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Transformers : en toute subjectivité

Rien ne se perd, rien ne se crée, tout se transforme. Ainsi, d’une gamme de jouets à une série animée, puis à une saga cinématographique, la licence Transformers n’a cessé de se transformer. Mais elle a aussi transformé le cinéaste Michael Bay, maintenant principalement connu pour cette licence. Tellement, que même les détracteurs de son cinéma sont forcés d’en reconnaitre les qualités face à ceux qui tentent de prendre sa relève.

La sortie de Transformers : rise of the Beasts ne viendra pas me contredire. C’est d’ailleurs l’occasion pour moi de revenir sur ces blockbusters afin d’en faire le contrôle technique.


1.Transformers : dark of the moon

À l’image des Pink Floyd et leur album Dark side of the moon, Michael Bay est entré à la postérité avec ce troisième Transformers. Ce blockbuster un monument du cinéma d’action, un climax à lui tout seul pour cette trilogie. Ainsi, ce ne sont pas moins de 2h30 d’action non-stop représentant l’aboutissement du cinéma de Michael Bay. Et après Steven Spielberg, il se verra même adoubé par un autre de ses maitres à penser, ou plutôt à filmer: James Cameron.

Ce dernier s’est invité lors de la promotion du film afin d’en vanter les mérites. Il faut dire que les deux cinéastes partagent une filmographie assez similaire. Et un certain gout prononcé pour les climax dantesques. Pour preuve cette guérilla urbaine absolument dingue où s’entremêlent robots et soldats, tandis que Cybertron renait de ses cendres. L’épiquerie à son apogée.

2.Transformers : age of extinction

Entre le troisième et ce quatrième opus, Michael Bay s’est accordé une pause loin de l’univers des Transformers pour tourner No Pain, No Gain. Et il en est revenu avec Mark Wahlberg en tête d’affiche. Dommage que le reste du casting n’ait pas suivi. Mais la présence de Marky Mark est déjà bien suffisante pour insuffler une ambiance Bad Boys comme l’a initié le cinéaste à ses débuts. De ce nouveau départ pour la franchise d’Hasbro, il en ressort une atmosphère plus adulte. Même si ça n’est qu’en apparence.

Derrière cette débauche de testostérone, on retrouve quelques notes d’humour de mâle alpha. Mais au jeu du qui à la plus grosse, les Transformers en sortent toujours vainqueurs. Mais ils pourraient bien tomber sur leur maitre avec un chasseur de primes, Lockdown, qui est justement aux ordres de leurs maitres. Ou plutôt leurs créateurs. Voilà qui change de Megatron en tant qu’opposant. Fort heureusement, les Autobots pourront compter sur les Dinobots pour faire monter le niveau en termes de spectacle démesuré. Et puis, l’association de dinosaures et de robots justifie à lui seul le visionnage.

3.Transformers

Aussi étonnant que cela puisse paraitre, Steven Spielberg et Michael Bay partagent une passion pour West Side Story. Plus étonnant pour le second que pour le premier au regard de sa filmographie. Une sensibilité artistique que l’on pourrait diviser en deux camps, comme dans cette comédie musicale, avec d’un côté les Jets et de l’autre les Sharks. Une opposition que l’on retrouve dans ce premier opus avec les Autobots et les Decepticons. Au centre de cette guerre, Sam Witwicky fera de son mieux pour ne pas se laisser marcher dessus. Littéralement.

Après des débuts au cinéma dans des seconds rôles, c’est avec cette franchise que Shia Labeouf accèdera au star system. Ce personnage en pleine crise d’adolescence, et donc en quête d’indépendance, croisera la route de Bumblebee avec qui il formera un duo inséparable. Une prouesse lorsque l’on voit toute cette machinerie animée à grand renfort d’effets spéciaux. Mais c’est l’émotion qui prédomine tout du long. Outre ces CGI qui n’ont pas vieilli par rapport aux productions actuelles, c’est cette touche d’humanité qui permet à ce film d’être toujours dans la course.

