Aller au contenu

Pendaison de crémaillère

Un peu comme lorsque l’on déménage et que l’on met des mois à défaire ses cartons et ranger ses affaires, j’ai tardé à officialiser mon nouveau site. Tout au plus ai-je timidement annoncé début février le changement d’adresse pour ceux qui me suivaient sur wordpress.com.

Cette dernière plate-forme a d’ailleurs fait partie des choses qui m’ont retardé. En effet, j’étais loin de me douter de l’existence de wordpress.org et de ce que cela pouvait entrainer comme manipulation supplémentaire vis-à-vis de mon hébergeur. Et bien que j’ai souscrit à un abonnement fin décembre, le transfert de mes données ne s’est fait qu’un mois plus tard, jour pour jour. La faute à une migration hasardeuse, mais à force de persévérance, j’y suis arrivé.

Ce n’était là que le début des ennuis qui ont bien failli me décourager d’avoir mon propre site. J’ai eu l’impression d’emménager dans un nouveau logement et de devoir faire l’état des lieux, régler différents papiers comme la redirection du courrier, souscrire à de nouveaux organismes, faire des changements d’adresse…

Ainsi, il a fallu faire face aux pirates informatiques et autres robots malveillants, mettre en place une protection, restaurer d’anciennes sauvegardes, réduire l’accès à mon espace administrateur, m’entretenir durant de longues heures avec des experts du service client, mettre à jour des plugins… Tout ça pour dire que j’étais loin de me douter de la charge de travail que cela pouvait impliquer.

Mais j’ai aussi énormément appris sur ce nouveau monde grâce à des groupes d’entraide. Bon bien sûr, lorsque je fais appel à leur service, je dois toujours leur rappeler que je suis un novice et que je ne comprends pas leur langage, mais ils m’ont été d’une aide inestimable jusqu’à présent. Pour autant, je ne voulais pas dévoiler cette nouvelle adresse sans avoir fait quelques travaux au préalable.

Pour ce faire, j’ai fait appel à ma moitié qui est illustratrice. Elle est au dessin ce que je suis à l’écriture, on se complète et la partie graphique de mon site en est la preuve. Elle a su matérialiser ma vision, malgré mes indications parfois vagues. Ça et mon perfectionnisme maladif sont les principales raisons derrière le fait que tout ne soit pas encore fini.

Je me suis donc contenté d’une page d’accueil reflétant mon identité pour mettre un terme à cette attente. Et je ne parle même pas des versions smartphone et tablette de mon site qui sont loin d’être adaptées à ce que je fais sur ordinateur. C’est un peu comme la façade d’une maison qui invite à faire le tour du propriétaire… jusqu’à ce que l’on se rende compte qu’il y a encore des travaux à faire, remettre aux normes l’électricité et la plomberie, rafraichir les peintures ou encore refaire l’isolation.

Il reste donc encore beaucoup à faire, mais grâce à ma moitié, j’ai pu me décharger de cette partie pour continuer à me concentrer sur l’écriture. Un luxe qui m’a permis de franchir les paliers des 750, 760 et 770 jours d’écriture sans la moindre interruption, et dont voici les dernières avancées.

Semaine 18 – du lundi 02/05 au dimanche 08/05: 10573 mots

Semaine 19 – du lundi 09/05 au dimanche 15/05: 10558 mots

Semaine 20 – du lundi 16/05 au dimanche 22/05: 10539 mots

Semaine 21 – du lundi 23/05 au dimanche 29/05: 10500 mots

Car oui, à quoi bon avoir un site bien entretenu si l’on ne l’alimente pas en contenu. Outre les articles et la refonte de certains textes, j’ai également pu collaborer avec des marques de prêt-à-porter, de yoga, de bijoux, de pâtisserie… Des sujets sur lesquels je n’avais jamais rédigé et qui m’auront permis d’étendre mon domaine d’expertise.

Toutefois, je n’ai pas encore dévoilé ce qui me permettra de me démarquer de mes concurrents. Cela viendra dans les prochains mois. J’en suis encore à apprivoiser les différentes fonctionnalités de mon site. Des choses que je ne pouvais pas faire avant lorsque j’étais dépendant des plates-formes de blogging, de leur algorithme, des thèmes de mise en page… Mais tout ceci gratuitement. Il suffisait juste de s’inscrire.

Finalement, le fait d’être propriétaire de son nom de domaine revient un peu à être propriétaire d’un logement dans la réalité. Sauf que le fait de payer un abonnement à un hébergeur s’apparente beaucoup à de la location…

Quand la magie du cinéma rencontre le cinéma de la magie, ça donne deux films sur la même thématique. Et pourtant, très différents. Cette magie, c’est celle des Animaux fantastiques et de Doctor Strange. Deux franchises qui puisent leur inspiration dans une forme de fantasy moderne, mais qui ont aussi en commun un acteur: Mads Mikkelsen. De Kalecius face à Stephen Strange, il est tout aussi maléfique dans le rôle de Grindelwald. Précédemment incarné par Johnny Depp, ce changement d’apparence n’est jamais expliqué au sein des Animaux fantastiques 3: les secrets de Dumbledore

Comme s’il était admis que le public allait suivre l’actualité people pour savoir que l’ancien interprète était en pleine tourmente médiatique avec son ancienne compagne. Pourtant, il suffisait d’une seule réplique pour justifier ce passage de relai. Au hasard, et quitte à faire cliché, Dumbledore aurait pu lui dire que son nouveau visage n’effaçait en rien l’homme qu’il était à l’intérieur. Simple et efficace. Au moins, on ne peut pas reprocher au scénario de sur-expliquer la moindre de ses décisions comme dans la plupart des films récents.

Fort heureusement, l’alchimie avec Jude Law fonctionne plutôt bien. D’autant plus qu’en version française, le doublage est assuré par Alexis Victor qui fait également la voix de James McAvoy dans la saga X-men. Du coup, cela accentue encore plus le côté Charles Xavier / Magnéto dans la confrontation de leurs idées vis-à-vis de la race des sorciers / mutants. Une dualité qui n’a d’égale que les sentiments qu’ils éprouvent l’un envers l’autre. De cette époque révolue, ils n’ont gardé qu’un enchantement qui les empêche de s’affronter. D’où l’utilité de Norbert et de son groupe.

Il sera composé de nouveaux et d’anciens personnages parmi lesquels Thésée, beaucoup plus cool que dans le deuxième épisode, mais aussi Jacob. Ce moldu représente le coeur du film et pourtant son importance n’est jamais vraiment justifiée au sein de l’histoire. En effet, lorsqu’il les rassemble, Dumbledore les informe que Grindelwald dispose d’un moyen de voir l’avenir et que pour cela, ils doivent faire usage de contre-vision. Un concept qui aurait pu tirer parti de la présence de Jacob.

Il était si facile de se servir de ce personnage comme d’un prétexte à brouiller les pistes du camp adverse. Sa condition humaine fait de lui l’élément de surprise idéal puisqu’étranger aux coutumes des sorciers. Ou alors de prendre en compte sa relation avec Queenie et le fait que cela pourrait créer une variable dans l’équation de Grindelwald. Quoi qu’il en soit, si ce seigneur noir des mages a réussi à obtenir cette capacité à anticiper l’avenir, c’est bien grâce aux animaux fantastiques.

Ces créatures reviennent donc enfin sur le devant de la scène pour justifier le titre de cette franchise. Mais ce regain d’intérêt ne replace absolument pas Norbert Dragonneau au centre des événements. Il n’est qu’un exécutant au service de Dumbledore, qui semble de plus en plus prendre de l’emprise sur la licence pour en faire sa préquelle. Mais cette attention autour du directeur de Poudlard est ici justifiée par le sous-titre de ce troisième épisode: les secrets de Dumbledore. Mais lequel?

Et je ne parle pas du nombre de ses secrets, puisque comme Nick Fury ses secrets ont des secrets, mais bien d’Albus et d’Abelforth. Il y a avait là de quoi déjouer les attentes d’un public, déjà lassé par cet univers, avec le frère du célèbre sorcier. En le développant et lui donnant un peu plus de consistance, Abelforth aurait pu être la nouveauté de cet épisode. Cette suggestion est d’autant plus légitime au regard de sa filiation avec Croyance. Mais comme ce dernier est lui aussi progressivement délaissé dans l’intrigue, pourquoi se donner du mal à l’approfondir?

Pourtant avec une durée de 2h22, il y avait de quoi exposer les enjeux sans avoir recours à des raccourcis scénaristiques. Mais encore aurait-il fallu avoir une idée de la temporalité. En quelle année se déroule l’histoire? Si l’on peut avoir une vague idée de l’époque, ce manque de contexte n’aide pas le récit à se développer. En toute logique, cette inconsistance trouve son point culminant dans le troisième acte. Celui-ci commence avec un plan à base de valises, loin d’être clair dans son explication, et pas plus dans son exécution.

