« JOHN WICK 2 » VS PROCRASTINATION
Scorn Chapitre 2, voilà comment aurait dû s’appeler cette suite si la production avait conservé l’intitulé du script original du premier film. Parfois, le titre d’un long-métrage se joue à pas grand-chose si l’on souhaite qu’une oeuvre rencontre le succès escompté. Au-delà de la typographie, de la couleur et autres détails qui ont leur importance dans la promotion, un département marketing est même entièrement dévoué à faire des études de marché sur le sujet. Par ce biais, ils s’évertuent à savoir ce qui aura le plus d’impact sur le public en regardant ce qui a déjà fonctionné entre ceux qui sont trop longs au point de réfléchir à une abréviation, trop difficiles à prononcer, incompréhensibles, sujets à double sens ou tout simplement déjà utilisés…
C’est tout un art de trouver l’identité d’un long-métrage qui permettra un bouche-à-oreille plutôt rapide et efficace. Parfois, les meilleures personnes à même de convaincre une audience sont celles qui sont directement investies dans le projet lorsqu’elles en parlent avec conviction. Et puis il suffit que cette même personne fasse à plusieurs reprises une erreur d’étourderie pour que le film qu’elle tente de promouvoir soit renommé selon ses termes. L’homme en question n’est autre que Keanu Reeves qui lors d’entretiens avec la presse n’a cessé d’appeler le film John Wick car il ne se rappelait plus du titre du film. Tout ceci aurait pu être embarrassant pour quelqu’un d’aussi investi que lui, mais finalement cela se sera avéré plutôt bénéfique.
Et lorsque Keanu Reeves s’est à nouveau retrouvé devant les journalistes pour vanter les mérites de cette suite bigger and lourder, il n’a pas manqué de faire part d’une anecdote assez croustillante. À la question de savoir quand est-ce qu’il a compris que son personnage commençait à prendre de l’ampleur et devenir un phénomène, il a répondu par quelque chose qu’il est assez facile de s’imaginer pour quiconque a vu l’original. En effet, suite à la sortie du premier opus, lorsqu’il sortait pour vaquer à ses activités quotidiennes il y avait toujours quelques personnes sur son chemin pour lui dire « Ravi de vous revoir monsieur Wick » et d’autres répliques du film dans la même veine.
De quoi mettre mal à l’aise n’importe quel acteur désireux de mettre des distances entre son métier et sa vie privée, mais Keanu Reeves ne semble pas s’en être offusqué. Au contraire, ces petits clins d’oeil à son attention ont démontré la popularité de ce personnage et de son interprète au point de rendre floue la frontière entre cinéma et réalité. Aussi incroyable que cela puisse paraitre, aux yeux du public il a réussi à ne faire qu’un avec ce tueur à gages impitoyable alors que jusque là il avait toujours été identifié au rôle de l’élu dans Matrix. C’était une image qui lui collait à la peau et dont il avait essayé de se détacher sans pour autant y parvenir jusqu’à maintenant.
Mais la saga des frères Wachowski est toujours à l’esprit de nombreux fans et l’arrivée de Laurence Fishburne au casting de cette suite aura provoqué bien des théories afin de relier les deux franchises. Aussi clair que La grande table, l’organisation criminelle et société secrète derrière la mythologie de John Wick, pourrait attiser les conspirationnistes en tout genre, la réunion de Néo et Morpheus à l’écran a eu le même effet. Plus d’une décennie plus tard, on peut constater que la nostalgie fonctionne toujours lorsque deux personnages mythiques se retrouvent pour se donner la réplique, quand bien même dans des rôles différents. Pas si différents selon certains.
Pour les adeptes de la pilule rouge qui s’exprime sur les forums, ceux-là mêmes qui ont été libérés du joug de la matrice pour voir le monde tel qu’il est vraiment et qui prétendent détenir la vérité, John Wick n’est qu’une simulation de plus. Il faut dire que certains points communs entre les deux univers sont aussi troublant que simple à raccorder: le même acteur principal, des virtuoses de la gâchette, des séquences de combat chorégraphiées au millimètre, la mention de règles à respecter tout comme celles de l’environnement virtuel que les machines ont créé, et que dire de cette scène finale se déroulant dans un dédale de miroirs.
