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« Underworld 3: Le soulèvement des Lycans » de Patrick Tatopoulos

« UNDERWORLD 3: LE SOULÈVEMENT DES LYCANS » VS PROCRASTINATION

L’inconvénient avec les préquelles, c’est que le spectateur a toujours une longueur d’avance sur les personnages. Ayant connaissance des événements futurs de leurs histoires respectives, le public sait à l’avance si un personnage est voué à mourir, à survivre et quel choix il fera pour l’amener là où il est censé être. C’est un exercice difficile que de surprendre un minimum en remontant à des événements antérieurs à l’histoire originale. Que ce soit pour le scénariste comme pour le spectateur, tous deux se retrouvent devant un chemin balisé dont il ne faut surtout pas s’écarter sous peine de créer des erreurs de continuité.

La saga X-men est celle qui en a commis le plus depuis qu’elle a choisi de situer son intrigue dans les années 60 avec X-men: first class. Ce qui n’aurait pu être qu’un reboot de la franchise avec un nouveau casting s’est finalement transformé en préquelle lors d’un crossover temporel avec la première génération d’acteur. Dès lors, les incohérences se sont enchainées même s’il est très facile de mettre cela sur le dos du voyage dans le temps dans Days of future past. Un paradoxe qui sera devenu une blague au fur et à mesure des épisodes au point d’offrir une voie royale pour Deadpool dans une franchise plutôt sérieuse au demeurant, puisque se faisant la métaphore des droits de l’homme, des camps d’extermination, du racisme…

Des thèmes que l’on retrouve également dans Star Wars qui a popularisé la mode des préquelles. À la différence près qu’en numérotant sa première trilogie 4, 5 et 6, George Lucas ne laisse aucun doute quant au fait que d’autres épisodes reviendront aux sources de son épopée intergalactique. Un plan prévu de longue date donc, et parmi les sources d’inspirations de cette guerre des étoiles, on retrouve Tolkien et sa terre du milieu. En concurrence directe auprès des geeks pour savoir quel est le meilleur « retour », c’est Peter Jackson qui s’occupera dans un premier temps d’adapter Le seigneur des anneaux à l’écran, avant de revenir sur ses propres pas avec Bilbo le Hobbit.

Et même lorsqu’il s’agit de la même personne, aussi talentueuse soit-elle, qui s’occupe de transposer ces romans (paru dans l’ordre contrairement aux 6 films), celle-ci n’est pas à l’abri d’incohérences. Alors bien sûr, si c’est un apprenti réalisateur qui s’y colle, le risque est beaucoup plus grand. C’est le cas pour Underworld 3: le soulèvement des Lycans qui est dirigé par Patrick Tatopoulos. Pour autant, il est loin d’être un novice dans le milieu du cinéma puisqu’il a à son actif des films comme Independance Day, Godzilla, Pitch Black ou encore Dark City. Selon les productions, il y officiera aux différents postes de chef décorateur, directeur artistique, superviseur des effets visuels… Un beau parcours.

Son chemin l’a d’ailleurs amené à croiser celui de Len Wiseman dans les coulisses de Stargate avec qui il sympathisera au point d’être au rendez-vous pour son premier long-métrage: Underworld. C’est donc à lui que l’on doit l’univers visuel de ce monde peuplé de créatures sanguinaires, et plus précisément de Lycans qui ont bénéficié de son savoir-faire dans les trucages physiques. Surement attiré par la reconversion réussie en réalisateur de Len Wiseman, qui évoluait à l’époque en tant qu’accessoiriste avant de pouvoir diriger son propre film, Tatopoulos se convainc donc de faire le grand saut à son tour pour ce qui reste son premier et unique long-métrage de sa carrière. 

Confiant dans son expérience sur le plan esthétique, en tout cas beaucoup plus légitime que le passé d’accessoiriste de Wiseman, il se décide à suivre son exemple. Mais c’est bien connu, les apparences sont souvent trompeuses et ce nouveau venu ne maitrise pas la caméra aussi bien que son prédécesseur. Ce constat s’applique non seulement sur le plan technique, mais aussi artistique et scénaristique. On sent rapidement que le budget n’est pas à la hauteur des ambitions de ce projet qui, sur le papier, penche grandement vers la Dark Fantasy.