Mais ce n’est rien au regard du combat de fin qui oppose Grindelwald à Dumbledore. Durant tout le film, on nous rappelle qu’ils ne peuvent s’affronter à cause d’un pacte de sang… jusqu’à ce que celui-ci soit rompu. Sauf que lorsque cela se produit, rien ne l’explique. S’ensuit un combat dont non seulement on ne peut en profiter pour ce qu’il est, une débauche d’effets spéciaux, mais dans lequel on ne peut pas non plus s’investir. Seule l’incompréhension demeure.

Ce n’est qu’après coup que Dumbledore nous fait part d’une pseudo-explication fumeuse pour justifier sa soudaine intervention. Tout ceci ne fait que remettre en question la raison pour laquelle Norbert a remis à son mentor ce fameux pacte de sang à la fin des Crimes de Grindelwald, après l’avoir volé à ce dernier, si c’est pour affaiblir le leader de son propre camp. Ces incohérences ne font que mettre en évidence le fait que ce long-métrage ne sert à rien, et amène au même endroit qu’au précédent: Grindelwald est en fuite. Encore.

Et le suivant sera surement dans la même lignée. Car là où la plupart des épopées se terminent sur un troisième épisode qui conclut toutes les intrigues, ici nous n’en sommes qu’au milieu. C’est donc un épisode de transition. Du moins, si les résultats au Box Office sont là. Et on ne peut pas dire que la fin donne envie d’en voir plus. Le premier se terminait sur la révélation de l’identité de Grindelwald. Le deuxième sur la révélation de l’identité de Croyance. Là, rien de grandiloquent à l’horizon.

Malgré tous les reproches que je peux faire à ce troisième film de la saga, je ne peux pas dire que j’ai détesté. Je suis conscient des défauts de l’histoire, mais le flot de critiques négatives que j’avais pu lire dans la presse a fait que finalement j’ai été surpris en bien. Et cela grâce à la réalisation de David Yates qui rempile une fois de plus, même si sa créativité dans cet univers commence à s’épuiser. Sa mise en scène est toujours aussi classieuse et la photographie assez sombre s’accorde parfaitement à l’ambiance de cet épisode.

Les effets spéciaux sont quant à eux toujours aussi bons et certains sortilèges vont même jusqu’à s’inspirer de Doctor Strange. C’est notamment le cas lors de l’affrontement entre Croyance et Dumbledore qui se déroule dans une dimension miroir afin d’éviter les dégâts aux moldus. Mais comme pour toute copie, rien ne vaut l’original. Enfin ici, plutôt la suite de l’original avec Doctor Strange in the Multiverse of Madness. L’univers de la magie y est ici représenté par le prisme du film de super-héros, et c’est une combinaison qui a fait ses preuves avec le long-métrage de Scott Derrickson.

Le cinéaste n’est pas de retour pour cette séquelle, mais on ne perd pas au change puisque c’est l’illustre Sam Raimi qui se charge de prendre la relève. Notamment connu pour avoir transposé pour la première Spider-Man au cinéma, c’est aussi pour ses débuts avec la trilogie Evil Dead que sa vision a été réquisitionnée. Un choix plutôt sensé pour Marvel Studios dont l’ambition était de produire leur premier film horrifique. Une notion toute relative étant donné que le départ de Scott Derrickson était dû à des différends artistiques.

Le réalisateur a donc laissé sa place, pour aller mettre en scène ce qui s’annonce comme un véritable film d’horreur avec Black Phone, et ainsi laisser le champ libre à Sam Raimi. Ainsi, les premiers retours ont été dithyrambiques concernant cet aspect du long-métrage. Pour ma part, je ne serais pas aussi catégorique. Peut-être que ma sensibilité en a pris un coup à force de regarder des films repoussant toujours plus les limites du bon gout. Mais si l’on s’en tient au cadre du MCU alors oui, un cran a été franchi.

C’est en cela que Sam Raimi se révèle être un candidat idéal pour ce poste. Son style cartoonesque permet de dédramatiser ce que l’on voit à l’écran. Cela passe par des mouvements de caméra souvent exagérés et virevoltants dont il a fait sa marque de fabrique. On retrouve donc cette virtuosité ainsi que d’autres éléments de son cinéma comme sa voiture ou encore le caméo de Bruce Campbell. Célèbre pour son interprétation d’Ash, son apparition reste néanmoins savoureuse.

D’autres aspects de la filmographie de Raimi trouvent ici un écho avec, entre autres, un traitement des sorcières similaire à ce qu’il avait fait dans Le monde fantastique d’Oz. Mais le plus flagrant reste encore le Darkhold, un grimoire qui n’est pas sans rappeler le book of the dead de la saga Evil Dead. Tout le prédisposer donc à réaliser cette aventure de Doctor Strange, dont le nom était même cité dans Spider-Man 2 alors que le Marvel Cinematic Universe n’existait pas encore.

Sur le même schéma que Peter Parker dans le deuxième opus de Spidey, Stephen est friendzoné tandis que sa prétendante se marie avec quelqu’un d’autre. Le maitre des arts mystiques n’aura pas le temps de s’appesantir sur son sort, mais il devra tout de même en faire usage pour sauver la jeune America Chavez. Ce nouveau personnage a la capacité de voyager d’une terre parallèle à une autre et c’est ce qu’elle fait pour échapper à ses poursuivants.

Le dernier en date à l’avoir aider été un variant du Doctor Strange et c’est vers celui que l’on connait qu’elle va se tourner pour la protéger. Rapidement, Wanda se révèle être une antagoniste de taille, mais dont le background nécessite d’avoir vu Wandavision. Cette série est nécessaire afin de comprendre ses motivations, même si ces dernières auraient pu s’étendre jusqu’à des retrouvailles avec son mari Vision, et non seulement à la récupération de ses enfants. 

Pour y parvenir, elle fera usage de la magie, ou plus précisément de la sorcellerie. Une distinction judicieuse qui permet de développer toute la mythologie fantastique du MCU. L’exploration de cette facette passe forcément par une débauche d’effets spéciaux et si d’ordinaire j’en suis plutôt friand, là j’ai ressenti un certain écoeurement. Paradoxalement, c’est LE film qui se prête le plus à toutes les excentricités visuelles, et autres artifices liés au surnaturel, mais j’ai trouvé que ce trop plein atténuer le plaisir d’y assister à force de les enchainer.

Cette banalisation est, heureusement, contrebalancée pour l’originalité de certains passages. Je pense notamment au déjà culte affrontement entre deux Strange par le biais de notes de musique. À partir de cette séquence, le film ira de surprises en surprises avec l’utilisation du rêve passerelle pour prendre possession d’un autre corps lors du climax dantesque. Un peu plus tôt, une autre surprise aura également fait son petit effet, même si cela avait fuité sur la toile avant d’être spoilé en partie par les bandes-annonces: les Illuminatis.

La composition des membres de cette équipe met autant en avant d’anciens héros que des nouveaux. Parmi eux, on retrouve Blackbolt qui lui-même fait partie des Inhumains. Ce personnage était apparu dans une série complètement oubliable, mais qui m’a tout de même permis de comprendre la référence. Captain Carter, celle de l’anthologie What if..?, apparait également sous les traits de Hayley Hatwell. L’autre femme du groupe, et autre capitaine, est un variant de Captain Marvel qui prendra l’apparence de Maria Rambeau.

Après des rumeurs persistantes autour d’un film sur les Quatre fantastiques, John Krasinski est bien là dans la peau de Reed Richards. Pour l’instant, il est encore impossible de dire si sa présence est un clin d’oeil aux fans, ou s’il est amené à faire partie de la future composition. Le multivers permet d’avoir différents visages pour un même héros donc tout ceci ne pourrait être qu’un easter egg de plus. Il faut tout de même reconnaitre à Marvel Studios une volonté de se tenir au courant de toutes les rumeurs pour leur donner vie.

Même un acteur comme Patrick Stewart, qui avait juré qu’il ne reviendrait jamais dans le rôle de Charles Xavier, a finalement été convaincu de revenir en tant que leader des Illuminatis. Seul Tom Cruise semble faire de la résistance en variant d’Iron Man, absent malgré toutes les théories et la présence de robots Ultron. Autre occasion manquée, celle de faire allusion à Spiderman: into the Spiderverse lorsque Doctor Strange parcourt le multivers et passe rapidement par une réalité faite d’animation.

Objet de tous les fantasmes de fans de comics Marvel, il était quasiment impossible pour Doctor Strange in the Multiverse of Madness de contenter tout le monde. Surtout sur une durée d’un peu plus de 2 heures. Un montage réduit, dont de nombreuses scènes ont dû être coupées, mais qui reflète la vision de son auteur. En effet, Sam Raimi est un metteur en scène qui transmet tellement d’informations dans ses plans qu’il n’est pas nécessaire de s’étendre comme d’autres films du MCU peuvent le faire.

