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« Spider-man: into the Spider-verse » de Peter Ramsey, Bob Persichetti et Rodney Rothman

« SPIDER-MAN: INTO THE SPIDER-VERSE » VS PROCRASTINATION

Voir Spider-Man intégrer le Marvel Cinematic Universe était une chose que je croyais inimaginable. Après avoir bataillé pendant des années pour démêler la toile juridique dans laquelle était empêtrée le personnage, au point d’empêcher un cinéaste comme James Cameron d’en faire la première adaptation cinématographique, je n’ai jamais compris l’intérêt que pouvez avoir Sony à partager les droits qu’ils avaient si durement acquis. Même encore maintenant, j’ai du mal à concevoir comment un tel deal a pu être conclu tout en sachant la marque que représente l’homme-araignée. La popularité de ce dernier n’est plus à prouver et tout comme pour Batman chez DC Comics, Spidey est un personnage tellement ancré dans l’imaginaire collectif, qu’il peut se permettre d’évoluer en dehors de tout univers étendu. 

Son monde est suffisamment vaste pour qu’il puisse s’y épanouir sans faire appel à d’autres super-héros de la maison des idées. Ou d’une autre écurie, puisqu’il n’est pas rare de voir les néophytes se tromper sur l’appartenance de tel personnage à tel éditeur. Et c’est tout à fait compréhensible étant donné les catalogues plus que fournis de super-héros se comptant par dizaine de milliers. Mais Spider-Man n’est pas un, il est multiple et c’est cette notion qui lui permet de construire tout un univers connecté autour de sa propre personne, comme le prouve ce premier film d’animation qui lui est consacré. Plus que ça, en utilisant ce format animé, Sony touche l’essence même des comics pour en proposer une transposition presque littérale.

Il s’agit là de la suite logique puisque le cerveau n’a plus à faire la transition d’une case à une autre pour voir une action s’accomplir. Si l’on peut résumer l’animation à un défilement de 24 images par seconde, alors là on est devant le feuilletage frénétique d’une bande-dessinée par un fan. Avec ce type de rendu, mélangeant le classicisme du pop art et un style moderne, Spider-Man: into the Spider-verse se révèle être un nouveau modèle à suivre en termes de représentation de super-héros à l’écran. Cette totale liberté artistique, dans le prolongement du matériau d’origine, permet d’utiliser le design kitsch d’un personnage sans craindre la faute de gout. Si ça a fait ses preuves en comics, alors il y a de fortes chances que cela passe l’étape suivante qu’est l’animation.

Autre avantage lié à ce système de production: cela permet de s’affranchir de toute une logistique interne contraignante. Ainsi, on peut dire au revoir aux contrats d’acteurs qui font faux bond pour ne pas avoir eu d’augmentation, ou des conflits d’agenda dû à leur popularité croissante. Ici, il n’est question que de doublage, avec des comédiens qui certes contribuent à donner du relief et une identité à des personnages fictifs, mais dont le remplacement choque plus qu’une voix différente. Surtout selon les pays où la langue diffère. Mais ce n’est pas pour autant que Sony a fait appel à des anonymes puisque la grande majorité des doubleurs ont déjà travaillé pour le MCU, ou un film de l’univers Marvel, et pour les autres ce n’est surement qu’une question de temps.

Ainsi, on retrouve Hailee Steinfeld (Kate Bishop dans la série consacrée à Hawkeye), Mahershala Ali (Blade), Brian Tyree Henry (Phastos dans Les éternels), Kathryn Hahn (Aghata Harkness dans Wandavision), Liev Schriber (Dent de sabre dans X-men Origins: Wolverine), Nicolas Cage (Ghost Rider) ou encore Oscar Isaac (Moon Knight). Ils incarnent respectivement Spider Gwen, Le rôdeur, le père de Miles, Docteur Octopus, le caïd, Spider-Man Noir et Miguel O’Hara alias Spider-Man 2099. D’autres doubleurs issus de la concurrence que représente DC viendront également se joindre à ce casting vocal de qualité en la personne de Zoé Kravitz et de Chris Pine. Ce dernier, en tant que Spider-Man, passera le flambeau au véritable héros de cette histoire, malgré la profusion de personnages: Miles Morales.