On avait déjà pu entrevoir ce passé en ouverture du deuxième, sans que cela ne passe par la case « flashback qui brouille la vue », et qui en quelques minutes faisait mieux que l’heure et demie de ce troisième volet. D’ailleurs, tout comme le 2 aurait du être la seconde partie d’un tout et non un opus à part entière, ici celui-ci ne mérite pas plus l’appellation de troisième épisode, puisque c’est une préquelle. Une erreur visible uniquement sur le titre français, ce qui est un comble puisque le réalisateur est d’origine française. Quitte à choisir, il aurait été plus judicieux d’opter pour un simple « zéro » comme d’autres oeuvres tous supports confondus l’ont fait avant (Resident Evil, Cube,…).

Mais je suppose que la qualité du film aurait été une perche tendue à la presse pour lui attribuer une note similaire. Par contre, que cela soit sur 10 ou sur 20, un 3 reste en dessous de la moyenne. La faute à une identité qui a du mal à s’affirmer là où ce qui faisait la force du diptyque de Len Wiseman c’était ce mélange entre gothique et technologie, que l’on perd fatalement ici. Il manque une patte d’Héroic Fantasy facilement reconnaissable et même si l’on peut y voir un peu du Seigneur des anneaux dans certains décors, notamment le gouffre de Helm pour le repaire des vampires, la grandeur est loin d’être de la partie.

À la limite, on est proche de Dracula Untold, ce qui est loin d’être un compliment même si cette Origin story du célèbre vampire est loin d’être aussi catastrophique. Mais c’est un autre sujet puisque comme son sous-titre l’indique, et contrairement aux deux premiers, l’histoire se concentre sur les Lycans et leur rébellion qui s’en suit. Et quelque part, ce récit on le connait par l’intermédiaire des flashbacks que l’on avait vus précédemment et dont ce long-métrage va tenter de combler les blancs. Ce qui était donc une backstory pour donner de l’épaisseur aux personnages devient donc un film à part entière.

En soi, ce n’est pas un mal d’utiliser cette matière pour l’étirer en la mettant en premier plan. Mais pour contrebalancer, il aurait fallu donner de la consistance aux protagonistes en approfondissant leur mythologie à nouveau. En l’état, ils se contentent d’évoluer dans le background qui a été créé en amont sans le développer ou l’enrichir. Tout au plus a-t-on le droit à un coup de projecteur sur certaines zones d’ombre comme le fait que Lucian soit le premier enfant né de l’union de loups-garous, et non le résultat d’une morsure. C’est par ce biais que l’on pénètre dans cette histoire dont le scénario est toujours supervisé par Len Wiseman, Danny McBride et Kevin Grevioux.

Lucian se retrouve donc au centre de l’attention et voit par la même occasion le retour de Michael Sheen dans le rôle. Pas rancunier après avoir tourné dans le premier épisode qui avait vu sa femme tombée amoureuse du réalisateur, et entrainant la rupture de leur couple, ceci expliquant peut-être la nomination de Patrick Tatopoulos au rang de metteur en scène pour éviter toute animosité. Cette dernière sera plutôt visible à l’écran pour une incarnation proche de Logan, sans forcément avoir le charisme de Hugh Jackman. Mais tout comme le mutant griffu, Lucian fait partie de ces personnages dont il n’est pas forcément nécessaire de révéler les origines sous peine de perdre en aura.

Il est parfois bon de laisser certaines choses à l’imagination plutôt que d’en justifier le moindre trait de sa personnalité comme avait essayé de le faire X-men Origins: Wolverine. Surtout que l’évolution de Lucian n’est pas forcément visible entre ce soulèvement des Lycans et le film original. Lorsque l’on connait ses motivations, elles demeurent ici inchangées si ce n’est que l’on en revient aux prémisses. Et comme nous l’a appris Underworld premier du nom, cette discorde entre loups-garous et vampires est née de l’union interdite entre la fille de Viktor, Sonja, et son esclave Lucian. Une relation qu’ils entretiennent à l’abri des regards, du moins c’est ce qu’ils croyaient.

En guise de trouble-fête, c’est Tanis, introduit dans Underworld Évolution et mis en exile par Selene, qui gagne ici en importance dans sa convoitise d’une place au conseil. C’est ce qui le convaincra de garder le secret sur cette idylle contre-nature le temps d’obtenir ce qu’il désire, mais surtout le temps que Sonja puisse délivrer son bien-aimé de sa vie de servitude. Celle-ci est symbolisée par un collier étrangleur et c’est avec la clé de cette entrave que prendra forme le fameux soulèvement des Lycans du sous-titre. Même s’il aurait été plus pertinent d’y afficher « Régression », en opposition au « Evolution » du deuxième opus tellement il lui est en tout point inférieur (mis à part une scène de sexe bien plus réussie), cela a le mérite d’annoncer la couleur quant à son contenu.

