Ce n’est pas peu dire que James Gunn a fait ses armes chez Troma Entertainement. Son nom de famille le prédisposer à ce genre de tournure de phrase. Et c’est de cette famille de cinéma qu’il tirera cette sensibilité pour le politiquement incorrect. Un talent qu’il mettra à profit en revisitant la célèbre oeuvre de William Shakespeare avec le bien nommé Troméo and Juliet. Un détournement qu’il co-écrit, ainsi que d’autres comme The Toxic Avenger, avant de quitter cette écurie. Mais avant de rejoindre le studio des Avengers, il montrera déjà une certaine prédisposition pour les super-héros avec le scénario de The Spécials réalisé par Greg Mazin.
On peut également déjà remarquer une préférence pour les films chorals puisque James Gunn est le scénariste des films Scooby-Doo et Scooby-Doo 2: les monstres se déchainent. Outre son personnage-titre, les compagnons du Scooby Gang sont aussi atypiques que ceux des Gardiens. Entre ces deux films, il s’offrira également un retour au genre horrifique avec le premier film de Zack Snyder: L’armée des morts. Puis, James Gunn passera à son tour derrière la caméra pour son premier film. Un long-métrage vendu comme supérieur aux classiques du genre lors de sa promotion. Si la vérité est très éloignée de cet argument commercial, le réalisateur a au moins le mérite d’avoir trouvé un style et une identité qui font la marque des grands auteurs.
1.Les gardiens de la galaxie (2014)

Redonner un peu de fraicheur au MCU en allant piocher du côté de la nostalgie, voilà qui est paradoxal. C’est pourtant ce qu’a réussi James Gunn en adaptant ce comics loin d’être aussi populaire que les têtes d’affiche du Marvel Cinematic Universe. C’est surement pour cette raison qu’il a eu autant de liberté dans la conception de ce blockbuster. Mais outre ses effets spéciaux, ses séquences d’action spectaculaires et sa créativité dans les designs des mondes visités, ce succès surprise tient surtout à son casting. Une alchimie qui se ressent entre chaque membre et qui révèle Chris Pratt en tant que coeur de cette aventure.
2.Les gardiens de la galaxie volume 2 (2017)

Si le premier était axé sur le traumatisme de la perte de la mère de Peter Quill, ce volume 2 est indéniablement centré sur la quête du père. Ainsi, on en apprend plus sur les origines de celui qui se fait appeler Star Lord. Une introspection qui culmine par une séquence riche en émotion. Les autres membres des gardiens ne sont pas en reste avec des moments de bravoure qui leur permet de briller, tout en consolidant leurs liens. C’est avec cet opus qu’ils deviendront une véritable famille.
3.Les gardiens de la galaxie volume 3 (2023)

Les troisièmes opus sont réputés difficiles. Il y a comme une sorte de malédiction lorsqu’il s’agit de boucler une trilogie après un film original devenu culte, et une suite émotionnellement encore plus riche. Le dernier épisode des Gardiens de la galaxie était donc attendu au tournant. Mais avant même qu’il n’entre en production, James Gunn s’est vu écarter du projet, victime de la cancel culture. Puis réhabilité. Des coulisses compliquées qui rajoutent un peu plus à l’ampleur de cette conclusion. Mais malgré quelques faiblesses scénaristiques, une bande originale moins marquante, mais qui saura se faire apprécier à coup d’écoutes répétées, l’émotion reste intacte. On passe du rire aux larmes, et s’il y a bien un talent que l’on peut reconnaitre à James Gunn, c’est bien celui-ci. Une sensibilité palpable qui culmine dans un troisième acte bouleversant et ce, sans avoir besoin de recourir au sacrifice d’un personnage. Cette fin n’en est que plus belle.
4.The Suicide Squad (2021)

Les gardiens de la galaxie a eu une influence majeure à sa sortie. Et comme tout ce qui cartonne, la concurrence s’en est bien évidemment inspirée pour essayer de surfer sur cette vague. Mais Suicide Squad ne fut pas la déferlante escomptée. Singer la coolitude de James Gunn à travers une bande de losers et une bande-son pop n’auront pas suffi. Alors lorsque le réalisateur a été viré de chez Disney, Warner Bros s’est empressé de réquisitionner ses services pour mettre en scène la suite. Sorte de Gardiens de la galaxie 2.5, The Suicide Squad est à la fois une séquelle et un reboot de cette équipe où l’on retrouve un peu de ses personnages fétiches dans chaque membre. Déstabilisant au premier visionnage, ce long-métrage se bonifie un peu plus avec le temps.
5.Horribilis (2006)

Ce premier film de James Gunn contient déjà tout ce qui va composer son cinéma. Un humour noir, un penchant pour l’absurde, Michael Rooker qui deviendra son acteur fétiche, la possession des personnages par un parasite comme Staro dans The suicide squad… Mais son sujet entre directement en concurrence avec celui de The Faculty, bien plus réussi et fun.
6.Super (2010)

Dans les classements, il y a des films qui se voient reléguer à la dernière place malgré leurs qualités. Pas par ce qu’ils sont mauvais, mais parce que d’autres sont bien meilleurs. Là, ça n’est pas le cas. Je n’ai vraiment pas aimé Super et il n’a faisait aucun doute quant au fait qu’il allait atterrir tout en bas. Malgré un casting plutôt impressionnant, son sujet est bien trop similaire avec celui de Kick-Ass que j’ai adoré.
Sans surprise, la trilogie des Gardiens de la galaxie est en tête, et dans l’ordre. Bien qu’entrecoupée par d’autres événements liés au Marvel Cinematic Universe, cette trilogie forme une seule et même histoire. On pourrait également y inclure le Holiday Spécial, un court métrage nécessaire pour comprendre l’évolution des personnages dans le troisième film. Une sorte de prologue, à l’image de son passage dans le MCU. Désormais, l’avenir de James Gunn est tourné vers la direction de DC Comics. Un poste similaire à celui de Kevin Feige pour Marvel, qui va faire de lui l’architecte de tout un univers étendu.

Ce n’est pas le premier à être allé chez la concurrence. Avant lui, Joss Whedon était allé saboter le Justice League de Zack Snyder. Depuis, ce dernier a pu donner sa version de son film, et c’est donc James Gunn qui va se charger de clôturer cette ère pour mieux la rebooter. Une fuite de talent dû à la cancel culture qui poussa Disney a se séparer de l’un de ses éléments les plus prometteurs. Mais comme une histoire de comic book, le studio n’a fait que créer sa némésis en poussant James Gunn à la tête de la Distinguée Concurrence. Son prochain film attendu est donc Superman: Legacy. Une figure héroïque qu’il avait déjà détournée dans une production de son cru, et avec son crew, dans Brightburn. Il y a donc de quoi être impatient.