Outre le fait que cela a dû être un véritable casse-tête à tourner pour ne pas voir la caméra, cette scène n’est pas sans évoquer Alice au pays des merveilles qui a servi de référence thématique à Matrix. On retrouve même un ersatz d’Alice qui est à la poursuite de John Wick dans ce labyrinthe de reflets. Aussi paradoxal que cela puisse paraitre, tout ceci concorde à faire de ce deuxième chapitre plus une suite à Matrix Révolutions qu’à John Wick premier du nom, et la venue de Laurence Fishburne dans ce deuxième volet vient appuyer un peu plus cette hypothèse. À bien y regarder, le rôle qui lui est octroyé ici n’est pas si loin de celui de Morpheus.
Loin d’avoir la classe qu’il arborait dans la matrice, lunettes sans branches et imperméable en cuir, côté look on est plus du côté du monde réel tel qu’il est dans le futur avec des fripes trouées. Et pour cause, il est le Bowery King et se trouve à la tête d’une armée de sans-abri, du moins en apparence. Ces derniers sont ses yeux et ses oreilles à travers la ville tandis qu’il se sert de pigeons voyageurs pour envoyer des messages d’un bout à l’autre. L’une de ses répliques est d’ailleurs plutôt équivoque sur le sujet puisqu’il confesse que la plupart des gens n’y voient que de simples volatiles tandis que lui y voit internet sans le moyen d’être tracé ou mis sur écoute.
Le concept de la matrice est donc plus que jamais au coeur de cette théorie et on pourrait même aller plus loin en mentionnant le pigeon qui est figé lors de l’arrêt sur image de la simulation visant à entrainer Néo. Pour autant, le personnage qu’incarne ici Laurence Fishburne n’est pas capable de réitérer cette prouesse, pour cela il faudra se tourner du côté d’un autre personnage: Winston. Toujours incarné par Ian McShane et d’un simple ordre à ses sbires, le responsable de l’hôtel Continental impose son autorité en faisant s’arrêter une centaine de personnes en plein air tandis qu’il parlemente avec John quant à la suite des événements.
Visiblement, son pouvoir ne semble pas s’imposer à la centaine de pigeons présents dans cette scène et qui pourrait n’être qu’une coïncidence s’il n’y avait pas eu plusieurs plans d’une statue d’ange, en plein milieu du parc, leur servant de perchoir. La symbolique de cet oiseau démontre bien l’emprise de ce Bowery King sur New-York en évoluant en dehors des circuits traditionnels, comme Morpheus en somme lorsque lui et son équipe piratent la réalité. Quoi qu’il en soit lors de cet échange tout ce qu’il y a de plus cordial, Winston laisse un ultimatum d’une heure avant que le contrat qui pèse sur la tête de John ne soit effectif suite à un viol du règlement.
Les règles et les lois que l’on peut enfreindre sont au centre de la saga Matrix tout comme elles réglementent celle de John Wick. Mais cette promesse n’est là que pour teaser le troisième volet qui embrayera directement dans la foulée et fera ressentir à quel point une petite heure de battement à l’échelle d’un film peut être aussi longue que deux années pour en voir la suite. C’est toutefois un an de moins pour le spectateur puisqu’il lui aura fallu en attendre trois avant de pouvoir voir ce John Wick 2. Entre 2014 et 2017, il ne se sera écoulé que quatre jours au sein du film pour retrouver le tueur de croquemitaines en plein coeur de l’action.
La voiture qui lui avait été subtilisée est retrouvée lors d’une scène d’ouverture assez intense pour ce qui aurait pu être un épilogue à sa quête de vengeance. Bien qu’il ait récupéré sa Ford Mustang dans un piteux état, non sans avoir conclu un pacte de paix avec le frère du chef de la mafia du premier opus (incarné par Peter Storemare, génial Lucifer dans le film Constantine. De quoi spéculer sur une autre connexion avec cet univers, mais là c’est autre débat), John Wick peut enfin retourner à sa retraite. Un repos bien mérité avec un nouveau chien à ses côtés jusqu’à ce que l’une de ses anciennes connaissances se rappelle à son bon souvenir. Et ils le sont rarement dans ce milieu.