Il en ressort un film efficace de bout en bout, jusqu’à une première scène post-générique qui manque d’envergure. La réalisation y est complètement plate et le costume de Charlize Theron est une faute de gout supplémentaire dans ce qui était un quasi-sans-faute. La seconde scène post-générique viendra relevait le niveau en se situant dans la lignée de celle de Spider-Man Homecoming avec Captain America. C’est à dire aussi inutile qu’hilarante.

Ce divertissement était donc à la hauteur de mes espérances. Doctor Strange in the Multiverse of Madness avait à la fois tout pour me plaire, mais aussi tout pour me décevoir. En tant que fan de la série Fringe, j’ai été satisfait de voir la manière dont a été traité le concept de monde parallèle. La perspective de voir le nouveau Marvel Studios avait également de quoi me réjouir, plus encore en sachant qu’il s’agissait là de la deuxième aventure solo de Doctor Strange. Mais surtout, il s’agissait du nouveau film de Sam Raimi après des années d’inactivité, et on peut dire qu’il n’a pas perdu la main.

Sortie de Top Gun Maverick oblige, le film original de Tony Scott a été rediffusé. Je me suis donc replongé dedans avant d’aller voir la suite prochainement au cinéma. Moi qui ai grandi avec les Hot shots, j’avoue avoir eu du mal à prendre au sérieux Top Gun. La parodie est tellement ancrée dans mon inconscient qu’il m’a été difficile de le revoir sans rire. Chose qui s’est également produite pour mon revisionnage de Qui veut la peau de Roger Rabbit, mais heureusement c’était bien l’intention derrière ce long-métrage.

Je ne l’avais pas revu depuis mon enfance et j’ai été sidéré de voir à quel point l’animation est d’une fluidité à toute épreuve. Les interactions entre les acteurs et les toons donnent lieu à des plans vraiment très dynamiques. Robert Zemeckis s’est clairement servi de cette histoire comme prétexte pour réaliser ce défi technique à l’épreuve du temps. J’aurais aimé avoir un making of pour me rendre compte de l’ampleur de ce travail colossal.

J’ai tout de même été servi de ce côté-là grâce à un documentaire qui revient sur le film Le dernier voyage. Cette production française a fait partie de mon retour au cinéma lorsque les salles ont réouvert suite à la crise sanitaire. Globalement, je fus moins indulgent sur ce second visionnage, le contexte ayant beaucoup joué dans mon appréciation lors de ma découverte en salle. Mais le making of de presque une demi-heure m’a interpellé par sa sincérité.

On y voit l’envers du décor d’une production de science-fiction en France. C’est-à-dire le parcours du combattant. Toujours dans les coulisses, mais cette fois-ci de l’autre côté de l’atlantique, Once upon a time in… Hollywood marque le neuvième film de Quentin Tarantino. Je n’en avais pas gardé un souvenir aussi marquant qu’avec Kill Bill, Inglorious Basterd ou encore Django Unchained, et cette seconde chance ne le fera pas entrer dans mon classement.

Je trouve que le réalisateur est un peu trop en pilote automatique dans sa mise en scène. Littéralement, puisqu’il place sa caméra à l’arrière d’une voiture à plusieurs reprises tandis que celle-ci circule. Je me suis donc laissé porter sans vraiment savoir ce que l’on voulait me raconter. Entre Rick Dalton et Sharon Tate, dont la destinée est différente de la réalité, c’est précisément cette différence qui fait qu’il n’y a pas grand-chose à raconter, et pourtant Tarantino arrive à le faire sur plus de 2h30.

Pourtant, les conventions scénaristiques font que l’on s’attend à ce que les deux intrigues se rejoignent en cours de film, idéalement au milieu, mais pas dans les dernières secondes. Reste donc cette superbe bromance entre Leonardo DiCaprio et Brad Pitt ainsi que ce déferlement de violence complètement jouissif dans le climax. L’écriture des dialogues de Tarantino reste toujours un exemple de coolitude en la matière, mais je n’ai pu m’empêcher de me dire qu’il y avait là beaucoup de bruit pour pas grand-chose autour de ce film.

A contrario, il y en a un qui mérite bien tout le tapage, même si ce n’est surtout pas conseiller dans le contexte du long-métrage: Sans un bruit. Quel plaisir de revoir cette leçon de cinéma dans une industrie bien trop bavarde. Mais parmi ce florilège de production revu pour la première fois depuis une sortie ciné, ou pour la dixième pour d’autres, j’ai aussi eu mon lot de découvertes. Il s’agit de deux films français qui m’ont surpris par leur audace et leur inventivité.

D’abord, il y a eu Adieu les cons d’Albert Dupontel. Comme pour Au revoir là-haut, j’ai été surpris par son sens de l’image et du cadre. Sa réalisation m’a par moment fait penser à celle de Jean-Pierre Jeunet, un rapprochement surement dû au fait que certains effets ressemblent à ceux du Fabuleux destin d’Amélie Poulain. Une vision fantasmée que va également convoquer Nicolas Bedos pour La belle époque. Ou quand The game rencontre The Truman Show.

Deux références assez impressionnantes pour résumer un film qui l’est tout autant dans son écriture. L’histoire est passionnante et les dialogues sont très bien écrits, en plus d’être interprétés à merveille. Porté par le trio Daniel Auteuil, Dora Tillier et Guillaume Canet, ce dernier s’accorde particulièrement avec son personnage au regard de sa biographie. En effet, en plus d’être acteur, il est aussi scénariste et réalisateur, une double casquette que l’on retrouve dans son interprétation.

Il y a évidemment aussi beaucoup de Nicolas Bedos puisqu’il signe ce scénario original. Le fait que son ex-compagne fasse partie du casting n’a rien de surprenant non plus, cela donne même une lecture différente aux relations entre les personnages. Ils sont tous reliés par un sentiment de nostalgie et c’est ce qui fait toute la beauté de cette oeuvre. Même si j’ai un peu de mal avec la personnalité de son réalisateur, je dois admettre qu’il s’agit là d’un long-métrage techniquement abouti, mais aussi thématiquement.

Depuis que Marvel s’est mis à faire des séries, intégrées de manière officielle à son univers étendu, les personnages mis en avant ne m’ont attiré qu’une fois sur deux. Wandavision m’a autant surpris que Falcon et le soldat de l’hiver m’a laissé indifférent. Loki a confirmé tout le bien que je pensais du dieu de la malice plongé dans un concept à la Doctor Who. En mettant de côté What if…? qui fait la part belle à l’animation, et que j’ai adorée, l’annonce de Hawkeye et Moon Knight ne faisait aucun doute pour moi.

D’avance, je savais qu’Hawkeye allait être une série très terre à terre tandis que Moon Knight allait combler mon besoin de super-héros sombre. J’étais donc d’emblée acquis à la cause de ce dernier, et pourtant je ne suis pas aussi catégorique par rapport aux précédentes séries diffusées sur Disney +. Alors que je m’attendais à n’éprouver qu’un bref ennui devant Hawkeye, j’ai tout de même réussi à y trouver mon compte. L’ambiance détendue à la Die Hard, que l’on pouvait déjà retrouver dans Iron Man 3 grâce à Shane Black, a grandement participé à mon enthousiasme.

On retrouve donc Clint Barton après les événements d’Endgame. De cette épopée, il en est ressorti avec une surdité partielle qu’il a du mal à gérer. Heureusement, il peut compter sur sa famille, que l’on a découverte dans l’ère d’Ultron, avant qu’elle ne disparaisse à cause du snap de Thanos. Barton est donc bien décidé à passer du temps avec sa femme et ses enfants à l’approche de Noël. On le découvre d’ailleurs en leur compagnie alors qu’il est en train d’assister à une comédie musicale mettant en scène les exploits qu’il a accomplis lorsqu’il faisait partie des Avengers.

Un moment assez comique qui participera à la légèreté autour de ce personnage loin d’être connu pour son sens de l’humour. Mais il ne fonctionne jamais aussi bien que lorsqu’il est en duo. Black Widow ayant sacrifié sa vie dans Endgame, le deuil de Clint se fera avec la jeune Kate Bishop. Elle attirera l’attention de l’archer en échappant à des poursuivants dans le costume de Ronin. Une identité qu’il a autrefois utilisée pour assouvir son besoin de vengeance et qui réapparait tel un fantôme de son passé.

Du moins, c’est ce que voit Hawkeye lorsqu’il croise son costume sur quelqu’un d’autre. Pour moi, j’ai juste eu l’impression de voir la série Arrow avec un peu plus de budget et de savoir-faire dans la mise en scène. Pour désamorcer ce ridicule, la série a au moins l’avantage de ne pas se prendre au sérieux. Pour mener son enquête, Clint doit notamment participer à un jeu de rôle en plein air ce qui a pour effet de renforcer le côté cosplay pour mieux s’en moquer.