Doublé par Shameik Moore en version originale, il assistera à la mort de son héros, mais verra une autre version de celui-ci lui servir de mentor suite à l’ouverture du multivers par le Caïd. En effet, ce gamin a lui aussi été mordu par une araignée qui lui a transmis le pouvoir de s’accrocher aux murs, de donner des décharges électriques et de devenir invisible. Ces dernières facultés sont différentes de celles que l’on retrouve chez l’homme-araignée que nous connaissons, mais qui offre de nouvelles perspectives réjouissantes. Avant de parvenir à la totale maitrise de ses nouveaux dons, Miles devra apprendre les ficelles du métier aux côtés de Peter B. Parker, une version alternative dépressive et bedonnante. C’est Jake Johnson, notamment connu pour son rôle de Nick dans la série New girl, qui lui prête sa voix et sa décontraction. 

Après une brève rétrospective de son parcours, durant lequel on peut voir des allusions à la saga de Sam Raimi, il fait irruption dans la vie de Miles Morales de la plus drôle des manières. S’en suivront une explication des enjeux et une première mission pour cet apprenti homme-araignée. C’est à l’issue de ce premier travail en tandem que celui-ci s’agrandira pour se transformer en trio, avec l’arrivée de Gwen Stacy, puis en groupe avec la venue du Spider-Man Noir, Spider-Ham (croisement entre le Spider-cochon des Simpsons et Mr Mxyztplk avec sa capacité à briser le quatrième mur. C’est notamment le cas dans son court-métrage qui est une préquelle à son apparition dans Into the Spider-verse) et Peni Parker (au design manga et avec son mécha rappelant Baymax). 

Tous viennent d’un endroit différent du multivers et leurs jours sont comptés s’ils ne retournent pas rapidement dans leur dimension d’origine. Seul Miles est là où il doit être et pourtant, il peine à prendre confiance en lui pour endosser le costume de Spidey. Cette origin story du personnage, créait par Brian Michael Bendis dans les pages de Ultimate Spider-Man, coïncide avec la rencontre d’autres versions du personnage pour montrer à quel point tout le monde peut prétendre à ce titre. Le fait que cette nouvelle incarnation soit noire de peau est une idée qui avait déjà été évoquée lorsque Todd McFarlane était en charge du titre dans les années 90. À travers quelques planches, le scénariste / dessinateur avait alors traité la thématique du racisme en faisant sous-entendre que Spider-Man était noir sous son masque, face à un raciste interloqué par cette révélation.

Le fait qu’il soit recouvert de la tête aux pieds par son costume permet ainsi de renforcer l’identification auprès du public qui peut s’y projeter. Cela participe à rendre le personnage universel, mais surtout terriblement humain. Un procédé similaire à Batman dont je suis fan et dans lequel je me retrouve. En effet, tout le monde peut devenir cet homme chauve-souris, à condition d’avoir une petite fortune à disposition et de pousser ses capacités dans leurs retranchements. En opposition à cette vision de l’être humain qui décuple ses forces, Spider-Man met plutôt en avant ses faiblesses afin de susciter l’empathie du spectateur. En exploitant les extrêmes, ces deux icônes permettent de se reconnaitre selon d’où l’on vient, et où l’on va.

Les deux héros sont complémentaires (jeune / adulte, pauvre / riche, lumineux / sombre, bavard / mutique…), mais c’est aussi par son physique que Spider-Man se révèle en un miroir. Ainsi, il n’est pas rare de voir son costume, fait main qui plus est, devenir une couleur de peau à part entière lorsqu’il met par-dessus un bonnet, un gilet, un short ou encore une veste à capuche comme le fait Miles. Des couches de vêtements supplémentaires loin de la tenue de combat, et plus proche d’un lecteur ou d’un spectateur. Une particularité vestimentaire qu’il partage également avec Deadpool, toujours prompt à rajouter un accessoire à son look. Un côté décalé, cultivé par Slade Wilson, que l’on retrouve dans l’humour complètement méta.