Pourtant avec 1h30 au compteur, pour relier les points dont nous avions déjà connaissance grâce aux flashbacks des deux premiers films, on sent qu’il y avait largement de la place pour d’autres intrigues. Ainsi, il est dommage de ne pas avoir d’apparitions de Alexander Corvinus et de son équipe d’observateurs. Sans lui, il n’y aurait aucune mythologie et son absence est plus que regrettable tant il avait su insuffler une autre dimension en tant que père fondateur. Il aurait pu être à la tête d’une escouade de chasseurs de vampires pour tenter de contenir la menace que représentait son fils Marcus pour les humains. Le retour de Kevin Grevioux dans le rôle de Raze, avant qu’il ne se fasse mordre par William, était d’ailleurs tout indiqué pour faire de lui une sorte de Blade moyenâgeux. 

Au lieu de ça, il n’est qu’un simple esclave qui sert de marchandise avant de rejoindre les rangs de la rébellion des Lycans. Pour rester dans la lignée des vampires slayers, l’époque où se déroule l’intrigue était également propice à partir dans un délire à la Van Helsing en multipliant les menaces. Après tout, l’affiche de ce troisième opus y subtilisait déjà le loup-garou du film de Stephen Sommers (preuve à l’appui ci-dessous avec une inversion de l’image, mais cela s’explique par le fait que Patrick Tatoupoulos ait travaillé sur les deux projets), alors pourquoi pas s’approprier Frankenstein aussi. Ce personnage fera d’ailleurs l’objet d’un graphic novel écrit par Kevin Grevioux, déjà scénariste de la saga Underworld, avant d’être adapté à l’écran sous le titre I Frankenstein.

L’univers dépeint y est très proche de ce qui est développé ici et il n’aurait eu aucune peine à s’y intégrer. Cette absence de nouveau visage dans l’intrigue fait que l’on tourne en rond avec ceux que l’on connait déjà, alors que d’autres auraient mérité un peu plus de visibilité. En effet, après avoir mis en avant Viktor dans le premier volet et Marcus dans le deuxième, il était logique de voir le règne d’Amélia. Elle fait partie des ainés, le trio à la tête des vampires, et à part l’avoir vu dans une scène lors du film original, où elle est introduite pour mourir aussitôt suite à l’assaut de Lycans sur son train, et dans le flashback d’ouverture de sa suite, on ne peut pas dire qu’elle ait pu bénéficier d’un développement conséquent.

Avec le contexte de l’époque, il aurait été intéressant de faire allusion à elle en faisant référence à la comtesse Bathory qui a sévi durant la même période, et qui avait pour habitude de prendre des bains de sang. Elle y est d’ailleurs décrite de la sorte dans le roman préquelle intitulé Blood Enemy. Cette figure féminine qu’est Amélia aurait permis d’avoir un combat bien plus violent contre Sonia, plutôt qu’avec le père de cette dernière, même s’il n’avait pas l’air de retenir ses coups pour autant. En lieu et place, on retrouve donc à nouveau Viktor, qui est ici une sorte de comte Dracula reclus dans son château, puisque sa présence est requise d’après les flashbacks dont s’inspire cette préquelle. 

Il est celui qui condamnera sa fille au bucher après avoir eu vent de son union interdite avec Lucian. Un amour qui n’est pas si loin de Padmé et Anakin, qui était lui aussi un esclave tout comme sa promise était elle aussi de sang royal. Mais c’est surtout l’idylle entre Selene et Michael qui se répète, même si elle a lieu rétrospectivement bien plus tard. C’est d’ailleurs ce qui vaudra à Selene de survivre à sa rencontre avec Viktor, grâce à sa ressemblance avec Sonja et qui fait donc d’elle un ersatz de Kate Beckinsale. Chronologie oblige, on perd donc cette tête d’affiche emblématique d’Underworld pour Rhona Mitra, dont certains titres de sa filmographie la prédestiné à ce rôle.