C’est là une manière de contrebalancer le côté urbain et adulte que l’on est en droit d’attendre d’une série qui s’inspire du run de Matt Fraction. Pas au point d’empiéter sur ce qu’a fait Netflix avec les personnages de chez Marvel, mais suffisamment pour pouvoir y introduire leur version du Caïd. Toujours interprété par Vincent D’Onofrio, ce Wilson Fisk en impose, au propre comme au figuré. Il a sous ses ordres une tueuse du nom d’Écho qui va faire tout son possible pour retrouver Kate Bishop.

Ça ne sera pas la seule ennemie sur la route du maitre archer et de son apprenti, il faudra également compter sur Yelena. Le retour de la soeur de Black Widow n’a rien d’une surprise, au contraire c’était même attendu, puisque cela avait été teasé dans la scène post-générique du film éponyme. Pour tout dire, je pensais même que toute la série allait tourner autour de cette vengeance en parallèle d’un passage de relai pour Clint via Kate. Dommage, il y avait tellement de choses à traiter en partant dans cette direction.

Malgré tout, les scènes impliquant Yelena ont au moins le mérite d’en dire plus sur le personnage. Notamment la manière dont elle a vécu le snap de Thanos lorsqu’elle a été vaporisée. Une pièce du puzzle qui permet au personnage d’exister suite à cet événement fondateur, et non comme étant la soeur d’une Avengers défunte. Une chose qu’elle a en commun avec Clint qui lui aussi partageait une relation fraternelle avec Natasha Romanoff.

Cette révélation ne se fera pas avant quelques affrontements et on peut dire que ceux-ci sont plutôt bien menés. Mais la meilleure scène d’action de la série reste cette course-poursuite qui débute avec un plan séquence dans la lignée de celui des Fils de l’homme. S’en suivra un passage en revue des différentes flèches de l’archer, avec une préférence pour la dernière, pour semer ses poursuivants dans un festival de carambolages.

Cette surenchère donne une dimension cinématographique à ces 6 épisodes d’une cinquantaine de minutes chacun. Mais tout cela ne serait rien sans l’humanité dont fait preuve le personnage-titre. Le handicap dont il souffre accentue un peu plus son côté humain complètement dépassé par les événements et qui participe à le rendre plus touchant que jamais. Une chose que je n’ai pas retrouvée dans Moon Knight et le personnage de Steven Grant. Et Marc Spector.

Les deux hommes sont une seule et même personne incarnée par Oscar Isaac. Une schizophrénie qui va rendre difficile l’identification du spectateur. En toute logique, Steven Grant aurait dû servir de point d’entrée pour le public, puisque l’on découvre ce nouveau monde à travers son regard innocent, mais son comportement n’invite pas vraiment à l’aventure. C’est même tout le contraire, il se refuse à y prendre part et ne fait que ralentir l’intrigue lorsqu’il reprend possession de son corps.

Au contraire, Marc Spector a totalement conscience de ce qui se passe et c’est lui qui a fait un pacte avec le dieu égyptien Khonshu pour dispenser sa justice. Il lui faut donc sans cesse batailler intérieurement pour convaincre Steven de lui céder la place afin de le sortir de maintes situations mortelles. Lorsque c’est le cas, la série a souvent recours à l’ellipse et nous laisse juste avec des adversaires mal en point.

En cela, Moon Knight est assez pauvre en action. Même lorsqu’il revêt son costume, ces moments ne sont pas suffisamment nombreux pour installer une imagerie iconique. De plus, les CGI qui matérialisent la panoplie de Marc Spector ne sont guère réussis. Mais Steven Grant dispose lui aussi d’un autre look sous les traits de Mr Knight. Visuellement, c’est assez réussi, même si l’incompétence et les commentaires de la personne qui le revêt donnent l’impression d’avoir affaire à un ersatz de Deadpool.

On pourrait faire le même type de reproche à Marc et Khonshu. La voix de ce dernier n’est pas sans rappeler celle de Venom pour des interactions du même niveau avec son hôte. C’est vraiment dommage, car l’apparence de Khonshu et la présence de dieux égyptiens auraient permis de partir vers un délire à la American Gods pour explorer cette mythologie. Non seulement la série n’en fait rien, mais elle ne se raccorde même pas au MCU.

Je peux comprendre l’envie de ne pas avoir à faire allusion à des événements antérieurs pour se concentrer sur l’histoire en cours, mais là j’avoue que cela fait cruellement défaut à l’ensemble. Tout au plus sait-on que l’intrigue se déroule lors de la phase 4, pour le reste Moon Knight fait le choix de l’indépendance. Une chose qui aurait pu être compréhensible si la promesse d’un traitement violent, de par la nature du personnage, avait été tenue, mais ce n’est même pas le cas.

Pourtant, les premières images étaient annonciatrices d’une tonalité sombre, notamment avec l’introduction du méchant s’infligeant un rituel très particulier. Joué par Ethan Hawke, on découvrait Arthur Harrow en train de mettre du verre brisé dans ses chaussures avant de les enfiler. Voilà qui permettait de poser la détermination et la psychologie d’un personnage en quelques plans. Puis, ce parti-pris mature a été dilué tout au long des six épisodes.

À raison d’une quarantaine de minutes chacun, aucun autre super-héros du MCU n’a pu bénéficier d’une telle durée en guise d’origin story. On pourrait justifier cela par le fait que Moon Knight souffrant d’un dédoublement de la personnalité, il lui en faut le double, mais cet étalage ne convainc pas. Pas plus que le battage autour du décès de Gaspard Ulliel.

Certes, il s’agit de l’une de ses dernières apparitions à l’écran, mais son personnage avait été vendu comme étant important alors qu’il n’apparait que dans un épisode. L’acteur défunt y incarne Anton Mogart, alias L’homme de minuit dans les comics, et futur acolyte de Moon Knight. Aucune pierre n’a été posée dans ce sens, ou alors le montage s’en est retrouvé modifier suite à cette tragédie en réduisant son temps de présence de manière anecdotique.

Avec autant de déceptions, si l’on devait poser la série sur la balance cosmique qu’utilise l’antagoniste, peu de choses pourraient pencher en sa faveur. Pour faire contrepoids, il y a tout de même les passages dans l’asile qui permettent de creuser le passé de Marc et Steven. La série Légion a déjà traité cette thématique en long en large et en travers, mais c’est tout de même l’occasion de semer le doute sur le personnage principal.

Toujours dans le même lieu, je retiens le décor du bureau de Harrow qui est vraiment superbe. Pour finir, quelques plans lors du combat final tirent parti de la géographie des lieux. Je pense notamment à l’affrontement qui se déroule sur l’un des versants de la pyramide et dont la caméra s’incline pour donner une sensation d’horizontalité. C’est simple, mais ça fait son petit effet dans cette réalisation très standard.

Moon Knight n’aura donc été qu’une suite de déceptions. Entre un premier épisode mitigé, mais néanmoins intriguant, un deuxième qui laisse peu de place à Moon Knight à cause de Steven, un troisième et un quatrième qui tentent d’instaurer une ambiance à la Indiana Jones sans y parvenir, un cinquième qui remonte le niveau et un sixième dont on se demande comment il va réussir à conclure toutes les intrigues en cours en aussi peu de temps… Il n’y a pas de quoi s’émerveiller devant Moon Knight.

Avatar: la voie de l’eau

Il aura fallu attendre la sortie de Doctor Strange in the Multiverse of Madness pour enfin voir les premières images de la suite d’Avatar. Sous-titré La voie de l’eau, c’est dans cet environnement aquatique que se concentrera en grande partie ce nouveau film de James Cameron. Et lorsque l’on connait la passion du cinéaste pour les océans, qu’il avait déjà exploré avec Abyss puis Titanic, le spectacle s’annonce grandiose. Pour ce faire, le réalisateur a repoussé les limites de la technologie afin de pouvoir faire de la motion capture sous l’eau. Voilà qui promet des images à couper le souffle si l’on s’en tient à ces quelques plans contemplatifs. Même s’il n’est pas encore possible de voir une histoire derrière ce montage de moins de deux minutes, on peut tout de même y déceler quelques indices. Parmi ceux-ci, Jake Sully à l’air d’avoir fondé une famille avec Neytiri à l’issue des événements du premier film. D’ailleurs, autant de temps semble s’être écoulé entre les deux longs-métrages que dans la timeline du récit. Une dizaine d’années qui pourraient faire passer Avatar pour une sorte de prologue à cette nouvelle épopée qui tiendra sur quatre films supplémentaires. Qualrish sera également présent par je ne sais quelle justification scénaristique, et qui plus est sous la forme d’un Na’vi. De quoi offrir un adversaire à la hauteur pour Jake qui pourra aussi compter sur un humain parmi ses troupes. Reste le cas des enfants de Neytiri puisque celle-ci s’est accouplée avec l’avatar de Jake qui était le fruit d’une expérience génétique. Le résultat de cette union sera surement riche en surprises et il me tarde de les découvrir. L’attente va être longue jusqu’en décembre.

