« UNDERWORLD 2: EVOLUTION » VS PROCRASTINATION
Bien souvent, lorsqu’un homme se trouve en tête d’affiche d’une oeuvre, les femmes qui ont le malheur d’interagir avec lui sont bien souvent réduites à des personnages purement fonctionnels. Entre la demoiselle en détresse ou le love interest, voir les deux en même temps, le choix est plutôt restreint. Sans parler du fait de mettre en avant des formes généreuses et autres attributs féminins aptes à satisfaire la gent masculine et son égo. Sexualisées et instrumentalisées, elles n’ont alors d’autres possibilités que de tourner autour de ce héros charismatique, inaccessible au premier abord, jusqu’à ce que leur amour devienne une évidence.
Ce genre de situation est tellement devenu la norme que la saga mettant à l’honneur un célèbre agent secret, connu sous le matricule 007, en a fait sa marque de fabrique avec ses James Bond Girls. Là, on entre dans la catégorie des femmes fatales qui usent de leurs charmes pour parvenir à leurs fins, ce qui est tout aussi mal reçu par le public concerné. Dégradant pour l’image de la femme à plus d’un titre, elles ne sont pas mieux loties lorsqu’elles sont au centre du récit. Pour preuve, un film comme Lara Croft: Tomb Raider met pourtant en avant une femme forte, tellement qu’elle en devient un garçon manqué face à son partenaire de jeu lorsqu’il s’agit de dévoiler ses sentiments.
Les exemples sont tellement nombreux qu’en 1985, un test a même été inventé afin de passer au crible ces oeuvres sexistes. Intitulé Bechdel, du nom de sa créatrice, ce contrôle consiste en trois questions. Simple en apparence, pourtant de nombreuses oeuvres ne parviennent pas à répondre par l’affirmative à chacune d’entre elles. En effet, certains bloquent dès la première interrogation qui est de recenser deux femmes par leurs noms. La deuxième question est de savoir si elles parlent ensemble et enfin la troisième, que leur sujet de conversation ne soit pas en rapport avec un homme.
Underworld premier du nom échouait à la troisième question tandis que le deuxième épisode ne passe même pas la première étape. Pourtant, ce second opus inverse le rapport de force entre homme et femme d’une manière assez flagrante. En effet, à l’issue du film original, Michael Corvin avait subi une transformation faisant de lui un être hybride entre vampire et loup-garou. Un personnage inédit donc, apte à être développé dans cette suite et qui pourtant reste relégué au second plan. Pire encore, ce personnage est traité exactement comme l’aurait été une femme si le premier rôle avait été celui d’un homme.
Mis en retrait face à Selene, Michael a du mal à exister justement à cause de sa nouvelle condition. Cette part humaine qui faisait sa particularité dans le premier est ici inexistante. Tellement qu’il n’a rien de mieux à se mettre sous la dent que des problèmes de nutrition. Et en effet, il n’y a pas grand-chose pour nourrir son personnage qui en devient inconsistant au possible. Une scène va même jusqu’à réutiliser des plans du premier volet pour donner à voir la transformation qui s’opère en lui en interne. Un recyclage qui en dit long sur la volonté de reléguer Michael au rang de simple faire-valoir. Comme aurait pu l’être une femme donc.
Une place qu’a bien connue Kate Beckinsale, elle qui a été révélée au public dans Pearl Harbor de Michael Bay, un cinéaste réputé pour sexualiser tout ce qu’il filme. Pour autant, même si les rôles sont ici inversés, Scott Speedman ne fait pas pour autant preuve de sex-appeal, même si son torse se dénude à la moindre occasion, et ses poses sont loin d’être aussi suggestives que sa compagne de cavale. Il n’est ni plus ni moins réduit qu’à un love interest sans saveur et sans savoir à apporter. Même la scène de sexe n’est là que pour semer les graines du quatrième opus, le troisième étant une préquelle à la saga.
Pourtant, ce nouvel épisode avait de quoi étoffer l’arc narratif de Michael Corvin grâce à l’introduction d’une nouvelle force en présence, en plus des vampires et des Lycans. Sorte de société secrète, plus basée sur l’observation que l’action, ce camp est mené par Alexander Corvinus qui n’est autre que l’homme à l’origine de la mythologie de la franchise. Même s’il s’agit là d’un ancêtre très lointain, son lien de parenté avec Michael est à peine exploité. Ils partagent à peine une scène avant que la grande menace de l’histoire ne vienne jouer les trouble-fête. Et aussi accessoirement pour tuer Michael.
