sont dilués dans un trop grand nombre d’épisodes indépendants. Une saison plus réduite tournant autour de dix ou douze épisodes aurait peut-être été plus juste pour aller à l’essentiel.

En cela tout ce mystère autour des armes tueuses d’immortels, ne servant qu’à apporter de la tension et de la paranoïa envers les personnages, aurait été moins amer à digérer. Un parrainage avec une autre série n’aurait également pas été de trop pour s’assurer une forme de longévité et il n’est difficile d’imaginer une amitié entre le docteur Henry Morgan et Tempérance Brenan. Je n’évoque pas Bones seulement pour l’aspect médecin légiste qu’ils ont en commun mais aussi parce que cette série s’est déjà aventurée sur le délicat exercice du crossover avec Sleepy Hollow. Dans le genre fantastique ça se pose là et je pense que Forever aurait eu bien plus de facilité à se fondre dans cet univers que le cavalier sans tête n’a pu le faire. 

En tout cas cela aurait été plus cohérent et pertinent en termes de ton. Ce rapprochement entre séries aurait été à la fois parfait et impossible pour la simple et bonne raison qu’elles partagent chacune un même acteur: Joel David Moore. Dans le rôle d’un assistant dans les deux shows, cette série aurait elle aussi gagné à être assistée ou secondée par un programme déjà bien installé dans le paysage télévisuel. Elle n’est pas la première à s’éteindre au terme d’une saison et ne sera pas la dernière, certaines ont même juste le droit à un épisode pilote avant de ne pas donner suite. Dans le merveilleux monde de Pushing Daisies, il suffirait d’un touché de Ned pour la réanimer mais, en contre-partie, qui sait quelle autre série de qualité aurait été stoppée pour que celle-ci survive?

Et voilà que mon rapport d’autopsie touche à sa fin. J’ai disséqué tout ce qui pourrait expliquer l’absence de renouvellement pour une deuxième saison mais là où les scénaristes n’ont pas eu leur mot à dire pour conclure convenablement, ils ont quand même offert une fin correcte grâce à l’ultime réplique. Cette « longue histoire » s’arrête donc prématurément ici et ne sera repêchée par personne après son annulation, aucun network n’a voulu se porter acquéreur ou n’a su voir son potentiel dramatique. Henry Morgan, l’homme qui voulait mourir à tout prix, aura fini par trouver une solution à son problème. L’audience est ce qu’il y a de plus mortel pour une série. Plus encore pour celle dont le titre représente une véritable mise au défi pour sa pérennité. 

PROCRASTINATION WINS!

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