Bien que le mercenaire à la gâchette facile ne soit pas de la partie dans cette histoire pour des questions évidentes de droits, on a vraiment l’impression qu’il a pris le contrôle du film. Son esprit déviant plane sur l’ambiance globale ainsi que dans la manière de raconter le récit, mais ce ton ironique on le doit surtout à Phil Lord. Bien que ce dernier serait parfait pour écrire et mettre en scène une aventure de Deadpool au cinéma, en compagnie de son compère Chris Miller avec lequel il a réalisé le diptyque de 21 Jump Street (et s’être fait virer de la réalisation de Solo: a Star Wars Story), il officie ici en solo et au poste de scénariste. 

Pour donner vie à cette folle histoire de multivers, il n’y aura pas moins de trois réalisateurs: Bob Persichetti, Rodney Rothman et Peter A Ramsey. Trois visions différentes sans pour autant que l’on ne constate d’incohérences dans l’enchainement des plans et des scènes. Tout le monde semble parfaitement sur la même longueur d’onde, ou dépendant de la même drogue, pour avoir été aussi raccord dans ce délire. Mis à part Rothman, qui est aussi co-scénariste, les deux autres ont déjà oeuvré dans le cinéma d’animation. L’expérience de Persichetti n’est plus à prouver dans le domaine avec en vrac, et à des postes différents, Le chat potté, Shrek 2, Wallace et Gromit, Le Petit Prince, Monstres contre Aliens,  Hercule, Tarzan, Fantasia 2000, Kuzco

Un CV qui en impose et même si celui de Ramsey est loin d’être aussi conséquent, son influence semble s’être fait plus ressentir. C’est en 2012 qu’il se fait connaitre avec Les cinq légendes, produit par rien de moins que Guillermo Del Toro, et dont l’histoire fait écho à celle de Miles Morales. Celui-ci n’est pas si différent de Jack Frost, un adolescent doué de pouvoir et faisant partie des Gardiens. Du moins, ces derniers tentent de l’intégrer à leur groupe composé du père Noël, de la fée des dents, du marchand de sable et lapin de Pâques, dans le but d’affronter la menace commune que représente Le croquemitaine. Un regroupement de personnalités très différentes, mais pareilles à celles qui graviteront autour de ce Spider-Man en devenir.

Sur un schéma similaire d’apprentissage et d’épreuves, Peter Ramsey prend la tête du trio de réalisateurs pour s’imposer comme celui ayant le plus de points communs avec ce projet. De plus, en tant qu’afro-américain, le personnage de Miles Morales est loin d’être étranger au cinéaste, au point d’y voir des ressemblances frappantes. En effet, le héros a beau être un personnage dessiné de toute pièce, il dessine aussi lui-même dans un carnet. Un détail qui n’est pas sans rappeler le background de Ramsey lorsqu’il oeuvrait en tant que storyboarder et illustrateur de production sur rien de moins que Predator 2, Independance Day, Fight club ou encore AI: intelligence artificielle

Des films populaires certes, et de qualités différentes, mais dont la connaissance permet de porter un autre regard sur son travail en tant que réalisateur. Sans pour autant savoir quelle idée de mise en scène est à mettre au crédit de ces trois co-réalisateurs, il en ressort une libération de la caméra de tous les instants. Aérienne dans les scènes de voltige, en suivant les tisseurs dans leurs circonvolutions les plus folles, ou jouant avec les horizontales et les verticales, la réalisation fait preuve de créativité même lors de simples échanges entre deux personnages. Une inventivité de tous les instants rendue possible grâce à une gravité dont les protagonistes arachnéens peuvent se soustraire.

Cela donne lieu à des plans assez dingues, à base de cadrages acérés et une animation ultra dynamique. Les événements s’enchainent alors avec une rapidité folle, tout en restant parfaitement compréhensibles. Into the Spider-verse ne fait clairement pas partie des productions qui usent et abusent tellement du ralenti que l’on se dit que si toutes les images défilées à une vitesse normale, ces films auraient une durée bien plus réduite. Là, c’est complètement l’inverse tant il privilégie la vitesse au point qu’en 1h40, on a l’impression d’avoir vu un long-métrage extrêmement dense. Sensation multipliée par l’utilisation du split screen à certains moments, en plus de rappeler les cases de comics.