Elle s’est d’abord fait remarquer en étant le visage humain de Lara Croft pour la promotion des jeux Tomb Raider, et a bien failli l’incarner sur grand écran avant l’arrivée d’Angélina Jolie. Son parcours l’a également amené à s’aventurer dans les contrées moyenâgeuses du nanardesque Beowulf, avec Christophe Lambert comme partenaire de jeu, et elle a tenu la tête d’affiche du film d’action post-apocalyptique Doomsday. Elle a donc toute la légitimité à devenir le nouveau visage de la saga Underworld, même si son destin tragique n’ira pas au-delà de cet épisode. Sa romance, qui cette fois-ci tient plus de La belle et la bête que de Roméo et Juliette, lui vaudra une exposition prolongée, mais surtout forcée, aux rayons du soleil.

C’est toutefois cette prise de risque qui permet au long-métrage d’acquérir le statut de tragédie. Ce sont ces liens du sang qui unissent Viktor et Sonja qui permettent au récit d’être plus qu’une simple amourette qui tourne mal. Il s’agit là des fondements sur lesquels repose la haine entre les vampires et les loups-garous, et que Viktor ne cessera d’alimenter en souvenir de sa fille. Sa propre progéniture, la chair de sa chair, qu’il ira jusqu’à mordre pour boire son sang afin d’accéder à la vérité sous la forme d’un flashback, et la confondre dans sa culpabilité. S’en suivra une exécution digne de celle que subissent les sorcières. 

Une inspiration qui sort des sentiers battus, mais qui renouvelle l’imagerie au même titre que les vampires à l’état de momie pour les dépeindre durant leur sommeil dans Underworld premier du nom. Mais la scène qui illustre cette mise à mort à beau être raccord avec les flashbacks de ce dernier, il y a tout de même des incohérences de taille entre les bribes que l’on en a aperçues et cette version. La première est que Sonja nous avait été présentée comme étant blonde alors qu’ici sa chevelure est noire. La seconde est le décor, plus précisément le dôme qui est censé s’ouvrir de manière circulaire, mais les souvenirs n’étant pas fiables, on va dire que c’est un faux raccord excusable.

Par contre, ce qui ne l’est pas, c’est de ne pas avoir exploité les codes de cet univers, et plus particulièrement la notion de flashback. En effet, les vampires ont la particularité de pouvoir voir le passé d’une personne lorsque celle-ci est mordue. Un pouvoir dont ils usent afin de transmettre le récit de leur souveraineté à leur successeur parmi le trio que sont Viktor, Markus et Amélia lors de la cérémonie de La chaine. Cette excellente idée introduite dans le premier Underworld, et prolongée dans sa suite, aurait pu être développée encore plus ici en intégrant une variante: les flashforwards.

Ces visions du futur auraient non seulement pu créer un lien avec les opus contemporains, mais aussi annoncés des suites qui n’avaient pas encore vu le jour. Je pense notamment à Awakening et Blood Wars qui auraient pu être ainsi teasés par le biais de ce ressort narratif, même de manière approximative pour se laisser une marge de manoeuvre. L’introduction de ce concept aurait pu être justifiée de n’importe quelle manière, et aurait même pu être liée à la mort de Sonja en faisant d’elle un sacrifice nécessaire pour Viktor afin qu’il puisse voir l’avenir de sa race dans une sorte de rituel. En renouvelant cette formule, cette préquelle aurait trouvé son utilité au sein de la saga. Une raison d’être, plus qu’un vulgaire flashback géant.

Le fait de prédire ce qui allait se passer dans de futurs opus, encore à l’état de projet, aurait eu de quoi attiser la curiosité des spectateurs. En situant des indices sur l’avenir de la franchise Underworld dans son passé, les producteurs auraient même pu prendre exemple sur leur propre mythologie (un ainé éveillé pour deux endormis) en suivant un rythme de diffusion sous la forme d’une trilogie de deux opus contemporains, avant de faire un bond en arrière pour y disséminer de nouvelles pistes. Et de recommencer le même schéma ainsi de suite. La seconde trilogie n’ayant pas pu être achevée, toutes ces idées du fan que je suis resteront donc à l’état de fantasme.

Mais une telle chose n’aurait été possible que si les créateurs avaient eu une vision d’ensemble de leur chronologie. Or, ce soulèvement des Lycans à tout l’air d’être le point final à une franchise avant de la réinventer en cas de succès au box-office. N’étant sûrs de rien, ils n’ont pas pris la peine de disséminer ce à quoi je faisais allusion précédemment, mais aussi ce qui va composer le quatrième opus. Intitulé Nouvelle ère, il mettra en scène le retour de Selene, qui sortira d’une hibernation forcée, aux côtés de David, qui n’est autre que le fils caché d’Amélia. Fruit de son union avec le vampire Thomas, c’était là une raison de plus d’intégrer la seule femme des Ainés pour en dévoiler son background.