Car dans le fond, il n’est guère plus que cela, un accessoire encombrant qui n’arrive même pas à la hauteur du McGuffin de l’histoire: une amulette. Cette dernière a le mérite de faire plus avancer le récit que cet homme objet. Marcus n’en fait d’ailleurs qu’une bouchée lorsque l’hybride se met en travers de sa route, du moins de son plan de vol. Doté d’une superbe paire d’ailes rappelant la créature du film Jeepers Creepers, c’est Tony Curran qui incarne ce vampire originel après en avoir incarné un autre dans Blade 2. Sa mention remonte au premier film et l’on pouvait l’apercevoir brièvement dans le cliffhanger tandis qu’il se réveillait d’un long sommeil.
Et le moins que l’on puisse dire, c’est ce que ce teasing n’aura pas été vain. On découvre cet antagoniste dans un premier temps lors du prologue qui se situe en 1202 et nous donne à voir sa forme humaine, contrairement à son frère jumeau William qui ne parvient pas à maitriser la sienne au profit de son aspect lycanthrophique. On sent alors une influence à la Van Helsing dans le choix de situer l’action en des temps moyenâgeux dans un petit village enneigé, mais Le seigneur des anneaux n’est également pas très loin. En effet, impossible de ne pas reconnaitre la classe des Elfes dans ces vampires en armures face à des loups-garous aux faciès d’Orques.
Après ce bref retour en arrière, qui casse la narration mais qui est nécessaire pour comprendre les enjeux à venir, et un résumé de l’épisode précédent dans le style d’une série télévisée (Voix off explicative de Selene à l’appui), l’histoire reprend là où elle s’était arrêtée. Et l’on assiste alors à un déferlement de violence à des lieux de ce que l’on a pu voir dans le premier Underworld, bien plus sage dans les effusions de sang. Celui-ci coule à flots dès que Marcus sort de son hibernation pour écourter le temps d’écran de Kraven, le traitre du film original. Son châtiment sera sans appel pour ses sbires et seront les victimes d’un véritable carnage.
Cette scène aurait pu gagner encore plus en intensité si le montage n’avait pas été entrecoupé par des inserts de réactions horrifiés de Kraven. Le plan séquence en vue subjective à la Evil Dead, que l’on devine dans la mise en scène, aurait été tellement plus parlant et impactant d’un seul tenant. Malgré ces interruptions, la séquence n’en reste pas moins brutale dans son exécution. Ça empale à tout va avec des espèces d’excroissances qui ne sont pas sans rappelées les pattes des arachnides dans Starship Troopers. Voilà ce qu’il se passe lorsqu’un suceur de sang se lève du mauvais pied, pourtant les siens ne touchent pas le sol jusqu’à ce qu’il ait obtenu réparation.
Après avoir eu un bref résumé des événements précédents grâce au cadavre sanguinolent qui gisait à côté de son tombeau, Marcus s’abreuve donc directement à la source en mordant Kraven. C’était là une excellente idée issue du premier et qui se développe encore un peu plus ici. Elle permet à un personnage comme Marcus, vampire endormi durant les 300 dernières années, de se mettre à jour rapidement. Et tout comme on retrouve une forme de continuité dans la photographie à la lumière bleutée, il en est de même pour les flashbacks qui conservent leur teinte sépia.
Cette narration permet alors autant à l’antagoniste de cerner l’époque dans laquelle il vient de reprendre connaissance tout comme c’est utile pour le spectateur qui souhaite se rafraichir la mémoire. Le scénario use donc de ce concept d’une manière intelligente, par contre lorsqu’il s’agit de revenir sur les répercussions du premier sans faire appel à ces artifices, c’est un peu plus compliqué. En effet, les propos de Len Wiseman, le réalisateur et scénariste, concernant le fait que les deux films formaient une seule et même histoire, prennent tous leurs sens une fois visionné l’un à la suite de l’autre.