Cet héritage du neuvième art, déjà utilisé par Ang Lee sur la première adaptation de Hulk, n’est pas le seul élément que l’on retrouve ici avec succès. À la frontière entre le motion comics et l’animation traditionnelle, la narration n’hésite pas à intégrer à l’image des onomatopées ou encore les pensées de Miles, texte à l’appui. Visuellement, le character design et les textures opèrent un grand écart, entre l’ancien et le moderne, comme seul Spider-Man en semble capable. Ainsi, on retrouve la combinaison entre des poses arachnoïdes, sorties tout droit des planches de Todd McFarlane, et une esthétique très old school sans que le rendu n’en souffre.

Ce parti pris donne même un côté jeu vidéo à l’ensemble, sensation accentuée par la passion de Miles pour les graffitis. En effet, le jeu Jet Set Radio se revendique de cette même culture urbaine, en plus d’afficher des graphismes dans un style underground similaire. Du moins, ça l’était à l’époque dans le domaine vidéoludique et ça l’est ici pour celui de l’animation qui a vu ses codes complètement bousculés. Rien de tout cela n’est gratuit pour autant et s’intègre parfaitement avec l’univers de Spider-Man, et de New York par extension. C’est un terrain de jeu idéal pour un graffeur, et plus encore lorsque celui-ci possède les pouvoirs de l’araignée. C’est simple, lorsque j’arpente ma ville et que je me demande comment ont fait certains tagueurs pour atteindre des endroits inaccessibles ou trop en hauteur, maintenant je sais.

Mais comme l’indique le titre de Sega, la musique est une composante essentielle de Jet Set radio et il en est de même pour Into the Spider-verse. La bande-son s’intègre parfaitement aux images, mais certains moments ressortent plus que d’autres. Je pense notamment au thème du Rodeur qui arrive à retranscrire toute la menace que représente ce personnage lorsqu’il est en action. Mais le moment emblématique et vibrant d’émotion reste porté par le titre What’s up danger lorsque Miles exprime son plein potentiel en sautant d’un immeuble. Si le sens d’araignée est symbolisé par un frisson, alors j’en ai eu la chair de poule. Mieux, un électrochoc.

Il s’agit là d’une séquence où Miles prend confiance en lui et c’est là le principal discours du film. Ce n’est pas seulement un niveau de lecture, c’est aussi clairement énoncé de manière littérale lors d’une scène où un rassemblement de personnes costumées en Spider-Man rendent hommage à leur héros déchu. Comme Miles avant lui, j’ai parcouru les pages des comic books comme s’il s’agissait d’un mode d’emploi pour devenir un super-héros. C’est dans les pages de Spider-Man que j’ai appris à lire avant de comprendre que les informations contenues dans les bulles n’allaient pas me permettre d’adhérer aux murs ou de me construire un lance-toile.

Le message était plus subtil. Stan Lee, que l’on peut apercevoir en vendeur de costumes plein de sagesse, a toujours voulu mettre en avant l’humanité de Spidey plus que l’aspect fantastique, et c’est ce qui est retranscrit ici. Pour sa part, Miles Morales y voit un écho à la situation qu’il est en train de vivre, la découverte de ses pouvoirs, avec un numéro de bande-dessinée qui reprend les origines de Peter Parker. En ce qui me concerne et suite à cette déception enfantine de ne pouvoir m’accrocher au plafond, en suivant à la lettre les lettres formant ce que je prenais pour des instructions, j’ai comblé ma frustration en me tournant vers les jeux vidéo, avec Jet Set Radio donc, mais Spider-Man n’a jamais été bien loin. 

Shattered Dimensions, sorti sur Wii et Playstation 3, rappelle d’ailleurs beaucoup Into the Spider-verse dans son utilisation de quatre Spider-Men, pour autant de gameplay différent. On y prenait notamment les commandes du Spider-Man Noir, mais aussi de celui de 2099 que l’on voit ici dans une scène post-générique hilarante. Une version futuriste amenée à avoir plus d’importance dans la suite, Across the Spider-verse, en espérant que les artistes à l’oeuvre sur ce projet aient joué à Spider-Man: Edge of time, suite de Shattered Dimensions, pour s’en inspirer. En tout cas, ils ont joué à Marvel’s Spider-Man puisque l’on peut y voir le costume de cette itération vidéoludique entreposé dans une Spider-cave que ne renierait pas Batman.

Entre autres easter eggs, on peut aussi y apercevoir d’autres costumes alternatifs ou encore la Spider-mobile, pour les plus faciles à repérer. D’autres nous donnent l’impression de voir double comme cette Mary Jane qui ressemble trait pour trait à Emma Stones. Une référence plutôt bienvenue sachant que l’actrice rousse a dû se teindre en blonde pour les besoins du rôle de Gwen Stacy dans The Amazing Spider-Man. En guise de miroir inversé, il est dommage de ne pas avoir saisi l’occasion de faire de Spider-Gwen le portrait de Kirsten Dunst qui avait dû passer du blond au roux pour incarner Mary Jane Watson dans la trilogie de Sam Raimi. Peut-être qu’il y a une question de droit d’image derrière tout ça, et l’on revient donc à l’une des problématiques soulevées en introduction.

Ce fan service a un prix lorsqu’il puise son inspiration chez des acteurs en chair et en os. Leur participation à ce genre de blockbuster bride autant les tournages que cela ne met le public en extase. Pourtant, les stars ont perdu de leur importance par rapport aux personnages qu’elles interprètent aux yeux du public. Depuis sa transposition sur grand écran, Peter Parker a connu trois incarnations en la personne de Tobey Maguire, Andrew Garfield et dernièrement Tom Holland. Pour autant, il ne sera pas le dernier à prêter son jeu à cet être fictif sans que les spectateurs n’y trouvent à y redire. Tout le monde aura toujours sa version fétiche, mais au final c’est l’essence du personnage qui perdure à travers le temps.

Aussi doués qu’ils soient dans leur manière de donner vie à Spider-Man, c’est le personnage qui est devenu le plus important. Aussi grand que soit l’égo d’une star de cinéma, il est voué à s’éclipser devant des héros vieux de presque un siècle. Si un jour les acteurs sont amenés à disparaitre des plateaux de tournage, je pense que cela commencera par les comic book movies. Il est de plus en plus difficile de respecter les plannings de chacun pour faire en sorte que ces héros coexistent au sein de la même temporalité. L’animation, qu’elle soit photoréaliste ou totalement fantaisiste comme ici, reste le meilleur moyen d’expression pour faire vivre une bande-dessinée.

Désormais, il y a tellement de CGI dans ce genre en particulier, pour donner vie aux pouvoirs et aux exploits de ces êtres à part, que les productions live sont faites en grande majorité d’animations. C’est donc la suite logique de soustraire les acteurs de l’équation et il n’y a qu’à voir le climax incroyable d’Into the Spider-verse pour s’en convaincre. C’est généreux et ça justifie à lui seul l’utilisation du dessin pour exécuter ce genre de prouesses visuelles. Idem lorsqu’il s’agit de retranscrire des ennemis ayant la corpulence du Caïd ou la carrure de géant du Bouffon vert. Cela ne dénote absolument pas avec les autres designs aux proportions plus humaines.

Après un Spider-Man Cinematic Universe avorté avec le second Amazing qui teasait la venue des Sinister Six, Sony commence donc enfin à comprendre comment tirer profit de sa licence grâce à l’extension que propose le multivers. Renommé New Génération en France, c’est là un mauvais calcul marketing étant donné les proportions que sont en train de prendre ce concept de réalités parallèles dans le MCU avec la phase 4. Même si cette alliance inespérée entre studios a permis de voir mes rêves de gosse prendre vie, cette indépendance vis-à-vis de la maison (des idées) mère va permettre d’exploiter pleinement le monde de l’homme-araignée, à commencer par ses anciennes versions. Plus précisément celle des années 60 lors d’une scène post-générique qui promet un sacré voyage pour la suite.

Ayant grandi avec le dessin animé des années 90, j’espère que les scénaristes iront également rendre hommage à cette série télévisée chère à mon enfance. C’est d’ailleurs ces mêmes sensations que j’ai retrouvées devant ce nouveau Spider-Man: une invitation à porter le masque à mon tour pour voltiger à travers la ville. Contrairement à Peter Parker qui voyait ce don comme une malédiction, Miles Morales prend cela avec plus de libertés, plus d’insouciance. Il manie aussi bien les bombes de peintures que les lance-toiles, et il nous a gratifiés d’un graffiti géant sur un écran géant. Une toile de maitre qui s’expose au cinéma.

« SPIDER-MAN: INTO THE SPIDER-VERSE » WINS!

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