House of the dragon

Ce qui m’a toujours frustré dans Game of Thrones, c’est les anecdotes historiques que les personnages pouvaient se raconter entre eux autour d’une table. Il en résultait alors une impression de tromperie sur la marchandise. Comme si la mythologie de la série était beaucoup plus intéressante que les intrigues de cours que l’on suivait épisode après épisode. Là, avec House of the dragon, on dirait bien que je vais avoir ma dose de dragons en action puisque ce spin-off s’intéressera à la maison Targaryen. Matt Smith prêtera ses traits à l’un d’entre eux et sera la tête d’affiche de cette préquelle se déroulant 170 ans avant les événements de Game of Thrones. Cette dernière s’étant conclue d’une manière un peu abrupte, il est difficile de prédire si House of the Dragon bénéficiera d’une hype le moment venu…

Love, death and robots volume 3

Je n’ai pas vu le volume 1, ni même le volume 2, je n’ai même pas Netflix à vrai dire, et pourtant cette série anthologique ne cesse d’attiser ma curiosité à chaque trailer. Je n’ai donc pas pu m’empêcher de relayer le dernier en date qui propose un aperçu des 9 nouveaux épisodes. Tous les épisodes sont indépendants les uns des autres et c’est cet éclectisme, que ce soit dans le genre abordé que dans le style d’animation, qui en fait un condensé de créativité à l’état pur. Dans ce même trailer, on passe donc d’une planète extraterrestre à un bateau aux prises avec une sorte de crabe géant. Parmi cette nouvelle fournée, une histoire prendra également place dans un environnement moyenâgeux digne du Beowulf de Robert Zemeckis, tandis qu’un autre récit verra des rats prendre les armes pour se rebeller contre les humains. Un programme qui part dans tous les sens, mais qui semble garder pour cohérence une imagination débordante.

Westworld saison 4

Les créateurs savent non seulement bien choisir leurs chansons pour accompagner leurs images au fils des épisodes, mais ils en font également autant dans leurs trailers. Celui-ci, le premier de cette quatrième saison, se déroule sur le rythme de Perfect Day de Lou Reed, et donne à voir des plans tous plus énigmatiques les uns que les autres. Tout le casting est de retour deux ans après la saison 3 qui permettait enfin de voir le monde en dehors du parc. Même si l’on reste en grande partie dans cette jungle urbaine, un retour au parc semble également faire partie des festivités. Et après Samourai World et War World, les gangsters et la mafia seront mis à l’honneur d’après quelques plans furtifs. Un environnement dans lequel devrait s’épanouir l’homme en noir dont la présence semble beaucoup plus importante que dans la saison précédente, où son arc narratif l’avait relégué en rang de personnages secondaires. Du moins jusqu’à la scène post-générique qui le voyait revenir en force.

Prey

Derrière ce titre se cache l’opposition parfaite à une licence bien connue: Predator. Un choix plutôt osé de ne pas avoir recours au nom de la célèbre créature, qui s’est imposé dans le paysage cinématographique, pour s’assurer une certaine visibilité. En même temps, les derniers opus n’ont pas eu très bonne presse et l’image de la saga en a beaucoup souffert. Ce changement est donc plutôt bienvenu en plus de proposer une nouvelle orientation pour justifier cette nouvelle appellation. Ni suite, ni remake, ni reboot, il s’agit là d’une préquelle situant son intrigue 300 ans dans le passé, pour confronter une jeune guerrière comanche au fameux Predator. Voilà qui s’annonce aussi risqué que passionnant pour ce nouveau départ avec le réalisateur de 10 Cloverfield Lane derrière la caméra. Ne reste plus qu’à espérer qu’en cas de succès, la franchise suivra cette formule en visitant d’autres époques à l’instar d’Assassin’s Creed.

The Boy saison 3

Après un premier teaser dénué du moindre dialogue, cette bande-annonce en dit un peu plus sur le déroulement de cette troisième saison. Ainsi, le fait d’avoir précédemment vu Butcher avec des super pouvoirs s’explique ici par la mention d’un composé V temporaire. Et face à un Homelander plus instable que jamais, ça ne sera pas de trop. Sinon, toute la bande à l’air au rendez-vous pour en découdre avec les Seven dans une ambiance toujours aussi subversive.

She-Hulk: avocate

Cousine de Bruce Banner et avocate de profession, ce dernier aurait bien besoin des services de Jennifer Walters pour démêler les droits de Hulk qui appartiennent toujours à Universal Studios. C’est ce qui empêche tout nouveau film solo sur le géant vert, mais She-Hulk ne semble pas impacter par ces problèmes juridiques. Bien entendu, Mark Ruffalo sera là pour la parrainer afin d’introduire cette nouvelle héroïne aux yeux du public. Et le chemin promet d’être long puisque les premières réactions sont loin de faire l’unanimité quant au rendu du personnage. Déjà dans les comics l’apparence de She-Hulk n’a rien de transcendant alors en live, on ne peut pas dire que cela fonctionne beaucoup mieux. Mais il reste encore un peu de temps avant la sortie pour finaliser les effets spéciaux. Elle ne sera pas la seule à bénéficier de la magie du numérique puisque l’Abomination, que l’on n’avait pas revue jusqu’à récemment dans Shang Chi, sera également de la partie avec un design plus proche des comics. Son alter ego, Emil Blonsky alias Tim Roth, est également présent au casting pour la forme humaine et l’on va enfin savoir ce qu’il est advenu du personnage suite aux événements de L’incroyable Hulk. Cette fois-ci, il n’aura pas l’opportunité de voir son adversaire déchirer ses vêtements de rage lorsqu’elle se transforme, She-Hulk n’ayant pas été exposée aux rayons Gamma. Une excuse bien pratique pour éviter la nudité.

Spiderhead

Il est toujours agréable de voir Chris Hemsworth en dehors du MCU. C’est d’ailleurs souvent lui qui sauve la plupart des blockbusters dans lesquelles il tourne comme Ghostbuster ou Men in black: International. Cette fois-ci, il ne s’agit pas d’une grosse franchise, mais d’un film à destination de Netflix. Il y incarne le responsable d’un centre pénitencier à l’intérieur duquel des tests sont faits sur les prisonniers. Parmi ces derniers, on y croise notamment l’acteur Miles Teller qui va se voir injecter des substances afin de faire avancer la science. Un point de départ comme il en existe tant, mais qui m’attire par son ambiance à la The Island.

Mission impossible 7: Dead Reckoning Part 1

Au fur et à mesure des films, la licence Mission Impossible a affiné sa formule. D’épisodes indépendants ayant recours à des réalisateurs différents, Tom Cruise a progressivement orienté sa franchise vers une forme de continuité scénaristique tout en installant un unique cinéaste derrière la caméra. Christopher McQuarries revient donc après avoir mis en scène le cinquième et le sixième opus. Ce septième volet a pour lui la particularité d’être en deux parties, ce qui renforce encore plus l’idée d’une histoire sur le long terme. Mais comme toute saga ayant eu recours au double épisode, ici ça sera également pour terminer en apothéose. Et à la vue des premières images, l’équipe semble s’être dépassée pour mettre Ethan Hunt dans des situations toujours plus risquées. Mais pour ce dernier tour de piste, une bonne partie du casting des anciens films semble être de retour pour lui prêter main forte. Il ne manque que Jeremy Renner et Michelle Monaghan. Le film ne sortant qu’à l’été 2023, on a donc encore le temps pour statuer sur leur présence dans cette grande réunion avant la fin. Si ça n’est pas le cas, il y aura toujours la seconde partie. Toujours est-il que ce premier trailer est vraiment spectaculaire.

Stranger Things saison 4

Dernièrement, Netflix a révélé la durée des épisodes des volumes 1 et 2 de cette quatrième saison. Avec un final de 2h30, l’ambition cinématographique de la série des frères Duffer est clairement affichée et ce trailer confirme cette intention. Tout y est plus grand pour ce qui s’annonce comme une incursion en territoire ennemi. On retrouve le casting qui a bien grandi depuis une saison 3 qui remonte à 2019 déjà. Entre-temps, une pandémie est passée par là dans notre monde, et ça sera aussi le cas dans le leur avec une exploration de l’upside down bien plus poussée.