4.Transformers : the Fallen

Le déchu. Un sous-titre qui s’applique autant au méchant du film qu’au film lui-même. Entré en production en pleine grève des scénaristes, le scénario a été écrit en express sans espoir d’amélioration sur le tournage. Dès lors, il faut plus le voir comme un Transformers 1.5 qu’un Transformers 2. Heureusement, Michael Bay assure le spectacle à grand renfort d’explosions, de transformations, de blagues, et de money shot toujours plus épique pour emballer tout ça. 

5.Transformers : the last knight

Le dernier chevalier, mais aussi le dernier film pour Michael Bay. Le film de trop. Pas forcément pour le studio qui en redemande encore et encore, au point de vouloir faire de ce film le point de départ d’un univers partagé. Une ambition tout à fait compréhensible au regard du succès du MCU à l’époque, mais néanmoins très opportuniste dans sa démarche. 

Comme tous les autres opus, celui-ci s’est donc à nouveau fait dans la précipitation. Malgré l’organisation que demandent de tels blockbusters, cela ne s’était pas fait ressentir, jusqu’à maintenant donc. Michael Bay donne notamment l’impression de s’autosaboter entre légendes arthuriennes et nazis. C’est Megan Fox qui a du être contente, elle qui avait comparé le cinéaste à Hitler sur un plateau de tournage.

6.Bumblebee

À la fois préquelle, spin-off et reboot, cet opus avait tout d’un redémarrage pour la franchise. 

Préquelle car l’histoire se déroule en 1987 et permet de voir les origines du secteur 7, et donc de l’agent Simmons. Mais le scénario préférera se concentrer sur le colonel Jack Burns interprété par John Cena. Avec la voix de The Rock en VF. Un sacrilège pour les fans de catch.

Spin-off car comme son titre l’indique, cet opus se concentre uniquement sur Bumblebee. Ainsi, si Transformers premier du nom avait été assimilé à ET l’extraterrestre par la présence de Steven Spielberg en tant que producteur, cette comparaison est encore plus présente ici dans cette aventure solo.

Enfin, reboot car cet épisode ne tient pas compte des films de Michael Bay. En somme, il ignore cette continuité pour en créer une autre. La seule chose de positive là-dedans, c’est que les femmes ne subissent plus l’humour douteux du cinéaste. Et encore heureux puisque ce film met en scène une héroïne pour la première fois.

Mais elle hérite d’un love interest tout ce qu’il y a de plus dispensable. Le personnage de Mémo aurait pu être son frère que ça n’aurait pas changé grand-chose. C’est simple, si on le retire de l’intrigue, celle-ci ne s’en trouve pas bouleversée. Tout comme ce film si on le supprime de la saga.

7.Transformers : rise of the Beasts

Michael Bay a tellement imposé sa patte sur la franchise, que lorsqu’un nouvel opus est mis en scène par quelqu’un d’autre, il est impossible de ne pas imaginer le résultat que cela aurait pu donner entre ses mains. Et comme pour son prédécesseur, Rise of the Beasts n’échappe pas à la comparaison. Pourtant, le scénario a du potentiel en termes de spectacle, mais ça mise en image reste d’une platitude affligeante. Il en ressort un film d’action impersonnel, même pas divertissant. Michael Bay a placé la barre tellement haute que cette suite ne parvient même pas à atteindre le niveau du premier opus. Qui est sorti il y a plus de 15 ans tout de même.


À l’instar des X-men de la 20th Century Fox, la saga Transformers a une chronologie tout aussi foireuse. Mais là où les mutants avaient fait l’objet d’un reboot plutôt qualitatif, il n’en est rien pour les robots originaires de Cybertron. La faute à un manque de vision derrière la caméra. On peut reprocher ce que l’on veut à Michael Bay, entre son humour bas du front et ses blagues en dessous de la ceinture, mais personne ne lui arrive à la cheville en termes de spectacle. Par la force des choses, il est devenu le Optimus Prime de la franchise. Celui qui impose le respect par son savoir-faire. Souvent imité, jamais égalé comme vient de le prouver le dernier opus.

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