En effet, il aurait été plus légitime de nommer cette suite en tant que deuxième partie tellement ce diptyque forme un tout. Mais bon, de ce côté-là on a surtout échappé à une numérologie en chiffre romain, malgré l’esthétique gothique, pour se conformer à l’origine scientifique des deux races. Un background que Danny McBride, Kevin Grevioux et Len Wiseman ont mis en place dans un scénario tellement long qu’il a fallu le couper en deux. C’est donc bien une deuxième partie que nous avons là et qui nous est racontée. Hélas, nous ne sommes pas dans la configuration d’un tournage commun comme cela avait pu être le cas pour Kill Bill, les deux dernières parties de Harry Potter, Pirates des Caraïbes ou encore Le seigneur des anneaux.
Il a fallu attendre que le premier opus fasse ses preuves avant d’avoir le feu vert et malgré un budget supérieur, certains passages impliquent de revenir sur les lieux du drame. Ne pouvant se permettre de reconstruire les décors de l’original, une solution est trouvée en faisant passer cela par le prisme d’un moniteur de surveillance. Et c’est principalement les scènes avec Alexander Corvinus qui ont à souffrir le plus de ce système D. En tant que leader d’une organisation secrète agissant dans l’ombre, ses hommes sont chargés de faire le ménage derrière ce qu’a engendré sa progéniture. Mais c’est loin d’être concluant.
En guise de subterfuge, des commandos de son armée personnelle se trouvent incruster dans des images du premier film, le tout dans une télévision afin que le trucage ne soit pas trop voyant. Mais même en réduisant la taille de cet écran et en lui donnant un rendu en noir et blanc, cela reste flagrant. Mais ces moments ont le mérite d’exister plutôt que d’en relater les faits à travers des dialogues redondants. Parmi ces insertions hasardeuses, on retrouve donc le quai du métro où avait eu lieu la fusillade en ouverture du premier, l’intérieur du train contenant le cadavre d’Amélia ou encore l’antre des loups-garous qui avait servi de climax.
C’est dans ce dernier lieu que sont récupérées les dépouilles de Viktor et Lucian avant d’être autopsiés par le père fondateur. Malgré son apparition pour les besoins de la scène d’ouverture, Bill Nighty n’est pas revenu pour faire le mort sur la table d’opération. La moitié de son visage ayant été tranché par Selene qui lui avait asséné le coup de grâce, il n’y avait pas lieu de l’identifier formellement. Michael Sheen est lui aussi aux abonnés absents, même dans les flashbacks qui nécessitent sa présence et où il apparait de dos, ou hors champ. Le contraire aurait été étonnant compte tenu du fait que sa femme, Kate Beckinsale, soit tombée amoureuse du réalisateur.
Ceci expliquant cela, ce deuxième épisode souffre des coulisses chaotiques de cette première production. Une chance que Len Wiseman et son actrice principale ne se soient pas séparés entre leur union en 2004 et le tournage de ce film. Si cela avait été le cas, nul doute qu’il aurait été remplacé par un autre metteur en scène afin que les producteurs puissent garder la star féminine en tête d’affiche. Malgré que l’un soit derrière la caméra et l’autre devant, leur alchimie fonctionne très bien et il suffit de voir le troisième opus (où ils sont tous les deux absents) pour se convaincre de ce qu’ils apportent à la franchise.
Même s’il réutilise certains gimmicks (comme le saut de Selene du haut d’une falaise pour rappeler celui depuis le sommet de la cathédrale, l’utilisation des shurikens, le salto en arrière,…), Wiseman fait preuve d’inventivité lorsqu’il travaille. Partisan du fait de tourner en faisant appel au moins de trucages numériques possibles, chose déjà visible avec les animatroniques des Lycans dans le précédent et ici avec le maquillage et les prothèses de Marcus, il n’hésite pas à avoir recours à de lourdes infrastructures pour matérialiser sa vision. La course poursuite entre un camion et Marcus qui vole pour rattraper ses occupants en est un excellent exemple.
Le réalisateur est allé jusqu’à demander l’installation d’une grue sur la remorque du véhicule en mouvement pour y suspendre un cascadeur grimé en vampire volant. Tout cela aurait pu être ajouté grâce à des CGI mais cela n’aurait assurément pas eu le même résultat à l’écran. Il va aussi jusqu’à utiliser des miniatures pour simuler le crash d’un hélicoptère dans le climax, et c’est là la marque d’un cinéaste utilisant toutes les techniques à sa disposition. Complètement ignoré dans le milieu, il est l’un des réalisateurs les plus sous-estimés en activité. Malgré un certain succès public, jusque là sa filmographie n’a pas su convaincre ses pairs.