Thor Love and Thunder

Cette nouvelle bande-annonce met à l’honneur Jane Foster en tant que nouvelle Thor, dont l’identité n’avait rien d’un secret pour les connaisseurs de Marvel, ainsi que la menace du film: Gorr. Incarné par Christian Bale, ce tueur de dieux à la particularité d’être visuellement en noir et blanc. Voilà qui promet des séquences pour le moins originales dans le traitement de l’étalonnage. Du reste, c’est toujours aussi bien filmé par Taika Waititi avec des plans savamment composés qui brillent par leur simplicité. L’humour est toujours aussi bas du front, notamment dans la scène où l’on peut enfin voir Russel Crowe en Zeus, mais cela fonctionne bien avec la franchise Thor. Reste à voir comment cet opus va gérer l’absence d’un élément important: Loki. C’est Jane Foster qui sera chargée de former un duo avec le dieu du tonnerre alors j’espère que leur alchimie s’est améliorée depuis les premiers films.

Trois mille ans à t’attendre

Un titre intriguant pour le retour de George Miller après Mad max: Fury Road. Le personnage de Tilda Swinton y rencontrera celui de Idris Elba qui se trouve être un génie, de ceux qui exaucent des voeux. Mais plutôt que d’accomplir ses trois souhaits les plus chers, Alitéa va chercher à découvrir quelles mises en garde il y a derrière cette offre. Un point de vue intéressant sur une histoire déjà racontée au moins autant de fois que le temps d’attente du titre. Et la musique qui accompagne ce florilège de plans, à travers différentes époques, donne une ambiance assez atypique à l’ensemble.

The Gray Man

Il y a des acteurs tellement bankables qu’ils peuvent se permettre de prendre des risques sur des projets à gros potentiel artistique. J’ai donc du mal à voir ce que vient faire Ryan Gosling dans cette production Netflix que l’on croirait réaliser par Luc Besson. Cela aurait pu au moins justifier l’attrait de la star pour ce film qui est en fait mis en scène par les frères Russo. Réalisateurs entre autres de Captain America: le soldat de l’hiver et Civil War, leur parcours rend au moins logique la présence de Chris Evans en guise d’antagoniste. Il y incarne un personnage dans la veine de celui qu’il tenait dans Scott Pilgrim: imbu de sa personne, prétentieux, prêt à en découdre… Cette rencontre musclée entre les deux ennemis passe forcément par des répliques cinglantes, et là se pose le problème du doublage. En effet, Alexandre Gillet se trouve être le doubleur français de Ryan Gosling et de Chris Evans. C’est ce dernier qui hérite de sa voix officielle tandis que le premier à l’air d’être resté bloqué sur un doublage québécois. Décidément, Ryan Gosling semble n’avoir rien à gagner dans cette ligne supplémentaire de sa filmographie. Ce qui rend The Gray Man d’autant plus intrigant.

Star Wars: Andor

Rythmées au son des percussions, ces premières images de la nouvelle série Star Wars sont dans la lignée de Rogue One. Et pour cause, on retrouve l’un des membres de ce commando suicide qui donne son nom à la série: Cassian. Il s’agira donc d’une préquelle à l’un des meilleurs films de la franchise, mais son utilité reste encore à prouver. Ce trailer n’a suscité aucun engouement de ma part… peut-être parce qu’à la base, Cassian Andor n’avait rien de charismatique?

Tout comme les catégories Cinéma et Séries, celle consacrée au comics sera également centrée sur les héros de la maison des idées. En effet, j’aime bien me replonger dans le format d’origine lorsqu’une oeuvre se voit adapter sur un autre support. Parfois, c’est avant le visionnage, car le personnage ne m’est pas familier, souvent c’est après, car l’oeuvre m’a donné envie d’approfondir l’univers que l’on m’a présenté.

Ce dernier cas de figure s’est notamment présenté avec Doctor Strange Legacy tome 1 et 2 suite à la projection de la suite des aventures du sorcier sur grand écran. Paradoxalement, ce qui m’a attiré vers cette série de Donny Cates, ce n’est pas Stephen Strange, mais plutôt l’opportunité de voir Loki en guise de sorcier suprême. Quant à l’ancien prétendant au titre, il est devenu un vétérinaire ce qui offre un point de départ assez intrigant.

Pour autant, il n’est pas nécessaire d’avoir lu d’autres comics ou event pour comprendre le récit. C’est suffisamment bien écrit pour ne pas exclure le lecteur qui n’aurait pas lu tel ou tel comics (par contre les spectateurs auront une référence à Thor Ragnarok avec une allusion aux mitrailleuses de Skurge). En ce qui me concerne, je n’ai pas été perdu même si j’ignorais qui était le personnage de Zelma. Son rôle dans l’histoire est suffisamment clair pour comprendre l’intrigue en cours sans avoir à se référer à des numéros où elle apparait.

Idem pour Sentry dont je n’avais qu’une vague connaissance. C’est en cela que l’on peut voir une réelle qualité d’écriture. L’auteur ne multiplie pas les références pour livrer un récit à la fois simple et complet. Dommage que la partie graphique ne soit pas du même niveau. Je ne suis pas particulièrement fan du trait de Gabriel Hernandez Walta, dont le style se rapproche John Romita Jr pour certains choix de cadrage et de proportions de personnages, mais ça n’a en rien gâché ma lecture.

Les chapitres de ce premier tome s’enchainent assez vite jusqu’à la révélation finale et la raison pour laquelle Loki a hérité du Sanctum Sancturum. Le dieu de la malice étant de nature à tromper son monde, j’ai trouvé la justification de ses actions assez bien amenée. Cela en devient même bénéfique pour Steven qui a pu être endurci pour affronter les épreuves qui l’attendent dans le second tome.

Toutefois, cet arc narratif se suffit à lui-même, même s’il tease de futures menaces. Surtout que, tel un tour de passe-passe de Loki, j’ai eu l’impression d’avoir été trompé sur la marchandise. En effet, à l’image de Jane Foster en Thor que l’on peut croiser, je m’attendais à ce que ce changement d’identité perdure un peu plus longtemps. Ce n’est évidemment pas le cas et c’est bien dommage tant il y avait là un potentiel à explorer.

Comme l’indique la couverture du tome 2, Steven retrouve donc sa cape rouge et tout ce qui va avec. Mais ce qui interpelle surtout sur la couverture, c’est le sous-titre « Damnation 2 ». Cela aurait été logique si le premier ne s’était pas appelé « Le dieu de la magie ». Et pour cause, il faut avoir lu Secret Empire, chose que je n’ai pas faite. Pas encore. Heureusement, et comme pour le premier tome, un rappel des faits m’a aidé à me repérer sans passer par la case rattrapage de lecture.

Que ce soit sur grand écran ou en comics, l’univers Marvel est un véritable puzzle narratif, mais j’ai apprécié ici le fait de ne pas avoir à multiplier les ouvrages pour comprendre. Strange se voit donc accompagner de son chien fantôme pour son nouveau défi qui consiste à ramener Las Vegas à la vie. Or, en même temps il ramène le démon Mephisto qui l’emprisonne dans la ville du vice. Le sorcier doit alors négocier son départ lors d’une partie de poker peu commune.

D’autres héros viendront lui prêter main-forte dans ce qui se transformera en évasion. Mais plus que cette profusion de personnages, c’est surtout le fonctionnement de la magie qui m’a intéressé. À de multiples reprises, Strange n’arrête pas de dire qu’il y a toujours un prix à payer lorsque l’on use de la magie. Une manière de dire que chaque acte à ses conséquences et l’on en a un aperçu lors d’une page qui recense quelques exemples.

Les aliments qui se transforment en cendre dans la bouche, recevoir un coup après en avoir porté un… C’est beaucoup plus parlant et ça permet de voir dans chaque sort un retour de bâton pour le héros, et non un feu d’artifice visuel. D’ailleurs, les dessins changent de main avec Niko Henrichon pour l’histoire principale et Frazer Irving pour l’épilogue. Les deux ambiances sont très différentes, mais les artistes sont utilisés à bon escient pour mettre en valeur le récit qui leur incombe.

Le dernier chapitre voit Spider-Man faire une petite apparition tandis qu’un nouveau départ se profile pour le Doctor Strange. Une lettre de l’auteur vient conclure son run en mentionnant un passage de relai avec le scénariste Mark Waid. À voir ce qu’il fera du personnage et si je me laisserai tenter par sa vision. Celle du premier tome de Old Man Hawkeye était déjà bien installée grâce à Mark Millar puisque cette version de l’archer correspond à celle que l’on a pu voir dans Old man Logan.

Un comics que j’avais adoré pour son ambiance post-apocalyptique que l’on retrouve ici entre les mains d’Ethan Sacks au scénario et Marco Checchetto à la partie graphique. Ce dernier n’est pas Steve McNiven qui avait fait un boulot incroyable pour donner vie à cet univers en décrépitude, mais le dessinateur s’est plutôt bien approprié les codes. De plus, son style est suffisamment proche de McNiven pour faire illusion dans la continuité visuelle.