Le seul que Jonathan doit avoir doit être sa dernière mission l’amenant à le libérer de son serment pour vivre une vie normale avec sa dulcinée. C’est là que le scénariste Derek Kolstad étend un peu plus la mythologie que l’on avait à peine survolée jusque là, pour motiver cette séquelle. Car oui, sa vengeance étant accomplie, il fallait bien un prétexte pour justifier cette débauche de fusillades et autres successions de combats, de cascades et de poursuites. Et bien évidemment, c’est dans le passé du personnage qu’il faut aller fouiller pour le rappeler à ses obligations par l’intermédiaire d’une dette de sang. Un pacte faustien dont le diable n’est pas forcément celui auquel on pense.
Ainsi, John est redevable à Santino d’Antonio qui a mis une cible sur sa tête le jour où il est venu réclamer son dû. Le refus du Croquemitaine à vouloir exécuter un contrat contre sa volonté sera l’occasion d’évoquer à nouveau les règles qui régissent cette organisation criminelle. C’est au siège de cette dernière que Wick se rendra après avoir vu sa maison pulvériser alors qu’il se trouvait à l’intérieur. Le maitre des lieux lui rappellera alors que tout acte entraine des conséquences. Cette transgression du règlement en vigueur est donc plus que jamais au centre de cette histoire tout comme cela pouvait l’être dans la saga Matrix. Ici, elles sont là pour garder une certaine forme de civilisation.
Les règles, sans elles, on serait comme des animaux.
Nul doute que les mots de Winston à l’intention de John sont loin de faire allusion aux pigeons dont je faisais mention plus haut, et que l’on voit à de multiples reprises au cours du film. Cela évoque plutôt la nature bestiale qui était sous-entendue dans tout le premier opus et qui confirme que John n’est qu’un chien dressé pour tuer. Son attachement à son pitbull représente son côté animal alors que sa part d’humanité était symbolisée par sa femme qui n’est plus de ce monde. Mais en adoptant de son plein gré cet animal dans une clinique vétérinaire (avant qu’il ne soit euthanasié?), il a fait preuve de bienveillance autant à son égard qu’envers lui-même.
John se reconnait dans ce chien comme un Daemon de ceux que l’on peut voir dans His dark Materials. Il semble tout aussi vieux que son maitre à la retraite. En optant pour lui, John a fait le choix que peu de gens font lorsqu’ils se rendent dans une animalerie ou un refuge: prendre le plus vieux. Contrairement aux jeunes, c’est celui qui a le moins de chance d’être adopté, car susceptible d’avoir une durée de vie beaucoup plus courte. En faisant ce choix, John est conscient que son train de vie ne sera pas bien plus long que celui de son compagnon à quatre pattes. On dit des bêtes qu’ils ne leur manquent que la parole et pourtant celui-ci en dit long sur la psychologie du personnage qui l’accompagne.
Du moins jusqu’à un certain point puisqu’il sera confié aux bons soins du Continental tandis que John ira à Rome pour s’acquitter de sa dette. Mais même sous couvert de mondanités, Jonathan reste un chien. Il n’a pas besoin de collier anti-puce, c’est plutôt d’un costume à l’épreuve des balles dont il se retrouve affublé pour les besoins de sa mission. Les coups de feu qui l’atteignent ne sont alors que des puces dont il se débarrasse d’un revers de la veste avant de retourner au combat. Fort de cette invincibilité dont il ne disposait pas dans le premier volet, le headshot devient alors plus que jamais la seule manière de stopper le croquemitaine.
Dans ce domaine, les autres films d’action peuvent aller se rhabiller et vu le tailleur de John Wick, ils n’ont pas les mêmes adresses. Cette élégance dans les chorégraphies s’est affinée depuis que David Leitch a décidé de faire cavalier seul sur d’autres productions. Comme s’il avait été lassé de tenir la chandelle entre la star Keanu Reeves et celui qui fut sa doublure avant de le diriger sur John Wick premier du nom. Que ce soit pour un besoin d’émancipation ou un désaccord sur le tournant à faire prendre à leur carrière en tant que duo, leurs chemins se sont séparés tandis que Leitch partait diriger Atomic Blonde.