Mais Underworld, et plus encore sa suite, recel d’un potentiel qui ne demande qu’à être exploité. Autant sur la forme que sur le fond. Cette mythologie s’enrichit ici de nouveaux personnages mais tous n’ont pas le droit à autant de développement que Marcus. Il est vraiment l’attraction principale du film et le scénario lui offre pas mal de scènes pour approfondir sa progression. Des moments qui auraient pu être coupés au montage pour privilégier l’action non-stop mais qui confèrent à ce vampire une véritable présence. Ainsi on le voit se repaitre d’un cheval dans une écurie où se remettre de ses blessures en s’enfermant dans son cocon ailé comme dans une chrysalide.
Ses interactions avec le reste du casting sont tout aussi réussies puisqu’elles laissent place à sa forme humaine, même si cela n’est qu’une façade. Dépourvu de prothèses, Tony Curran peut ainsi dévoiler son jeu d’acteur notamment dans une superbe scène de retrouvailles avec son père. Un moment digne d’une tragédie grecque que le décor grandiloquent vient appuyer. L’extérieur de celui-ci, un bateau cargo, contraste avec son intérieur digne d’un musée. Le mobilier ainsi que les rideaux au plafond donnent l’impression d’assister à une pièce de théâtre. Cet échange entre père et fils est aussi passionnant que frustrant puisqu’à l’issue de celui-ci, Alexander Corvinus n’aura pas le dernier mot.
Nous sommes donc privés d’un personnage au fort potentiel, puisqu’à l’origine des fondations de la saga. Mais celle-ci étant centrée sur Selene, c’est elle qui récupère l’héritage qui coule dans ses veines pour devenir une sorte de daywalker comme on l’apprendra à la toute fin. Tout comme Marcus, elle aussi devra se livrer à une forme d’introspection avec son paternel puisque celui-ci avait été mandaté en son temps pour construire une prison capable de retenir le premier homme-loup. Cette thématique autour de secrets de famille aurait mérité d’être approfondie pour les faire coïncider entre les deux adversaires.
En tout cas, elle l’est suffisamment pour donner plus de substance à Selene dont le nom prend tout son sens. L’allusion à la déesse de la lune devient alors plus qu’une vulgaire opposition à ce qui permet aux loups-garous de se transformer. C’est Tanis, un vampire historien en exil depuis 300 ans, qui lui révèle qu’elle possède la clé de la prison de William. De ce fait, elle symbolise non seulement l’astre qui occulte le soleil mais aussi le rempart entre ce loup blanc et la liberté. Bien évidemment, il sera tout de même relâché par Marcus pour augmenter un peu plus les enjeux du troisième acte.
Ceux-ci vont être rééquilibrés avec la résurrection miraculeuse de Michael en guise de deus ex machina. À part pour proposer un combat à deux contre deux, son retour n’est absolument pas bénéfique pour son arc narratif, contrairement à celui de Selene qui avait été impacté par cette perte. Sa mort est la meilleure chose qui pouvait arriver au personnage depuis son hybridation dans le premier. Les scénaristes ne savent tellement pas quoi en faire que lorsqu’il fait sa réapparition dans le dernier tiers, aucune ligne de dialogue ne lui est octroyée.
À cela, il aurait été préférable de donner de nouveaux pouvoirs à Selene, suite à l’absorption du sang d’Alexander Corvinus, pour vaincre cette double menace. Je pense notamment à son homonyme de chez les X-men qui était donc une mutante mais décrit avec les aptitudes d’une vampire psychique. En plus de partager un design dans une veine similaire, doter Selene de ces mêmes attributs aurait pu changer du répétitif combat au corps à corps. Cette redondance ne déçoit pas pour autant grâce à une bonne utilisation de l’espace et du décor.
En soi, celui-ci n’est pas si différent de la planque de Lucian, où son armée se livrait à des combats de chiens dans les sous-sols, à ceci près que là c’est à ciel ouvert. Une ouverture non négligeable puisqu’elle est propice à accueillir le crash d’un hélicoptère en vol stationnaire en plein milieu d’un combat. Bien sûr, son équipage aura préalablement était transformé en loup-garou par William afin de justifier une pré-baston avant le combat final. Petit détail qui à son importance, ces fameux Lycans sont incapables de reprendre forme humaine contrairement aux générations suivantes que l’on a pu voir dans le film original.