Un prolongement qui n’en est pas vraiment un puisque l’histoire se passe 5 ans avant Old Man Logan. Clint Barton n’est pas encore aveugle, mais il sait que son temps lui est compté avant de perdre la vue. J’ai trouvé ce futur handicap assez motivant, plus qu’ironique étant donné son pseudo, pour reprendre du service. C’est là une bonne raison pour partir à l’aventure afin de voir une dernière chose qui nous tient à coeur avant la fin du compte à rebours.

C’est donc un humain dans toute sa fragilité que l’on va suivre, et aussi dans ses plus bas instincts. Très judicieusement intitulé Oeil pour oeil, ce premier tome va mener Hawkeye sur les terres perdues pour aller à la rencontre de cette faune qui y a élu domicile. L’occasion de voir pas mal de guests dont Venom qui sera sur les traces de l’archer. Marco Checchetto nous gratifie d’ailleurs d’une superbe planche où le symbiote prend possession de son hôte.

Ce comics n’en fera pas autant à mon égard puisque même si j’ai apprécié ce retour dans cet univers en décrépitude, ce cadre reste dépendant d’Old Man Logan. Difficile donc de s’y amuser sans créer d’incohérences. Malgré tout, je lirai tout de même le second tome, ne serait-ce que pour avoir le fin mot de cette vendetta qui anime l’un des derniers héros de ce monde. Enfin, entre autres puisque dans la même gamme il existe également Old man Quill qui m’intrigue beaucoup.

En tout cas, les sens d’Hawkeye sont plutôt malmenés sachant que dans la série du MCU qui porte son nom, c’est l’ouïe qu’il commence à perdre. Et du passage des cases de comics au petit écran, Moon Knight a également beaucoup perdu. Surtout en qualité. C’est un personnage que je connaissais assez peu et que je réduisais souvent au Batman de chez Marvel. À la lecture de Moon Knight tome 1: bienvenue en nouvelle Égypte, il s’avère que c’est un peu plus complexe que ça.

Une complexité que n’a pas réussi à retranscrire son premier passage à l’écran au regard de ce que j’ai pu lire. À titre d’exemple, les scènes dans l’asile, que l’on peut voir dans quelques épisodes, s’inspirent de ce tome et l’on peut voir à quel point elles ont été aseptisées. Même sort réservé à la mythologie égyptienne qui est ici bien plus développée et se confond avec le monde moderne pour un mélange détonant. Tellement que j’aimerais beaucoup voir Enki Bilal donner sa vision de ce personnage.

Sa trilogie de Nikopol est déjà porteuse de ce mélange des genres et des cultures qui pourraient parfaitement convenir à ce héros, aussi obscur que son costume est immaculé. Mais le dessinateur en charge, Greg Smallwood, parvient tout de même à retranscrire la folie ambiante de cet asile au croisement des réalités. Sur un script de Jeff Lemire, il parvient à rendre cette aliénation palpable jusque dans un dernier chapitre complètement psychédélique, où il cède sa place à d’autres illustrateurs pour appuyer cette thématique.

Malheureusement, ce n’est pas la première fois qu’un héros est enfermé dans un asile pour le faire douter de sa condition. En tant que Batman de chez Marvel comme je le disais plus haut, cette aventure de Moon Knight souffre plus de la comparaison avec Arkham Asylum que des hallucinations qu’elle met en scène. Mais le run de Jeff Lemire s’étend bien au-delà de ce premier tome malgré une dernière page se concluant par fin? En ce qui me concerne, je m’interroge également sur mon implication dans les tomes suivants.

J’ai beau être passionné par l’écriture, c’est surtout le fait de raconter une histoire qui m’intéresse le plus. C’est pourquoi je ne me tourne pas seulement vers la littérature lorsqu’il s’agit de trouver des sources d’inspiration, mais aussi vers le cinéma, les séries télé, les comics, et bien sûr les jeux vidéo. C’est un médium dont les possibilités scénaristiques sont poussées à leur paroxysme afin de pouvoir satisfaire la liberté des joueurs, et les choix qu’ils font lors d’une partie.

Si du côté du cinéma et de la télévision de multiples ouvrages se proposent de donner la parole aux créateurs, il en existe très peu sur ceux qui écrivent pour ce média vidéoludique. Peut-être parce qu’eux-mêmes ont du mal à se définir en tant que tel d’après l’ouvrage Les raconteurs d’histoires: les mille visages du scénariste de jeu vidéo écrit par Pierre William Fregonese. Entre les auteurs à proprement parler, les narratives designers, les writers, les leadwriters… Il est difficile de s’y retrouver tant et si bien que l’on a l’impression que chacun se définit selon son propre ressenti.

C’est ce que confirmera l’un des artistes interrogés pour l’occasion, au risque de donner une image assez floue de la profession. À partir de là, cet essai a perdu en intérêt au fur et à mesure de ma lecture. À cela, il faut ajouter que cet ouvrage est l’un des seuls dans sa catégorie, ce qui pour moi a été à la fois une bonne et une mauvaise chose. Une bonne, car cela offre un éclairage sur les auteurs qui évoluent dans ce milieu, une mauvaise, car avant de pouvoir mettre la main dessus, je m’étais déjà pas mal renseigné sur le sujet faute de livre digne de ce nom.

De ce fait, je n’y ai pas appris grand-chose parmi les différentes prises de parole des intervenants. Malgré tout, les derniers chapitres ont relevé des questions pertinentes qui auraient mérité à être développée dans un ouvrage entier. Je pense notamment au fait que les studios ont tout intérêt à ne pas miser sur un unique auteur sous peine de ne pouvoir s’en détacher. Une fois chose faite, il est difficile pour eux de s’en désolidariser, pour une quelconque raison, sans que les fans de la première heure ne se disent que l’auteur en question a été dépossédé de sa création.

Cela s’est vérifié avec Hideo Kojima lorsqu’il a quitté Konami et a donc laissé derrière lui la saga Metal Gear qu’il a initiée. Mais même en vendant cette licence sur le nom de son créateur, cela reste extrêmement réducteur pour l’équipe qui l’entoure. Eux aussi sont à l’origine de nombre d’idées comme en atteste le making of de Metal Gear Solid 2: sons of liberty et la fameuse boite à idées que l’on peut voir. Comme le fait très justement remarquer l’auteur de cet essai, cela revient à redéfinir la notion d’auteur au sein d’un travail d’équipe.

Qu’il s’agisse de Michel Ancel, Ken Levine ou encore Fumito Ueda qui sont de véritables stars dans le milieu, il est important de savoir où s’arrête leur influence en tant que créateurs. Même s’ils ne sont pas crédités en tant que scénaristes. Ce sont là des questionnements bien plus intéressants et sur lesquels l’auteur de cet ouvrage ne s’attardera que vers la fin, et sans vraiment y répondre. À l’issue de ma lecture, ma déception fut telle que je n’ai pu m’empêcher de renommer ce livre Les racoleurs d’histoires.

Après avoir refait le premier jeu une seconde fois, afin de reprendre mes marques avec l’univers créé par Arkane Studio, je me suis attelé à Dishonored 2. Avant de vite le délaisser pour un autre jeu. En effet, dès les premiers niveaux, j’ai ressenti le besoin de m’éloigner pour mieux y revenir le moment voulu. Une trilogie Tomb Raider plus tard, j’ai pu me replonger dans cette ambiance très particulière et avec du recul, j’ai compris ce qui m’avait fait prendre mes distances: la narration.

Une notion qui fait défaut sur plusieurs aspects du jeu, à commencer par l’utilisation de motion comics. Une chose qui était déjà dans le premier opus et que l’on retrouve ici dans un souci de cohérence. Moi qui étais ravi de faire un titre conçus pour la Playstation 4, et non un remaster comme le précédent, on ne peut pas dire que ces images légèrement animées tirent parti de la puissance graphique de la console. C’est d’autant plus rageant lorsque l’on voit les cinématiques qui ont servi à promouvoir ce deuxième épisode.

À cela, il faut ajouter un autre élément: la collecte d’informations. Hérité de Dishonored premier du nom, c’était là un défaut que j’espérais voir rectifier dans cette suite. Notre chemin est donc toujours parsemé des sempiternelles lettres à lire afin de mettre à jour le background de l’histoire et des personnages. Chaque missive m’a fait souffler d’exaspération à l’idée de devoir parcourir des paragraphes et des paragraphes… Quand je veux lire un livre, je lis un livre. Quand je souhaite jouer à jeu vidéo, je ne veux PAS lire un livre.

La règle du show don’t tell n’est donc pas respectée en grande partie. Pourtant, par moment, les développeurs ont fait l’effort d’inclure une voix off en guise de pensée ou d’avoir recours à un audiographe. C’est bien mieux que d’être coupé dans l’exploration par de la lecture. Certes, cela enrichit la mythologie de cet univers, mais ça provoque aussi l’ennui. Un état d’esprit que j’ai ressenti durant une bonne partie de l’aventure, faute de nouveautés tout au long de mon périple.