Mais peu importe les motifs de cette rupture, la complicité avec Keanu Reeves peut désormais totalement s’exprimer depuis que Chad Staelski n’a plus à composer avec son compère pour la réalisation. Cela s’en ressent dans la mise en scène qui va encore plus dans la sobriété, que ce soit pour filmer les acteurs comme les décors dans lesquels ils évoluent. Ou régressent à l’état de cadavre, c’est selon. Ambiance italienne oblige, un soin tout particulier a été apporté aux environnements et cela se poursuit même lorsque John est de retour au pays.
Exit les entrepôts désaffectés, les docks et tout ce qui faisait le sel de la mafia russe, que l’on pouvait voir dans la scène d’ouverture en guise de raccord avec le précédent, et qui semblaient être du fait de David Leitch vu l’usage qu’il en fait dans Atomic Blonde. Pour sa part, le clan italien de la grande table apporte avec lui tout un raffinement qui sied bien plus à l’image de la mythologie instaurée et véhiculée par l’hôtel Continental. Cela passe par des murs blancs immaculés, idéals pour faire ressortir les taches de sang, que cela soit dans un musée ou dans une station de métro. Des lieux communs passés sous le crible des impacts de balles sans pour autant trahir leur présence aux yeux de la population.
Ils se fondent dans la foule pour mieux atteindre leur cible, mais il est toujours aussi amusant de voir ces tueurs implacables redevenir civilisés et courtois une fois entre les murs du Continental. Cette zone neutre se fait alors le témoin de comportement tout ce qu’il y a de plus professionnel entre collègues. Au détour d’un verre, on peut cerner leur gout en matière d’alcool qui relève d’un certain standing, mais aussi à quel point ils peuvent être instruits. Loin de l’image de brutes épaisses juste bons à obéir aux ordres pour l’appât du gain, on peut même y déceler une sensibilité pour l’art chez certains. Un paradoxe qui revient à se demander s’ils ne se considèrent pas comme des artistes lorsqu’ils exécutent un contrat.
Cette façade pour préserver les apparences, manières à l’appui, s’inscrit également dans leur façon de converser. Ils font usage d’un vocabulaire à des lieux de ce qu’ils sont réellement, au point même de savoir parler plusieurs langues. Même celle des signes, par l’intermédiaire du personnage de Ruby Rose qui est muette, permet de constater le niveau d’instruction de ces tueurs à gages. Mais surtout de voir à quel point le scénariste a purgé son script des lignes de dialogues inutiles. Ambiance italienne oblige, John s’exprime plus avec les mains, ou plutôt les poings, qu’avec des mots. Même les armes qu’il utilise sont pourvues de silencieux lorsque les circonstances l’exigent.
Cette franchise impose donc une marque de fabrique qui se démarque des stéréotypes relayés par bien des films d’action trop bavards. Le superflu a été gommé car même si une suite se doit de proposer toujours plus, ce qu’elle fait, c’est surtout les autres qui en parlent le mieux. Comme pour John Wick dont la réputation ne cesse de le précéder où qu’il aille, ces films en font de même pour s’imposer parmi les classiques. Le personnage de Keanu Reeves s’est quant à lui imposé comme une icône de la pop culture juste grâce à son charisme et sans le moindre costume de super-héros.
Ultime consécration: des mèmes à son image sont là pour en témoigner en le représentant aux côtés des Avengers lorsque Thanos a fait disparaitre son chien avec son claquement de doigts. Le personnage suscite tellement de rumeurs dans le milieu dans lequel il exerce que l’on pourrait aisément remplacer le nom de Chuck Norris, dans toutes les blagues dont il fait l’objet, pour les remplacer par John Wick. C’est aussi simple que ça et c’est véritablement avec cet épisode qu’il a cessé d’être un nom et un prénom pour devenir un titre que tout le monde retient. Et que tout le monde craint, autant chez les mafieux que dans l’industrie hollywoodienne. Ce qui n’est pas très différent.
Désormais, son nom a dépassé les frontières de la fiction au coeur de laquelle il officiait pour se répandre sur les chiffres du box-office. Avec la promesse d’une chasse à l’homme pour le troisième opus, c’est les studios qui évoquent ce titre avec la crainte que leurs productions se trouvent caler sur la même date de sortie au cinéma. À l’issue du cliffhanger, sa tête est mise à prix à hauteur de 50 millions, ce qui pourrait correspondre au budget de ce chapitre 2. La réalité et la fiction se confondent donc tout comme les propos de ceux qui sont chargés de répandre sa légende. Sauf que ce qui n’était jusque là que des on-dit se sont vu illustrer à l’écran.
Je veux bien entendu parler de la capacité de John à tuer avec juste un simple crayon, une prouesse que l’on peut désormais voir à l’oeuvre comme une sorte de fatality. Son passé est lui aussi exploré par le biais d’allusions et de sous-entendus sans pour autant que cela ne soit le propos du film. Et si son aura est toujours aussi intacte, c’est bien grâce à ceux qui le craignent. En effet, les surnoms ont toujours plus d’impact lorsque ce sont les amis qui vous les trouvent, et plus encore lorsque ce sont vos ennemis. Tout comme Keanu Reeves a renommé Scorn par John Wick, ceux qui affrontent ce dernier l’on surnommé Baba Yaga.
C’est son entourage qui l’a glorifié et hissé au rang de divinité (telle la statue de Shiva que l’on peut apercevoir au Continental), et le Bowery King ne sera pas avare en superlatifs pour qualifier son nouvel invité: l’homme, le mythe, la légende. Recueilli par le maitre des sans-abris, après tout il est un sans domicile fixe depuis qu’il s’est fait « expulser » de son logement, John Wick n’est pourtant plus que l’ombre de lui-même à ce moment du film. Pour autant, il n’est pas traité avec mépris ou dédain, comme devait l’être le titre original, et il n’en demeure pas moins une star dans ce milieu où la retraite n’est qu’une utopie.
Mais serais-je en train de parler de Scorn 2 si la production avait conservé l’appellation d’origine? Compte tenu de la qualité du premier film, il y a de fortes chances que oui, mais un titre reste une marque avant tout, et utilisé le nom du personnage principal est un excellent moyen d’identification, mais c’est aussi un risque. En effet, personne n’est à l’abri de quitter un projet de séquelle pour divergences artistiques, financières ou autre. Et dans ce cas, c’est toute l’image de marque construite autour de ce titre qui s’effondre tant l’acteur est identifié à la franchise en question. Soit on abandonne, on recaste, on reboote, ou on fait un spin-off dans le même univers. Ou alors une préquelle . Et si c’était déjà le cas?
Comme je le disais plus haut, selon certains théoriciens du complot, cela aurait dû s’appeler Matrix 4. Il faut dire que Matrix a littéralement servi de matrice au renouveau du film d’action et John Wick en est son rejeton le plus légitime depuis 1999. Sans l’aide du bullet time, sans le gimmick des balles suspendues au ralenti qui ont hanté les longs-métrages du début des années 2000, John Wick est celui qui est le plus digne de l’oeuvre fondatrice des Wachowski. Et en y regardant de plus près, Morpheus y dévoile lui aussi la légende d’un homme né à l’intérieur de la matrice et qui a reçu la volonté de modifier tout ce qu’il voulait. Il confie alors à Néo que c’est cet individu qui a libéré les premiers rebelles pour mener la guerre contre les machines.
En gardant le postulat théorique que John Wick 2 n’est qu’une simulation de la matrice, il serait alors plus probable de dire qu’elle se situe avant le film original et non après Matrix Révolutions. Grâce à ce pan de la mythologie, la connexion entre les deux oeuvres est beaucoup plus sensée et plausible. Cela fait donc du film de Chad Staelski une préquelle dont vont découler les événements menant jusqu’à la libération de Néo, réincarnation de John Wick. Le fait qu’ils soient incarnés tous les deux par Keanu Reeves appuie un peu plus mes propos sans pour autant dénaturer les deux franchises qui peuvent exister l’une sans l’autre.
« JOHN WICK 2 » WINS!