Toute cette bestialité est donc bien présente pour atteindre son point d’orgue avec le face-à-face entre Selene et Marcus, tandis que Michael se sera occupé de faire taire William en lui fermant la bouche dans le mauvais sens. La mise à mort du premier des vampires sera tout aussi gore sur un terrain qui a tout d’une arène de jeu vidéo. Les pales de l’hélicoptère, encore en marche malgré le crash, sont alors mises à contribution pour une fatality très graphique à la Mortal Kombat. Il fallait bien ça pour venir à bout d’un immortel, mais c’est aussi la mise en situation d’une problématique installait lors de la scène d’introduction.
En effet, à l’occasion d’un échange entre Viktor et Marcus, le premier fait remarquer au second que si celui-ci meurt, l’intégralité des vampires qu’il aura engendrée s’éteindra avec lui. Sélène étant devenue « l’avenir », selon les derniers mots d’Alexander Corvinus, et Michael un hybride, ils ne sont pas impactés par cette prédiction, mais qu’en est-il des autres? Cette malédiction s’applique aussi au frère jumeau de Marcus, ce qui avait valu au premier des Lycans d’être enfermé pour pouvoir garder les loups-garous en guise d’esclaves comme on le verra dans le troisième opus. Les répercussions sont donc tout aussi obscures pour les deux races.
La voix off, pour reprendre la structure du premier, n’apportera pas plus d’explications sur ce nouveau statu quo. Avant de voir défiler le générique, on verra défiler une étendue d’eau qui n’est pas sans rappeler une conclusion semblable à celle de Terminator 2: le jugement dernier. La voix de Sarah Connor y était elle aussi audible tandis qu’une route était parcourue de nuit. Ses mots faisaient allusion à un futur incertain et Selene en fait de même ici, bien que son discours soit moins vendeur quant à la suite des événements contrairement au premier qui promettait une chasse haletante. Et que l’on a eu.
De toute façon, il était presque impossible d’égaler le cliffhanger de l’original. On peut donc considérer que l’histoire que Len Wiseman voulait raconter s’achève ici sans qu’il n’y ait besoin de retournement de situation. Et comme pour la saga que James Cameron a initiée, et avec qui elle partage de nombreux points communs, les opus suivants n’arriveront jamais à faire mieux que celui-ci. La faute au personnage de Michael dont personne ne semble savoir qu’en faire dans les suites, et ça, Scott Speedman, son interprète l’a bien compris. Contrairement aux scénaristes qui s’obstinent à vouloir le mentionner dans « Awakening » et « Blood War » plutôt que de l’enterrer définitivement.
Plutôt que de faire de la figuration derrière Kate Beckinsale, l’acteur semble avoir voulu mettre de la distance avec la franchise qui l’a révélé au public. Une décision difficile lorsque l’on connait la popularité de celle-ci et sa carrière est loin d’avoir été exemplaire après cette dernière apparition. Finalement, une femme dans sa position aurait surement agi de la sorte au regard de la pauvreté de l’écriture de son rôle. À ce stade, Michael Corvin pourrait très bien avoir un test à son nom puisqu’outre celui de Bechdel, il existe aussi celui de Mako Mori (présente dans Pacific Rim) ou encore celui de Furiosa (Mad Max Fury Road).
Peu importe leur appellation, ces tests sont révélateurs d’une écriture bien trop superficielle. Et il n’y a rien de mieux pour mettre en lumière cela que le test de la lampe sexy. Celui-ci consiste à remplacer un personnage féminin par ce luminaire et de voir si l’histoire s’en trouve modifier. Malgré le fait qu’il soit un homme, Michael entre dans cette catégorie tant il n’apporte rien à l’intrigue, si ce n’est être un point faible ambulant pour Selene. Il pourrait donc tout à fait se substituer à une lampe sans que cela n’ait de répercussions majeures sur le déroulement du récit. A moins, qu’il ne soit pourvu d’une ampoule à UV. Dans un univers comme Underworld, c’est plutôt utile.
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