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« Stephen King Forever » de Christophe Fiat

« STEPHEN KING FOREVER » VS PROCRASTINATION

En tant qu’aspirant écrivain et fan de Stephen King je ne pouvais qu’être attiré par cet essai de Christophe Fiat. J’ai donc sauté sur l’occasion de voir mon auteur préféré être décortiqué d’autant plus que les ouvrages sur le maître de l’horreur ne sont pas légion, du moins en France. Seules les adaptations de ses ouvrages sur grand écran sont aptes à fédérer les auteurs pour s’attarder sur son oeuvre afin de profiter de l’engouement suscité par celle-ci. Loin d’être opportuniste, cet essai sortie fin 2008, ne profite d’aucune sortie notable à l’époque en terme de visibilité. 

Mais Stephen King étant ce qu’il est et les adaptations se faisant de façon cyclique, ce livre profite donc d’un regain d’intérêt avec les sorties successives de La tour Sombre, Simetierre, le diptyque Ça et bien d’autres séries télé tirées de son univers. « Forever », donc. Le titre, digne du cliché d’un tatouage, aurait du me mettre sur la piste quand à la qualité de ce que je m’apprêtais à lire. Au premier abord j’ai eu une sensation bizarre lors de ma lecture, les pages se tournent avec difficulté sans pour autant que le texte ne soit surchargé. Puis finalement je me rend compte que ce n’est pas le contenu qui me dérange (Pour avoir lu une partie de son oeuvre, je dois dire que je n’ai pas appris grand chose sur l’homme derrière les best-sellers), mais plutôt le style. On a affaire à une prose particulière que j’aurais bien du mal à décrire autant qu’à lire.

L’écriture est enfantine au possible, usant et abusant de phrases à rallonges ainsi qu’une utilisation intensive de la conjonction de coordination « et » formant des phrases s’étalant parfois jusque sur une page entière. Même l’objet de son analyse n’a jamais du se lancer dans d’aussi grandes tirades. Stephen King a toujours réussi à couper le souffle de son lecteur avec de purs moments de terreur, là il est parfois difficile de reprendre son souffle tant la ponctuation vient à manquer lors de ces phrases alambiquées. Toutes proportions gardées, cela m’a donné l’impression de lire un devoir d’écolier dont le sujet portait sur son artiste préféré. Une rédaction très scolaire dans son style qui part dans tous les sens mais qui a au moins le mérite de se lire rapidement. 

Par le passé, entre deux manuscrits, Stephen King a exercé le métier de professeur d’écriture créative et nul doute que la note aurait été salée si cette copie s’était retrouvée entre ses mains. Toujours est-il que cela s’est retrouvé entre les miennes et à l’issue de cette lecture, cet essai est une énigme. Je n’aime pas dire du mal des autres gratuitement et encore moins de ceux qui tentent des choses quitte à viser à coté. Mais là, lorsque je vois la difficulté à publier un livre en France, je me demande comment peut-on publier cela en l’état? Le livre ne semble avoir été ni relu ni corrigé par l’éditeur et lorsqu’arrive le moment des remerciements, cette liste me fait l’effet d’une énumération de tous les coupables qui ont laissé passer ça jusqu’à l’imprimerie.

Parmi les renseignements que j’ai pu glaner sur l’auteur en question sur la quatrième de couverture, ils font état de textes accompagnés d’une guitare électrique. Se décrivant comme un performer, je pense que Christophe Fiat aurait du exploiter cet aspect commun avec son sujet d’étude puisque lui aussi à fait partie d’un groupe de Rock. Un point commun qui aurait permis d’aborder un aspect différent et méconnu de cet auteur autre que sa réputation de maître de l’épouvante. Mais peu importe le regard extérieur, je pense que personne ne parlera jamais mieux du King que Stephen lui même. 

Outre « Anatomie de l’horreur » dans lequel il revient sur ses influences et ses références, dans son essai « Ecriture, mémoires d’un métier » il se livre sans retenu sur sa personne, ses addictions, ses trucs et astuces, ses faiblesses,… Il parle sans filtre et analyse son propre travail. Il n’est pas non plus avare en exercices pratiques ou conseils en tout genre, notamment l’un d’entre eux impliquant de lire de la mauvaise littérature afin de pouvoir voir là où les autres n’ont pas réussi et ainsi apprendre de leur erreur. Dans cette importance de se confronter à des mauvais livres, je doute qu’il faisait allusion à un essai / biographie sur sa propre personne.

PROCRASTINATION WINS!

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