Aux abonnés absents, il est également regrettable de ne pas avoir pu compter sur Kraven et les prémisses de sa trahison envers les siens. Peut-être que cette intrigue était prévue pour une potentielle suite, tout comme son pacte avec Lucian qui aboutira rétrospectivement au premier épisode de la saga. C’est d’autant plus regrettable que la voix de l’acteur se fait tout de même entendre en étant reprise d’une scène qu’il avait déjà tourné auparavant. Idem pour Kate Beckinsale dont les répliques sont issues d’un autre épisode. Une petite apparition dans une scène post-générique où Viktor s’en prend à sa famille et l’épargne, tel que cela nous a été conté dans le 2, aurait permis de boucler la boucle sur le trauma de ce chef vampire.

Au lieu de ça, il finit le film dans un bien triste état avec un coup de grâce asséné par Lucian qui lui enfonce la lame de son épée dans la bouche. Un plan qui vaut le détour, mais qui ne suffit à faire oublier à quel point Bill Nighty est mal dirigé. Ses lentilles n’arrangent pas non plus son jeu d’acteur et ses interactions avec ses partenaires. Au final, ceux qui s’en sortent le mieux sont Michael Sheen qui surprend en meneur pour cette insurrection et le personnage de Tanis qui a son importance. C’est lui qui sera chargé de récupérer les cercueils de Markus et Amélia, en sommeils, lors de la prise de pouvoir des Lycans, avant de partir voguer sur les eaux.

Devant tant de potentiel gâché, avec en tête l’omission de l’ancêtre de Michael Corvin (celui qui s’est engagé sur le chemin de la mortalité), il y a tout de même de bonnes idées qui ressortent d’autant plus. Le collier de Lucian, conçu pour le maintenir sous sa forme humaine, fait partie des petits détails qui donnent de l’épaisseur à l’univers qui nous est présenté. Idem lorsque des humains sont conviés au château pour payer leur tribut avec de l’argent. Lorsque l’on sait que ce métal précieux est le talon d’Achille des Lycans, il est tout à fait logique que les vampires cherchent à en récolter le plus possible. On devine alors que c’est une matière qui sert à forger des armes telle que l’épée que manie Sonja.

Pourvue d’une lame en argent, elle est également équipée de shurikens pour le combat à distance. Visuellement, cela fait son petit effet lorsqu’elle chevauche sa monture et dégaine ces projectiles sur les Lycans en donnant un coup dans le vide. Un écho de plus à Selene qui maniait aussi le même type d’ustensiles tranchants. Mais ces quelques bons points ne sont pas suffisants pour susciter le même engouement que le diptyque de Len Wiseman. Un troisième épisode de sa main aurait été préférable à celui-ci, puisque ce retour en arrière a cela de frustrant qu’il est censé conclure tout un arc narratif. D’apporter une conclusion à l’ensemble.

Or, le deuxième opus menait les personnages dans une sorte d’impasse scénaristique sans susciter de réelles attentes, contrairement au cliffhanger du premier, qu’il n’y avait pas tellement d’autres solutions que de revenir à la source du conflit. Cela n’a rien d’étonnant puisque bien des oeuvres ont utilisé ce subterfuge en guise de troisième épisode. C’est notamment le cas pour entre autres Devil May Cry 3, Metal Gear Solid 3 ou encore Batman Arkham Origins qui sont toutes des préquelles vidéoludiques. Même Indiana Jones usait déjà de cette ficelle dès son deuxième opus avec Le temple maudit qui était antérieur à L’arche perdue.

Mais les créateurs n’ont pas su saisir l’opportunité que représentait la continuité rétroactive, et le fait d’aller chercher une problématique dans le passé des personnages pour nourrir une future intrigue. Dans les comics, les auteurs de Batman ont beaucoup usé de ce procédé, tellement que son passif est devenu un vivier assez impressionnant de menaces en attentes comme c’est le cas dans l’arc de La cour des hiboux. Comme Prometheus ou Les animaux fantastiques, Underworld a fait le choix de s’éloigner de l’oeuvre d’origine d’un point de vue temporel, sans pour autant qu’il ne s’agisse d’une nouvelle timeline. Là, c’est tellement loin en termes de chronologie, que cet opus fait plus office de hors-série dispensable qu’autre chose.

PROCRASTINATION WINS!

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