Par là, j’entends le fait de renouveler le plaisir de jeu. Cela passe par un rebondissement, un nouvel environnement, une révélation, trouver une nouvelle arme, acquérir un pouvoir, un ennemi jamais vu auparavant… Pour ma part, j’ai grandi avec des jeux où la progression était récompensée par de la nouveauté. Là, ça n’est pas le cas. Il faut acquérir des items pour acheter ou améliorer l’arsenal dont on dispose déjà. Et cela passe par la recherche de runes et autres charmes d’os, le plus souvent lors de quêtes annexes tout aussi ennuyeuses.

Il faut donc passer par beaucoup d’étapes pour espérer voir de la nouveauté. Je dirais même qu’il faut la mériter. Et puis, de temps à autre, le gameplay s’impose de lui-même pour proposer une expérience différente au joueur. C’est notamment le cas lors du septième niveau, sur neuf tout de même, où l’on fait l’acquisition d’un pendule temporelle. Cet engin permet non seulement de voir le passé, en parallèle du présent, mais aussi de s’y rendre. Là-bas, nos actions ne seront pas sans conséquences sur notre présent si l’on tue quelqu’un.

Un procédé en temps réel, calqué sur le même principe que la technologie que l’on peut voir dans le film Déjà vu, qui redonne de l’intérêt à notre quête. Cette dernière est bien sûr motivée par la vengeance, peu importe que l’on incarne Corvo, ou sa fille Emily. L’accent ayant été particulièrement mis sur ce personnage lors de la promotion, le choix n’en est pas vraiment. Sauf pour les inconditionnels de Corvo. Mais il serait dommage de se priver d’incarner un protagoniste différent de celui avec qui on a déjà passé une bonne dizaine d’heures.

J’ai donc opté pour Emily, que l’on peut tester lors d’une séquence d’initiation pour voir toute la panoplie de mouvements qui s’offre à nous. Et ça ne sera pas de trop pour affronter l’impératrice Delilah Caldwin. Elle vient réclamer le trône de sa défunte soeur non sans trouver une forme de résistance sur sa route. Corvo se retrouve donc changé en statue de pierre tandis qu’Emily est enfermée en attendant son exécution. Une évasion plus tard, un autre choix s’offrira à nous: accepter ou refuser la marque de l’Outsider.

Autant dire que cela correspond plus à un mode de difficulté qu’à une véritable option scénaristique. Après vérification, cette décision n’offre pas de cheminement différent dans l’aventure, si ce n’est d’autres dialogues et de se priver du fun d’avoir des pouvoirs fournis par l’Outsider. Et à quoi bon en réfréner leur utilisation en mode furtif? Encore une fois, c’est un faux choix et seules vos statistiques en fin de niveau en seront impactées. J’ai donc clairement effectué les missions en mode rentre-dedans. 

C’est le principe d’un jeu vidéo que de pouvoir faire des choses que l’on ne pourrait se permettre dans la vie de tous les jours. Comme tuer quelqu’un par exemple. Et de ce côté-là, les mises à mort, proche des fatalités de Mortal Kombat, sont assez gores. Ces éliminations ultra-violentes et sanglantes sont vraiment impressionnantes en vue subjective. Tout ça pour dire que je suis déjà quelqu’un de discret dans mon quotidien, ce n’est pas pour l’être à nouveau une fois la manette en main. Mode furtif: très peu pour moi.

Pourtant, je dois avouer que les pouvoirs à notre disposition pour ses phases sont assez cool. J’y ai eu recours lorsque je ne pouvais pas faire autrement, et j’ai adoré prendre la forme d’une ombre pour ramper au sol. Mais les déplacements se font aussi en se téléportant d’un endroit à un autre. En ce qui concerne Emily, le clignement du premier opus a laissé place au Far reach. Cela se traduit par une sorte de liane qui se matérialise, dans le style visqueux de Venom, et nous attire vers notre destination.

L’effet visuel qui accompagne cette action donne alors l’impression de transplaner comme dans Harry Potter. Mais le fournisseur de ces joyeusetés n’est autre que l’Outsider. Chacune de ses apparitions est un véritable régal pour les yeux grâce au décor dans lequel il évolue: le grand vide. Un environnement fantasmagorique absolument sublime et source de bien des trips visuels. Une architecture avec laquelle ont du mal à rivaliser le reste des niveaux.

Le manoir mécanique a bien retenu mon attention, pour son côté labyrinthe en perpétuel mouvement, mais la surprise de cette découverte avait été divulguée dans un trailer. Malgré tout, l’ambiance reste bien plus lumineuse que dans le premier. On évolue beaucoup plus à la lumière du jour et dans des espaces un peu plus exotiques, toutes proportions gardées. En cela, la clarté de Karnaca, ville portuaire, tranche radicalement avec les couleurs ternes de Dunwall.

Même s’ils sont toujours présents, mais moins nombreux, les rats de la peste ont laissé place à des insectes volants tout aussi charmants dans leur bruitage. Il faut alors incendier leur nid pour se débarrasser de cette nouvelle plaie. Les autres ennemis nécessiteront bien plus d’attention de notre part, surtout les soldats mécaniques. Sorte de général Grievious construit en série, ils m’ont donné pas mal de fil à retordre à l’image des Tallboys du premier volet.

Pour ce qui est de la grande menace du jeu, Delilah étant une sorcière, elle a rameuté toute sa clique pour défendre ses intérêts. Il faut donc gérer les téléportations intempestives de ses sbires avant un éventuel corps à corps. Bien qu’il ne prenne pas part au combat sur le terrain, on pourra néanmoins compter sur quelques amis, dont Meagan Foster. C’est elle qui nous permettra de fuir Dunwall et prendre le large sur son navire qui sera le principal point de ralliement après chaque mission.

Ce personnage secondaire, mais non moins utile, sera amené à prendre de l’importance puisqu’il sera jouable dans La mort de l’Outsider. Il s’agit du dernier jeu en date de la saga Dishonored. Le fait qu’il ne soit pas numéroté le raccorde directement à ce deuxième opus, mais ce n’est pas pour autant que je vais enchainer avec. J’ai retenu la leçon entre le premier et celui-ci, je vais donc diversifier un peu les univers vidéoludiques dans lesquels je m’investis.

Cet éloignement de la franchise ne remet pas en cause la qualité de Dishonored 2. Malgré ses nombreux défauts que j’ai soulignés, et auxquels viennent s’ajouter quelques ralentissements sans que cela ne soit gênant, cela reste un excellent jeu. Même les temps de chargement, beaucoup trop longs entre deux parties, sont rentabilisés par toute une série de conseils que l’on peut faire défiler pour patienter. Ou comment joindre l’utile au désagréable.

L’univers de Dishonored est unique en son genre dans le paysage du jeu vidéo, il est juste dommage de ne pas avoir pensé sa narration de manière plus limpide. Ou en tout cas de ne pas l’avoir rectifié pour ce deuxième opus. Tous ces moments de lecture devant des lettres, où j’ai survolé des paragraphes en diagonales, m’ont surement fait rater de précieuses informations et c’est regrettable. Surtout que la licence s’est depuis déclinée au format littéraire avec L’homme corrodé et j’en passe.

Cela ne m’a pas empêché de progresser dans l’aventure, mais j’aurais aimé m’immerger un peu plus dans l’extension de ce monde sans avoir à passer par une compilation de correspondances. Il y a là des jeux de pouvoir digne de Game of Thrones, souligné par une musique dans la lignée de la série Sherlock, qui donne à Dishonored un charme certain. Sans trop y croire, j’espère que cette narration hasardeuse, bien qu’approprié au contexte de l’histoire, sera rectifiée dans le suivant.

Il y a de cela quelques jours, la série Obi-Wan Kenobi a commencé sa diffusion et se poursuivra chaque mercredi jusqu’à la fin du mois. Je serai évidemment au rendez-vous pour voir le retour d’Ewan McGregor dans le rôle du célèbre Jedi. Et ça ne sera pas la seule chose qui provoquera un sentiment de nostalgie dans les prochaines semaines.

En effet, à l’heure où j’écris ces lignes, je n’ai pas encore vu Top Gun: Maverick, mais ce film fait partie de ceux que j’attendais avec impatience. Ce mois de juin va également être rythmé par les sorties d’autres blockbusters: Jurassic World: le monde d’après et Buzz l’éclair. Des franchises avec lesquelles j’ai grandi et dont j’espère que les nouveaux opus seront tout aussi réussis que les originaux.

À défaut, ça sera au moins l’occasion de profiter de la climatisation des salles de cinéma. On a déjà pu avoir un avant-goût de l’été avec une vague de chaleur durant plusieurs jours en plein mois de mai. Je compte donc bien profiter de la fraicheur avant l’inévitable canicule. Avant d’avoir une humeur à fleur de peau.

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *